Les brasseurs du vent des tweets !

Emilie K@Emiliekzw (pseudo…)

Jm @darmian annonce en plénière du #cg33 le renvoi prochain du préfet de la Gironde #bouhcestmoche #soviet (élégance suprême)

Se retrouver dans l’opposition quand on a participé activement au pouvoir ne constitue pas une situation confortable. Les alternances permettent souvent une cure d’humilité et de discrétion. En revanche, elles autorisent aussi toutes les prises de position… car il est aisé de ne pas avoir à les justifier et à les mettre en place. On a beau prétendre que c’est le jeu de la démocratie, il est difficile de penser que cette dernière en tire un vrai bénéfice. Dans ce registre, la séance plénière du Conseil général a été révélatrice des comportements. Il est, par exemple, possible de réclamer des dépenses supplémentaires à tout va alors que l’on refuse de voter les recettes. Le groupuscule UMP-MODEM a franchi un échelon supplémentaire en refusant de participer au vote du budget supplémentaire, s’ évitant ainsi d’apparaître comme désuni sur le choix à effectuer, et pour que les 6 survivants (sur 13) apparaissent aux yeux de l’opinion comme des gens toujours contre. Il faut alors toujours masquer sa faiblesse sous des apparences héroïques. La technique est simple et devient une obsession : tweeter, tweeter, tweeter ! En quelques signes, et en extrayant une phrase ou une position de son contexte, il est possible d’exister et justement, c’est essentiel dans un contexte où vous êtes certain d’être minoritaire.

Durant la session publique, des dizaines de messages laconiques ont ainsi été expédiés de l’hémicycle. On peut se demander combien partiront en des lieux plus symboliques. La quasi totalité présente de manière évidemment caricaturale les débats. D’ailleurs, plus personne ne se soucie réellement de ce qui est dit, mais plus prosaïquement d’être le premier à expédier à son réseau ce que l’on pense être une information « exclusive ». Peu importe la manière, pourvu que l’on diffuse ce qui deviendra vite une vérité. Un vrai débat sur les transports scolaires est occulté par une interprétation d’une explication incomplète. Il fut en effet question des tarifs des transports scolaires destinés aux élèves domiciliés à plus de 3 kilomètres de l’établissement et ne se trouvant pas en situation dérogatoire « officieuse ». Le problème qui peut paraître « technique et financier » recouvre en réalité les fondements d’un enseignement public de qualité.

La volonté politique générale a été estompée par un principe simple : « l’enfer est dans l’exception ! ». L’idée sous-tendant la position de la majorité socialiste du Conseil général conforte la nécessité d’égalité d’accès au système éducatif. Partout où les déplacements sont gérés par le département, une somme unique et forfaitaire de 120 euros par an (soit en moyenne de 0, 67 euros par jour et par aller-retour) est réclamé aux familles. Cette décision concerne 96 % du public ! Beaucoup auront même une participation (10 %) en baisse. Ignoré ! Les 4 % restant sont composés des dérogations de complaisance accordées par des chefs d’établissement et par de collégiens domiciliés à moins de 3 kms de leur établissement… auxquels le Conseil général laisse 35 % du coût réel du transport à charge.

Au lieu de débattre des raisons de ces règles, on a vite dévié sur des cas particuliers érigés en vérité générale. Le respect de la carte scolaire, qui garantit la mixité sociale (1) et l’évolution maîtrisée des effectifs, constitue la base de cette mesure. L’UMP y voit une « atteinte à la liberté de choix des familles », comme l’avait proclamé un certain Xavier Darcos, et donc, elle réclame que l’exception devienne la règle. Il faut donc faire payer à ceux qui respectent la règle le privilège obtenu par ceux qui ne la respectent pas ! Peu importe ! Le combat est mené au nom de la « liberté » et surtout de l’exploitation de ce que l’on présente comme la « liberté de choix de son collège ! » mais que l’on refuse d’assumer dans toutes ses conséquences ! Un « tweet » démagogique et… on oublie le reste !

Pour les 3 kilomètres d’éloignement c’est encore plus difficile. Nonobstant tous les discours officiels sur l’obésité, sur le développement durable, sur la responsabilité et la citoyenneté, on considère que le vélo, la marche à pied, le covoiturage, ne participent pas aux solutions de proximité qu’il faut avoir le courage d’imposer. Et, là encore, un « tweet » ou deux permettent de masquer la vraie réalité : l’intérêt général n’a jamais été la compilation des intérêts particuliers comme le conçoit le libéralisme exacerbé !

Une volonté politique d’aménagement et d’éducation, subventionnée par le Conseil général, pourrait éviter ces débats faussés sur le montant du transport en autocars, qui ne s’applique qu’à un peu plus d’une centaine de cas sur plus de 50 000 enfants « déplacés ». Bâtir des circuits pour cette clientèle coûterait 3 millions d’euros ! Avoir le courage de solliciter une participation de 4,3 euros pour bénéficier du « privilège » d’emprunter un service public serait une aberration sociale. Pour les uns (PCF), il faut la gratuité et, au minimum, que le tarif s’applique à toutes les situations. Coût pour les contribuables d’une telle mesure : 7 millions d’euros qui s’ajoutent au 35 déjà dépensés annuellement pour l’ensemble de l’opération transports scolaires. Quant à l’UMP, dont on sait quelle attention elle a porté, durant le quinquennat précédent, à l’enseignement et aux services publics, elle se drape dans le concept du « libre choix des familles », mais ne votera jamais le budget qui augmenterait les taux de la seule fiscalité de 5 points ! Un « tweet » effacera tout… Un « tweet » mensonger cachera la précarité des prises de position… et les électrices et les électeurs déserteront les bureaux de vote. Envoyez moi un « tweet » si vous avez trouvé la raison de ce refus de partager les vrais enjeux sociaux !

Cet article a 4 commentaires

  1. Cubitus

    Ah les tweets ! S’ils n’existaient pas, notre pauvre Nadine Morano serait bien malheureuse… !
    Personnellement, vous m’excuserez mais je ne peux pas vous adresser de tweet : je ne me suis jamais intéressé à ce mode de communication et je ne sais même pas comment ça marche (mais je n’en suis pas honteux pour autant). Je sais à peine me servir de mon téléphone portable… pour téléphoner.
    Tout au plus, je me souviens dans ma jeunesse d’une chanson, que vous devez sans doute connaître aussi et qui commençait ainsi :
    « ♫Come on let’s tweet again ♪… »

  2. J.J.

    Moi non plus je ne twitterai pas, non pas que je ne sache pas comment ça marche, mais parce que j’ai la volonté délibérée de ne tweeter point (c.f. le petit village gaulois d’Astérix…).
    Par contre je viens de relire « le Barbier de Séville (idée incongrue autant que désuète n’est-ce pas ?) .
    Bien qu’âgée de bientôt deux cents cinquante ans, la fameuse tirade de don Basile sur la Calomnie n’a pas pris une ride : les moyens modernes de communication ont parfaitement intégré le concept.

  3. Nadine Bompart

    Je pense qu’il faudrait interdire aux politiques et affidés d’utiliser Twitter!!!!
    Cette histoire en devient ridicule…..

  4. Galeric

    Je partage totalement la pensée profonde qui suggère d’interdire d’utiliser Twitxxx(marque déposée). Les séances du #cg33 sont secrètes et doivent le rester, afin que le peuple n’ait pas connaissance de la sauce à laquelle il sera mangé. Ce peuple qui a fait de choix d’élire cette assemblée majoritaire se satisferait également d’y voir interdit la participation des oppositions qui ne sont là que pour critiquer et empêcher qu’on y danse la Polka tout en rond. De plus ce twitxxx c’est comme #RadioLondres qui n’arrêtait pas de clamer des mensonges du genre : Radio Paris ment, Radio Paris est Darmian, une honte!…

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