Les grands événements sportifs ne font plus recette

Le sport spectacle de haut niveau entre dans une période particulièrement difficile. Chaque semaine tombe une prise de position mettant en cause la gabegie financière et sociale que représente l’organisation d’un événement d’envergure mondiale. Les révoltes qui avaient eu lieu au Brésil avaient déjà donné un signal fort vers les mégalomanes des fédérations internationales prétendant justifier des dépenses folles par des retombées non conformes aux prévisions. La récente divergence entre François Hollande et Anne Hidalgo sur l’organisation des Jeux Olympiques illustre cette méfiance que doivent avoir les politiques vis à vis de réservations de dates pour un rendez-vous exceptionnel.
Le président François Hollande lors de son débat télévisé estimait que les Jeux olympiques seraient les bienvenus pour la ville de Paris, car ils dynamiseraient le tourisme. Cette déclaration a jeté un froid pour la maire de Paris, Anne Hidalgo. Elle désire freiner cette éventualité, elle serait plus intéressée par un projet d’exposition universelle pour 2025, ce qui entrainerait des frais bien moindre… et qui est beaucoup mois aléatoire en terme de campagne préalable pour obtenir le droit d’organisation. La maire de Paris a bien compris que la période durant laquelle les dépenses pharaoniques étaient possible est pour:longtemps derrière nous. L’opinion publique refusera de voir dépenser des sommes folles pour un événement qui ne lui profite pas puisque souvent il faut ensuite repayer (che) pour y accéder. D’autres élus comme Alain Juppé vienne récemment d’en prendre conscience. L’investissement public dans un grand stade représente un risque financier fort pour la collectivité portant le projet. D’ailleurs la ville de Bordeaux va refiler le « gros » bébé à la future métropole ! Il en va de même à Marseille. Et il sera de même désormais pour de grands investissements dont la « rentabilité » n’atteint jamais celle qu’annonce les concepteurs surtout quand ils sont fortement intéressés par les profits à tirer dans la construction.
Depuis la prise de position d’Anne Hidalgo deux autres différents dans le monde «suspect » du football sont venus accentuer la méfiance des grandes villes ou des pays pour ce type de challenge. Quelques mois après des déclarations assez surprenantes de la part du président de la FIFA, qui avait affirmé à la chaîne suisse RTS qu’attribuer l’organisation de la Coupe du Monde 2022 au puissant état du Golfe était une « erreur », Sepp Blatter aurait encore une fois critiqué l’état du Golfe. « Vous savez, tout le monde en commet dans sa vie, avait alors confié Sepp Blatter. Le rapport technique du Qatar indiquait bien qu’il faisait trop chaud en été, mais le comité exécutif de la FIFA avec une majorité assez large a décidé qu’on allait jouer au Qatar. » Voici donc l’attribution pour le moins bizarre de la Coupe du monde aux pétrodollars, seuls capables d’assumer le financement colossal de ce type d’organisation. Il est certain que si demain le Qatar est destitué peu de monde va se presser au portillon de la FIFA pour récupérer un tel fardeau. On voit même maintenant des « appels d’offres » infructueux et des fédérations répartir sur plusieurs Etats afin de réduire les frais et les risques. Lors d’une rencontre avec des responsables de la Fédération Norvégienne de football à Oslo, Sepp Blatter aurait violemment chargé le Qatar, mais pas pour des motifs sportifs. Les déclarations attribuées au président de la FIFA sont très dures : « Les Arabes sont arrogants. Ils croient pouvoir tout se permettre parce qu’ils ont beaucoup d’argent ». La FIFA a tenté de l’éteindre au plus vite. En effet, la Fédération Internationale a rapidement démenti toutes ces allégations et déclaré que « les informations fournies par les sources ne correspondent pas à ce qui s’est réellement passé lors du dîner en question. (Ça de vous rappelle rien?)
Même problème au Maroc ! La Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2015 n’aura pas lieu au Maroc et l’équipe nationale de ce pays est disqualifiée, en raison du « refus du pays d’organiser la compétition » aux dates prévues (17 janvier-8 février). On invoque au Maroc des problèmes liés à Ebola. Il faut bien reconnaître que c’est un argument valable mais surtout on a pensé à l’absence de spectateurs dans les stades et sur l’image que donnerait une compétition flamboyante avec des footballeurs souvent riches représentant des pays africains en déshérence ! Le Maroc, qui devait être le pays organisateur, avait demandé à plusieurs reprises à la CAF le report de la CAN à cause de l’épidémie d’Ebola, ce que l’instance suprême du football africain a exclu… et illico elle a annoncé qu’elle choisira un autre lieu d’accueil la compétition.
Les soubresauts sociaux, financiers, humains de la planète nécessitent vraiment une autre approche de ces grands rendez-vous qui ne sont que des pompes à fric déguisées en championnats ou en jeux du cirque. Faute de le comprendre les grands organismes du sport spectacle vont vite apparaître sous leur vrai visage.

Cette publication a un commentaire

  1. J-P REIX

    Bonjour,
    Concernant le sondage, pouvez-vous indiquer le nombre de participants. Les résultats semblent incohérents.
    J-P

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