Et si le retour et la revanche n'étaient pas ceux que l'on pense !

Qui doute encore que pour fuir les miasmes des multiples affaires qui l’accablent Nicolas Sarkozy va prendre de la hauteur ? Qui doute encore qu’il a fait bâtir un plan très précis destiné à l’inclure dans une partie du « chat perché » ? Il espère dur comme fer que s’il revient en politique il deviendra difficile pour les juges qui possèdent des kilos de dossiers sur des comportements plus que suspects de le poursuivre. Il va s’installer en haut des ruines de l’UMP afin de démontrer que ses ennuis judiciaires viennent du danger qu’il représente pour 2017. En s’installant à nouveau sur le terrain des présidentiables il se rend, pense-t-il intouchable vis à vis du grand public qui verra une « innocente victime » des manœuvres de la Gauche et notamment de l’Elysée. Il trouvera un allié exceptionnel en la personne de la télévision qui va transformer son retour en la sortie d’un film à grand spectacle. Il choisira le dimanche 21 septembre en maintenant un faux suspense destiné à éveiller la curiosité de ces gens qui adorent qu’on s’adresse à eux via le petit écran. L’ex « Ministre de l’intérieur-candidat- président UMP » qui avait les dents qui rayaient les parquets du pouvoir va être remplacé par « l’ex-Président-candidat-Président UMP » qui n’a rien d’un sans dents !

De tous temps les hommes politiques depuis de Gaulle ont recherché ce contact privilégié avec le peuple selon une mise en scène minutieusement préparée. Il va faire un choix précis des mots qui portent et qui le mettront en miroir par rapport au « grand méchant mou » de l’Elysée. « Energie », « envie », « volonté », « courage », « décision » reviendront face à un interlocuteur qui tentera mollement de l’interroger. Il n’ira pas à la télé pour répondre à des questions mais pour délivrer le message qu’on lui aura préparé. Toute cette semaine d’ailleurs il va répéter avec des spécialistes qui vont gommer les défauts de ces « éléments de langage » servant à notre époque de « valeurs ». Il sait que son statut de sauveur sera renforcé par la conférence de presse figée, calfeutrée, mollassonne d’un François Hollande acculé dans les cordes d’un ring où il est déjà KO debout ! Dans le fond Sarkozy n’aura comme véritables adversaires que les prétendants déclarés à l’UMP. Alain Juppé échaudé par les périodes antérieures de sa vie politique a tenté d’anticiper en occupant le créneau. Il pensait qu’en se déclarant comme candidat à la primaire avec le soutien implicite de Bayrou il couperait l’herbe verte de l’espoir à celui qui tardait à agir. Une erreur car ce dernier va biaiser en allant récupérer d’abord les « archives de l’UMP » et en s’installant comme décideur des primaires, comme porte-parole de l’opposition, comme distributeur de places. Le premier à l’avoir compris c’est de matois de Raffarin qui va faire allégeance à condition qu’on lui réserve le fauteuil extrêmement confortable de la présidence du sénat. De nombreux autres vont suivre avec un renouvellement des cadres de telle manière que chaque cacique soit marqué à la culotte par des concurrents potentiels. Juppé là au milieu ressemblera à Robinson Crusoé attendant l’arrivée d’un navire secourable. Chirac est ailleurs et tatie Bernadette a pris fait et cause pour le revenant. La trahison de de Villepin, chiraquien de toujours, n’arrange pas les affaires du futur es-maire de Bordeaux Une alliance avec François Fillon est devenue impossible et donc le porteurs d’affaires deviendra seul maître à bord d’un parti qu’il aura ruiné, qu’il aura discrédité, qu’il aura détruit mais dont il apprécie le confort des « ruines » encore fumantes créées par les boulets de divers scandales. Il se dit que dans le fond il vaut mieux se défendre comme Président de l’UMP en étouffant grâce à quelques amis bien placés l’incendie qui couve. Alain Juppé aura le même sort que Chaban en 1974 !

Actuelellement à l’Elysée on a en mains les rapports sur la stratégie sarkoziste et on cherche la riposte. Autant François Hollande croyait il y a encore quelques semaines en une éventualité d’une candidature à un second mandat autant après le livre de la mégère intéressée, le cas unique du phobique administratif et les perspectives angoissantes il n’y croît plus ! Il conserve l’espoir des gens qui pensent qu’un jour leur bonne étoile les mettra sur le bon chemin mais il est réduit. Alors on a réfléchit à une méthode de contournement. Tout le monde va focaliser sur un Second affrontement Hollande-Sarkozy et donc après le retour (épisode 2) la « revanche » (épisode 3). Il faut donc se mettre à l’abri en se faisant oublier. Le plan de bataille prévoir de monter en épingle une autre « revanche » entre une Ségolène Royal rénovée, revalorisée, relancée, apaisée (elle a bien soutenu son ex-compagnon dans ses malheurs) et un Nicolas Sarkozy usé par ses affaires. Là rien n’est joué… et surtout il n’est pas certain que l’issue du duel, version 2, soit la même. D’ailleurs les réseaux ségolénistes se reconstituent discrètement et vont émerger dans la perspective du Congrès du PS avec le soutien des derniers Hollandais. Vals servira de fusible et Martine Aubry de repoussoir pour les gens du centre. Les écolos adorent la madone du Poitou et on rappellera au reste de la Gauche qu’ils ont déjà voté pour elle… Bref c’est à un double retour qu’il faut s’attendre dans les 15 jours qui viennent !

Cet article a 3 commentaires

  1. Nicole

    bien vu !

  2. Hervé Mathurin

    Analyse intéressante mais quid d’une primaire ? Royal ferait-elle vraiment mieux qu’Aubry ou Valls ou Montebourg ? La dernière fois, le moins qu’on puisse dire est que cela ne lui avait pas réussi. Il est vrai qu’il y avait Hollande en face. Mais le fait que Sarkozy l’ait battue en 2007 pèsera lourd.

  3. morelle

    Si Ségolène a été battue par Sarko c’est en grande partie à cause de la désunion du PS autour d’elle. On se souvient encore de la phrase assassine de Fabius « qui va garder les enfants? « 

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