Le pass présent et le temps passé
Ambiance tendue et morose sur la terrasse ce matin jour de marché. L'ambiance habituelle a nettement été dégradée. Les rencontres habituelles étaient plombées par un contexte de plus en plus difficile...
Ambiance tendue et morose sur la terrasse ce matin jour de marché. L'ambiance habituelle a nettement été dégradée. Les rencontres habituelles étaient plombées par un contexte de plus en plus difficile...
Presque tous les mercredis matins que j'ai essayé de sanctuariser sur mon agenda depuis quelques décennies, j'essaie de vivre et de partager le marché de Créon. Un rendez-vous démocratique essentiel que semblent découvrir, comme le veut la tradition, lorsque le temps des lettres mortes qui couvrent régulièrement la campagne est venu un certain nombre de candidat.e.s.
Lentement s'installe une nouvelle crise dont les effets vont singulièrement peser sur la reprise économique. Les matières premières manquent déjà dans le monde et la France est particulièrement touchée. Le principe voulant que quand le « bâtiment va tout... va ! » risque de s'effondrer à la rentrée.
Le mercredi matin a toujours été à Créon, un moment particulier surtout quand les rythmes scolaires permettaient que les générations se retrouvent autour de la Place de la Prévôté pour parcourir les allées marchandes constituées par les commerçants non-sédentaires
Les relations entre le pouvoir économique et le pouvoir politique en France ressemblent à celles qui se nouent entre le rouleau compresseur et la paille. Rien ne sert de leçon et donc la stratégie du capitalisme reste la même : je maintiens au maximum mes dividendes grâce à des « soutiens » publics et quand ils ont été consommés je liquide l'entreprise de manière brutale.
Pour plusieurs raisons le marché de l'immobilier reprendrait plus vite que prévu pour plusieurs raisons. Plus que jamais le fantasme contemporain (maison, gazon, téléivision de la maison individuelle idyllique située au milieu de nulle part a repris des couleurs.
Il est temps de sortir progressivement mais masqué du repaire de confinement. Le risque que la « cabane » finisse par tomber sur « le chien » que je suis devenu devenait trop grand. Il me fallait bouger avant que le match contre le Coronavirus soit joué et que je perde tout espoir de reprendre mes habitudes. Le soleil aidant je me suis offert un bain de marché, c'est à dire, un retour dans le milieu où je me sens comme un poisson rouge (évidemment) masqué cependant, dans l'eau de son bocal.
De ma fenêtre de confiné légèrement plus mobile j'ai une pour septième semaine consécutive constaté l'influence de la loi du marché qui s'impose chaque mercredi matin, à Créon. Sous les parapluies, avec des cirés ou des chapeaux étanches, harnaché.e.s manière vieux loup de mer ou insouciants façon Gene Kelly, les chalands masqués se sont majoritairement bien comportés autour des commerces de plus en plus nombreux. Le déconfinement n'a pas véritablement changé les habitudes. Seuls les masques changeaient la donne.
Jour après jour, le confinement conduit à se confectionner des habitudes ou mieux des rites qui s'installent dans le quotidien. Les détails prennent une importance particulière et dans le fond ils rassurent car ils contribuent à préserver d'une improvisation dangereuse pour le moral.