Les premiers effets des réformes UMP frappent à la porte

L’UMP prétend sans cesse qu’elle n’a aucune responsabilité dans la situation d’un pays qui devra, qu’on le dise ou non, s’imposer une cure énergique de rigueur. Il faut avoir un culot arrogant pour prétendre que le gouvernement de Fillon a perdu les élections par le plus pur des hasards. Il porte indubitablement une lourde responsabilité, mais comme l’a fait Nicolas Sarkozy, il tente de nier les évidences  en sachant que les médias, sommaires et consentants, ne fouilleront pas dans les affirmations superficielles des Bertrand, Copé, Pécresse ou leurs affidés. Quand, par exemple, dans un débat public, on évoque la situation catastrophique qui attend les collectivités territoriales en 2013, on s’attire les foudres de censeurs, d’autant plus sévères qu’ils manipulent les réalités avec un sentiment d’impunité hérité du quinquennat passé. Et pourtant tous les clignotants sont au rouge vif ! Par exemple, pour la première fois depuis la dernière guerre, des établissements publics ou des collectivités territoriales… en France, ne règlent plus leur dette ! Inimaginable, mais bien réel ! L’administrateur délégué de Dexia, acteur historique du financement des collectivités, aujourd’hui en cours de démantèlement, a révélé que les impayés des collectivités avaient bondi depuis fin 2011.

En quatre mois, ceux-ci ont plus que triplé, pour atteindre 103 millions d’euros fin avril. C’est un véritable séisme dans le monde public. Certes le montant reste faible au regard du portefeuille de crédits aux collectivités françaises de Dexia, qui pèse environ 50 milliards d’euros (environ 40% du total du portefeuille), mais le défaut de paiement est extrêmement rare de la part des collectivités. En effet, elles doivent, par nature, présenter chaque année un budget équilibré et ont la capacité, contrairement aux emprunteurs privés, de lever l’impôt. Sur le total des impayés relevés chez Dexia, 75 millions, soit les trois quarts, portent sur des prêts à court terme pour des lignes de trésorerie qui masquent en fait un défaut de liquidités pour assurer le paiement des investissements par emprunt à moyen ou à long terme ! Une quinzaine d’hôpitaux et une vingtaine de collectivités ont cessé de payer leurs intérêts à Dexia, faute de trouver de nouveaux prêts sur plusieurs années,  elles ont tiré au maximum des lignes de crédit à court terme pour lesquelles elles n’avaient pas besoin de nouvelle autorisation. Et maintenant, elles ne peuvent plus rembourser ces avances !

Tous les jours, des signaux d’alerte arrivent en préfecture. Les banques se ferment aux demandes urgentes des communes ou des intercommunalités qui ont à faire face à des engagements vis-à-vis des entreprises. L’arrivée de la Banque Postale est impatiemment attendue, puisque Dexia n’a pas renouvelé, fin juin, pour 1,6 milliard d’euros d’autorisations d’emprunts à court terme accordées à des collectivités, une décision dont l’association des maires de grandes villes de France a dénoncé  la « brutalité ». Les besoins atteignent environ 10 milliards quand la Caisse d’Epargne et le Crédit Agricole ont tiré l’échelle !

La situation actuelle va révéler les méthodes des banquiers qui comptent désormais sur les représentants de l’État pour mandater d’office les paiements des structures qui refusent de le faire, au risque de les mettre en « faillite » en fin d’année budgétaire. On va voir si quand une collectivité ne paye pas, les mécanismes fonctionnent ». Une collectivité doit en effet obligatoirement honorer ses échéances. Dans le cas contraire, la gangrène va gagner du terrain  puisque, si les investisseurs considèrent que ce système n’est pas sûr, ils restreindront davantage les liquidités et le financement pourrait devenir encore plus problématique. Jamais on n’avait assisté à pareil massacre du système social. Mais, bien évidemment, ce sont les socialistes, arrivés au pouvoir effectivement depuis une quinzaine de jours, avec l’ouverture de la session parlementaire, qui doivent porter le chapeau de cet effondrement dangereux.                Et encore, attendez 2013, et vous allez constater combien des réformes volontairement destructrices des équilibres républicains ont eu un impact sur votre quotidien.

Cet article a 5 commentaires

  1. J.J.

    Et tout cela n’empêche pas monsieur Fillon, avec un culot, un cynisme et une hypocrisie tout à fait représentative de ces princes déchus, de déclarer sa réprobation à l’égard de François Hollande ( eh oui, on a toutes les audaces !) pour vouloir s’en tenir à ses promesses électorales !

  2. Galeric

    La lecture de cet article en dit long sur le désordre qui règne dans l’esprit de son auteur. Un enfant pervers de quatre ans n’aurait pas fait mieux pour expliquer comment son doigt venait d’être surpris, à l’insu de son plein gré, dans le pot de confiture. Le but étant de faire comme si ce doigt dégoulinant de jus sucré était là par hasard. C’est pas moi, c’est lui, c’est le pot qui s’est jeté sur le doigt.
    En clair il faut faire passer les mensonges de la campagne socialiste, et faire avaler à ceux qui y ont cru qu’on les a trompé, en appliquant une politique qui ne ressemble en rien à ce qui était annoncé.
    Alors que le chef du gouvernement se contorsionne en tous sens pour ne pas parler de rigueur, ses hussards osent prononcer le mot, mais c’est bien sur pas de leur faute, ils y sont contraints par Fillon qui d’un seul coup d’un seul serait celui qui aurait dissimulé la crise aux français.
    Là, avec la plus parfaite mauvaise foi, il nous est expliqué que Fillon est celui qui dirigeait toutes les collectivités et les a jeté dans un endettement abyssal.
    Par sa faute, les banques ne prêtent plus aux communes socialistes, il est donc responsable de leur faillite.
    Il faut avoir l’intelligence d’un petit pois pour réussir à faire passer ce message, et en être totalement dépourvu pour espérer que quelqu’un y croit.
    Mais l’emmerdant c’est la rose, et l’essentiel c’est d’annoncer aux français que l’incurie socialiste nous promet des lendemains encore pire en espérant que ne soit pas vérifié la célèbre phrase qui dit que l’électeur, honteux et confus, jure, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.

  3. J.J.

    Après la faillite de l’U M P et de ses camarillas, si j’avais des opinions de droite, j’irais me cacher dans un trou, sans oser me montrer en public.

    Il faut avouer qu’il ne faut manquer ni d’audace ni surtout de mauvaise foi pour oser faire des commentaires et imputer, après plus de 10 ans de règne sans partage, les difficultés actuelles et à venir, à l’équipage qui essaie depuis quelques jours de reprendre les commandes d’un navire mis en perdition par l’impéritie de dirigeants qui ont successivement occupé des postes clés.

    Mais enfin il en est qui n’ont ni le sens de la honte ni le sens de l’honneur.

  4. facon

    Votre couplet sur la « situation explosive » des collectivités territoriales me désole. Qui a obligé les communes à s’endetter, les banquiers ? Raisonnement un peu simpliste qui, à mes yeux, ne dédouanera pas les élus de leurs imprudences.

    A courir sans cesse pour une éternelle réélection vous avez franchi la ligne continue et, fort normalement, les réalités vous rattrapent. On ne peut honnêtement réclamer son autonomie de décision si on est incapable de l’assumer.

    Vous les élus vous n’avez cessé, pour de pures préoccupations électorales, d’étendre les compétences des intercommunalités, multiplié à satiété les doublons pour créé des emplois pour vos «amis»

    Vous avez été de bien piètres gestionnaires, tout autant que nos élus nationaux.

    Si je n’ai aucune affection particulière pour Dexia j’en ai encore moins pour nos élus incapables de voir arriver le piège. Le banquier défend ses bénéfices, l’élu devrait défendre nos intérêts, le plus malin a fait avaler des couleuvres à l’autre. Tant pis pour le contribuable qui aura joué le mauvais chameau …

    Non monsieur, Dexia n’a escroqué personne, s’il a pu le faire c’est par incompétence de votre part …

  5. baillet gilles

    Dexia a bénéficié de la confiance de la Caisse d’épargne, longtemps banque des collectivités, dont elle était l’héritière. Après, ce groupe a spéculé sans entrave avec les produits financiers qu’il a refourgués à ces même collectivités. A part ça tout est normal… Quant à la « nécessaire cure de rigueur », j’ai du mal à comprendre: pourquoi devons-nous payer pour un endettement public au service des banques privées en coupant dans les services publics et en payant plus d’impôts? La rigueur de droite ou de « gauche »: ça ne marche pas!!!

Laisser un commentaire