Ochoa : le coup du sombre héros pour les Brésiliens !

3930655_ochoaPeut-on dire que les Mexicains avaient un ange gardien face au Brésil ? Les supporteurs « auriverde » préféreront probablement l’expression de « diable gardien » tellement ils vont voir en boucle les parades miraculeuses ou exceptionnelles d’Ochoa. Sûrement un « basque » bondissant ou un Mexicain à la dextérité corsée car il a largement dominé adversaires et partenaires par la qualité de sa prestation. Un rempart, que dis-je une muraille, que ce portier refusant l’accès de son antre aux Brésiliens. Ochoa a réalisé plusieurs parades exceptionnelles, notamment une en première mi-temps après coup de boule de Neymar. Le portier, qui évoluait à Ajaccio et qui cherche un nouveau club, a fait le désespoir de tout un pays plongé désormais dans le doute. La plus belle occasion est revenue à Neymar, dont la reprise de la tête après un centre de Dani Alves permettait au gardien Ochoa de réussir un arrêt fantastique (26e), sans doute l’un des plus beaux de la compétition. Les plus anciens ont été tentés de faire des comparaisons avec la parade légendaire de Gordon Banks sur une tête de Pelé lors de la lointaine mais mythique Coupe du monde 1970 au Mexique. Une envolée exceptionnelle pour aller chercher sur sa droite un ballon extrêmement bien placé. Il n’y a aucune part de chance dans cette parade mais tout simplement un réflexe extraordinaire doublé d’une adresse féline. Il ajouta une sortie décidée devant David Luiz et Paulinho juste avant le repos ! Le gardien mexicain a poursuivi son festival en seconde période. A l’heure de jeu (69e), en détournant ainsi une volée du pied gauche de Neymar sur sa ligne, qui avait déjà inquiété le gardien d’un coup franc aux 25 mètres finissant près du poteau droit d’Ochoa (63e). Symbole de l’atonie brésilienne, sous les sifflets du public, l’avant-centre Fred a dû céder sa place dès la 67e minute à Jô. Excentré côté gauche, l’avant-centre de l’Atlético Mineiro a d’ailleurs failli faire mouche, mais croisa trop son tir (75e). La Seleçao frôlait le pire à la 78e, quand son capitaine Thiago Silva se faisait l’auteur d’une horrible faute sur Hernandez. Le joueur du PSG pouvait se montrer très heureux de ne récolter qu’un carton jaune. Mais il était malheureux peu après quand sa tête à bout portant était stoppée par Ochoa (86e).

Jamais un gardien n’avait à lui seul tenu le Brésil en échec, comme un symbole de la détresse d’un peuple croyant en permanence au miracle avec des géants aux pied réputés agiles ! Du bout des doigts, de la cuisse, de son corps, du pied… le portier mexicain a ramené les Brésiliens à leur juste valeur. Ils n’ont pas été transcendants ou irrésistibles face à un adversaire globalement plus modeste qu’eux. C’est dans le fond le révélateur Ochoa qui a mis en évidence cette faiblesse du pays organisateur. On est loin, très loin d’un football samba. On est plutôt dans le registre laborieux et hésitant qui va peut-être causer du souci pour le dernier rendez-vous face au Cameorun capable du meilleur comme du pire.

Ochoa a terminé à la dernière place du championnat français avec 74 buts encaissés mais il a toujours été présent dans les grands rendez-vous comme s’il était transcendé par l’enjeu. C’est un gardien policé mais bourré d’énergie. Il est au bon moment et au bon endroit sur toutes les tentatives des adversaires. Sans jamais éblouir, doté d’un flegme britannique, à la fois solide et souple, il  a découragé des adversaires ayant parfois confondu vitesse et précipitation ! Le stade perdait peu à peu ses illusions car l’obstacle Ochoa semblait infranchissable, attirant tous les ballons tel un aimant. Rien de plus déprimant que ce sentiment d’impuissance d’un peuple face à un seul homme. En fait le Brésil devait faire face à son sombre héros, celui qui détruit les rêves et les projets, celui qui renvoie les stars dans le trou noir de l’impuissance, celui qui se lève sur une barricade pour jouer au Gavroche exemplaire face à l’armée brésilienne!

Le Mexique a trouvé son nouveau Zapatta, son héros populaire susceptible de tenir tête aux conquérants trop sûrs d’eux. Tel un gamin heureux du bon tour qu’il vient de jouer aux autres, Memo entre dans les mémoires comme le gardien d’un nouveau temple mexicain, celui où vivent les vrais chevaliers de la balle ronde, ceux qui n’ont peur de rien ! .

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