Il y aurait si je me réfère aux expressions publiques diverses et aux publications sentencieuses qui pullulent, deux France. L’une sérieuse, efficace, compétente, élitiste dite « de gouvernement » et une autre inepte, démagogue, inutile dite de « contestation » ! Si l’on ajoute que la première débute un quinquennat exemplaire forte d’une popularité « exemplaire » et d’un « solidarité sans faille » à, l’égard de son mentor élyséen, on a une idée du niveau de décadence de la seconde qui ne serait totalement discréditée, irréaliste voire désastreuse pour la Nation. Avouez un peu que ces contorsions relèvent du cirque et pas de la politique.
Tout est fait pour que c’est tout simplement parce qu’ils n’ont rien compris au bonheur que l’on leur procure malgré eux. les citoyens se détournent du vrai débat public en tentant de les persuader qu’ils n’y ont pas leur place. Ces serait trop sérieux pour qu’ils entrent dans le tourbillon des décisions qui les concernent. Et s’ils s’en mêlent ce n’est que parce qu’ils ne comprennent rien au bonheur que l’on veut leur construire malgré eux.
Tout explose de tous les cotés mais ils ne doivent pas s’inquiéter les gouvernants veillent sur leur avenir dont la limite est au jour le jour. Revenir sur leurs affirmations toujours aussi péremptoires, hautaines, caricaturales et effectuer une analyse lucide de la situation relèvent du crime de lèse-majesté. Sarkozy et Juppé ont perdu à cause de leur mépris et de leur suffisance. Le Président actuel a une longueur d’avance sur eux. Il considère que la vérité lui appartient et que tout serait la faute des cons qui ne comprennent rien.
Le premier constat que l’on peut effectuer c’est une vraie perte de confiance (qui devrait préoccuper les élites) entre elles et la grande majorité d’une nation qui a depuis belle lurette oublié ses illusions. Cette rupture irréfutable n’est que la conséquence du suivisme aveugle et même parfois redoutable pour la démocratie dont la représentation nationale continue à faire preuve. Le terme de godillots créé par le Canard Enchaîné à l’époque de l’hégémonie gaulliste prend ytout son sens sous tous les gouvernements de la V° république sauf celui de François Hollande.
Le fossé de la défiance s’est encore creusé depuis le début de l’année pour devenir un précipice. entre leur vision de la gouvernance actuelle et celle ressentie sur le terrain. Comme la température au Canada il y a le relevé brut déjà inquiétant assorti de la notion de ressenti. Plus ils vont accuser les Françaises et les Français de ne rien avoir compris, de ne pas avoir su faire le bon choix en pratiquant l’insulte ou parfois l’intimidation et plus ils vont les éloigner d’eux… la note sera salée !
Cette minorité majoritaire serait dotée d’un homme providentiel, autoritaire, porteur de ses « succès » passés, épargné par les reproches de trahison à l’égard de François Hollande, habillé par le tailleur des costumes présidentiels, loué pour sa valeur intellectuelle qui aurait une vision exceptionnelle de l’intérêt du pays . Elle donne la leçon aux culs-terreux, aux minables, aux sans-grade ou aux jeunes qui leur font un pied-de-nez.
Ce sont quasiment les mêmes ayant appelé à voter « Oui » au référendum sur le traité constitutionnel européen qui se retrouvent une nouvelle fois désavoués ! La même dure réalité démocratique avec une carabistouille parlementaire totalement incompréhensible pour la France d’en bas chère à Raffarin. Demain il sera trop tard.
Des femmes et ces hommes parfois sur le terrain associatif depuis des décennies, des maires, ces conseillers municipaux au contact des effets du social-libéralisme se sentent méprisés, humiliés par des déclarations suffisantes et blessantes de celles et ceux qu’ils ont parfois contribué à faire élire ! Certes ces forces vives ne sont pas des prétendants au « gouvernement » et ils n’ont jamais espéré en être mais de grâce que l’on respecte un tant soit peu ce qu’ils tentent d’expliquer : à la base tout fout le camp à la vitesse grand V §
Être démocrate et républicain c’est admettre la différence, la tolérance, la force de la conviction et l’action au service des idées. Ce n’est pas toujours louvoyer entre les écueils de prises de position difficiles ou aussi se contenter d’une contestation inefficace, opportuniste et braillarde ! Les élites se régalent de ces rodomontades ou de ces attaques vaines car se voulant populaires alors qu’elles ne sont que populistes. C’est une autre forme de mépris.
Le mépris ruisselle à tous les étages plus facilement que la richesse. Le livre de Pierre Rosanvallon sur « Les épreuves de la vie » illustre parfaitement la France actuelle. « Les nouvelles géographies des fractures politiques et l’instauration d’un climat de défiance ont certes été documentées mais la nature des attentes, des colères et des peurs dont elles dérivent n’a pas encore été déchiffrée. Son ouvrage se fonde pour cela sur une analyse des épreuves auxquelles les Français se trouvent le plus communément confrontés au quotidien. C’est en partant notamment des expériences vécues du mépris, de l’injustice, des discriminations et de l’incertitude que l’on peut comprendre autrement la société. » Rien de mieux.