Soutenir une agriculture très menacée

SALON AGRIJe participerai, en tant que Président délégué du Comité départemental du Tourisme, à la journée du Conseil Général de la Gironde, à la journée de promotion du Département au salon de l’Agriculture ce lundi 23 février. Je considère que jamais ce déplacement n’a revêtu une telle importance dans le contexte économique actuel du monde rural. Les difficultés s’accumulent en effet sur des filières (viticulture, sylviculture, élevage laitier…) et annoncent un avenir bien sombre pour un grand nombre d’exploitants. La mise en liquidation de nombreux d’entre eux se profile sur le département et pour l’instant l’horizon quotidien des gens qui tentent de survivre s’annonce bien sombre.  Dans ce salon grand public les agriculteurs -qui se sentent nettement incompris par le reste de leurs concitoyens- cherchent avant tout à voir leur activité reconnue.

Le découplage des aides européennes (visant à soutenir les paysans de la même façon, qu’ils produisent ou qu’ils se contentent de tailler leurs haies) devient extrêmement préoccupant car il modifiera complètement les motivations d’une profession… et pose des problèmes de fond.

Lors de sa visite inaugurale Nicolas Sarkozy n’a pourtant guère donné de précisions sur le contenu du projet de loi de modernisation qui sera déposé avant la fin de 2009.  Celui-ci est destiné à consolider la compétitivité et à renforcer l’organisation économique mais se pose véritablement des question essentielles sur lesquelles on peut nourrir de graves inquiétudes.

Est-ce que le niveau actuel des aides communautaires (53 milliards d’euros, dont 10 milliards pour la France) sera maintenu ? Certains pays membres estiment en effet que l’Europe, en ces temps de crise, a d’autres priorités. D’autres, tels l’Allemagne, estiment que les sommes qu’ils perçoivent sont sans commune mesure avec leur participation au budget communautaire. Enfin, les Français redoutent que l’arrivée de nouveaux membres ne diminue leur part. Le sujet des primes est d’autant plus délicat que la flambée des cours de certaines matières premières agricoles a donné du grain à moudre aux libéraux qui pensent qu’il faut supprimer toutes les aides. Sans parler des  pays exportateurs qui réclament depuis longtemps, devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC), la fin des mesures de soutien européennes.

La France obtiendra-t-elle l’autorisation de moduler les aides en fonction des productions?

En clair, de prendre les subventions reçues par les secteurs les mieux portants, comme les céréaliers, pour soutenir des secteurs plus mal en point, tel l’élevage (la viticulture ne figure pas dans les projets gouvernementaux) mais rien ne dit que Bruxelles, attaché à l’égalité des subventions, acceptera la modulation à la française.

Dans le cadre de la réforme des collectivités territoriales quasiment bouclée alors que l’on tente de faire croire qu’elle est encore en gestation autour de Balladur, les volets économiques au sens large seront dévolus à la région ce qui en terme de proximité n’arrangera certainement pas les affaires des filières départementales.

La Gironde compte près de 10.000 exploitations agricoles dont 68% sont des exploitations professionnelles. La superficie agricole utile s’élève à 257.700 ha représentant 25% de la superficie totale du département. Le produit brut agricole représente 1.852 millions d’euros.

La viticulture est la principale activité agricole en Gironde, implantée sur 168.000 ha dont 120.000 ha en production (84.5% du nombre des exploitations). Les autres filières occupent cependant 32.9% de la superficie agricole utile. En intégrant les appellations d’origine contrôlée de la filière viticole, près de 85% des exploitations sont engagées dans des démarches de production de qualité, notamment pour l’élevage « l’agneau de Pauillac » et le « bœuf de Bazas ». En termes d’emploi agricole, la Gironde est en tête des départements français par le nombre de ses actifs permanents (30.000 actifs exploitants et salariés) résultant de l’importance de la culture de la vigne. 90% de la main d’œuvre salariée girondine travaille dans les exploitations viticoles.

L’activité agricole occupe une place de premier plan en Gironde, tant pour le nombre d’emplois directs (5.000 au total) que pour les activités induites pour l’artisanat, les services et l’industrie. La volonté départementale d’aménager l’espace urbain prend en compte la multifonctionnalité de cette filière et son action incontournable dans le développement des espaces ruraux et périurbains.

Deux nouveaux dispositifs ont été votés en 2008 : un plan de soutien à la filière viticole pour une durée de 3 ans et la création d’un contrat liant le Conseil Général aux entreprises agricoles. Ainsi, pour la période 2008/2010, un nouveau plan triennal de soutien à la filière viticole est proposé afin de poursuivre l’accompagnement des viticulteurs. Après une réponse conjoncturelle du Conseil Général à la crise de la filière viticole de 2004 à 2007, ce nouveau plan, élaboré en partenariat avec la profession et porté par la collectivité départementale, vise une adaptation structurelle de la viticulture girondine. Cette volonté s’inscrit dans une cohérence globale des politiques incluant l’action économique et sociale en direction de toute la filière, de l’amont à l’aval.

J’espère demain que la présence aux cotés des 40 exposants girondins du monde du tourisme souvent proche des leurs activités permettra de rester dans cette dynamique indispensable au moment où la crise n’a fait que pointer le bout du nez !

Cet article a 3 commentaires

  1. europ

    Jean Marie
    Encore une fois tu te démarque des conseilleurs et tu es sur le terrain pour que ton travail de militant serve à informer les citoyens des effets de manche du président de la république afin de déjouer les mensonges qui se cachent derriére des interventions fleuves sans véritables contenus. Tu n’hésites pas à faire des déplacements fatiguants alors que déjà tu es sugmergé d’activités au service du citoyen
    et tout cela dans un esprit de respect vis à vis de ceux qui te font confiance mais aussi pour servir ton prochain et respecter la démocratie et la république nous ne pouvons nous les militants politique que prendre exemple et nous servir de tes écrits riches afin de défendre nos idéaux
    encore une fois merci

  2. PIETRI Annie

    Comment ne pas partager les termes du commentaire de Europ ! Oui, Jean-Marie, tu es un élu qui ne mesures jamais sa peine au service des autres. Dans ta commune, comme Maire, au Conseil Général,ou comme Président délégué du Comité Général du Tourisme,(entre autres), tu te dépenses sans compter, tu consacres ton temps et ton énergie au mieux être de ton prochain, tu prends la défense des plus faibles, tu les écoutes, tu les aides, sans discours inutiles. Tu es un élu comme idéalement, nous aimerions qu’ils le soient tous.
    Mais ils sont rares, ceux qui sont capables d’être à l’écoute comme tu l’es,et aussi de défendre leurs idéaux,
    qui sont aussi les nôtres, avec autant de conviction et de lucidité.
    Et c’est ce qui te rend irremplaçable à nos yeux.

  3. GREL Suzette

    tes explications sont faciles à comprendre et nous donnent l’énergie nécessaire pour avancer.
    Merci de nous éclairer et de nous conforter dans nos convictions grâce à ta lucidité, tes informations et tes interventions si justes.
    tu nous es indispensable.

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