L'homicide volontaire par indiscrétion

0815-hv-l-art-de-l-homicideDurant la vingtaine d’années où j’ai traîné dans le monde des médias, j’ai accumulé un certain nombre de réalités sur leur fonctionnement qui me permettraient de publier un bouquin, du genre « vu de l’intérieur ». Ce serait une série d’excellents moments, passés aux côtés de professionnels attachants, mais aussi d’autres, moins glorieux, qui révèleraient des approches de la vie sociale. Parler des uns sous forme de feuilleton amuserait bien des lectrices et des lecteurs, car le monde parfait qui devrait être celui de la presse écrite, parlée ou imagée, perdrait bien de son aura. Par contre, les révélations concernant les autres, ne me vaudraient que des ennuis, dans la mesure où ils mettraient  en cause des personnes dites « respectables » du temps passé, ou du… temps présent ! Il est vrai que depuis maintenant 7 ans, je n’ai plus mis un orteil dans une rédaction, ni un index sur un clavier de journaliste. Seule la découverte des outils précieux que constituent les blogs m’a permis de retrouver des sensations que je croyais oubliées, et m’a offert une possibilité d’expression, sans filtre plus ou moins fallacieux.C’est en effet un véritable plaisir de s’exprimer à partir de ce que l’on pense, et surtout en ayant la certitude que l’on pourra en assumer le contenu sans avoir à regretter ce que l’on a écrit. De plus en plus de personnes sont convaincues que cette trace personnelle forçant les médias à venir puiser une information écrite restant comme preuve de son authenticité, va finir par étouffer des pratiques passéistes, revanchardes, manipulatrices et plus encore approximatives par manque de temps, par volonté de survol pour des lectrices et des lecteurs, des auditrices et des auditeurs, des spectatrices et des spectateurs pressés, par un absence réelle de culture sociale, par renoncement au travail de fond sur des sujets ardus… consistant à comprendre avant de prétendre informer!

Un compte rendu de conseil municipal, de session du conseil général, devient souvent un tissu d’approximations ou de petites phrases sans aucune profondeur. Les querelles de personnes sont montées en épingle, éclipsant désormais les problèmes de fond, qui sont supposés ne jamais intéresser les citoyennes et les citoyens. Lentement, cet appauvrissement de la conscience politique au sens noble du terme conduit au culte de l’indiscrétion, de l’écho assassin, du sous-entendu croustillant…, et c’est la mort de la responsabilité professionnelle, puisque tout ceci est parfaitement anonyme ! Les dégâts humains sont parfois considérables, puisque les rumeurs naissent de quelques mots ambigus, de pratiques du « billard à trois bandes » (plutôt que de la triple vérification de l’information), de calculs inavoués.

Philippe Madrelle vient d’être l’objet, (et selon certaines informations, il le serait à nouveau prochainement) de ce système pervers obligeant à encaisser les coups sans pouvoir forcément répondre. Personne ne sait combien il en a souffert. Personne n’a semble-t-il imaginé combien trente cinq mots réputés amusants pouvaient blesser ou détruire des vies. Où était l’information, en cette période où il y aurait tant de raisons de parler d’événements décisifs pour l’avenir ? La seule préoccupation, c’est de décocher un coup de poignard, qui restera impuni… Le mal sera fait et quelle que soit la réaction, il sera trop tard : c’est en cela que la malhonnêteté grandissante de ces pratiques me préoccupe. Lamentable.

J’ai, en effet, subi ces situations, et j’ai encore bien du mal à m’en remettre. J’ai été de l’autre coté de ce miroir pervers qui renvoie des images uniquement destinées à conforter le populisme constitutif de l’opinion dominante. Je n’ai plus confiance en quiconque. Pourtant je ne donnerai de leçon de morale sur ces pratiques, car je sais qu’avec un peu de patience, elles finiront par tuer les supports qui les pratiquent. D’ailleurs, les chiffres actuels des ventes, les résultats financiers des groupes qui les soutiennent,  peuvent singulièrement inquiéter celles et ceux qui croient redresser la barque en les utilisant. On frôle partout la catastrophe et je ferai plus rien, à mon très modeste niveau, pour améliorer les choses.

Les « indiscrétions » publiées ressemblent parfois étrangement aux coups assénés avec jubilation à un homme ou une femme (plus rarement) qui aurait les mains liées derrière le dos ! Bien des éminents membres de l’armée mexicaine des rédacteurs, plus ou moins « en chef », comptent se valoriser sur la « bête » et donc accomplir une carrière de « braconnier de têtes » en exhibant un « tableau de chasse ». Ils le font prudemment avec des « collaborateurs (trices) » zélés,  voulant, comme en d’autres temps démontrer leur talent de rabatteurs. On a ainsi vu récemment en Grande Bretagne, que des milliers de personnes avaient été mises sous écoute téléphonique par de brillants journalistes des tabloïds. Mais, rassurez-vous, en France on ne risque rien, puisque ce sont les « services officiels » manipulateurs, les « amis qui vous veulent du bien », les « proches qui vous soutiennent », les « ennemis qui se haussent du col », les « gens qui n’existent que dans le négatif » qui font ce boulot et alimentent la machine  à laisser accroire qu’un bruit, un ragot de comptoir, une affirmation entre la poire et le fromage peut être une information !

La seule chose qui rassure, c’est que de moins en moins de monde accorde sa confiance aux supports qui s’accommodent de ces méthodes. Ils conduisent leurs troupes au précipice, en considérant que tout élu (de gauche surtout)  pourtant majoritaire, démocratiquement désigné, devient une cible… à atteindre quel qu’en soit le prix. Il faut sa tête dans un CV carrièriste mais sans se soucier de l’intérêt réel de ce qui est publié.

« C’est bizarre, me confiait l’autre jour un ami journaliste, mais vos adversaires politiques, eux, ne nous téléphonent jamais pour se plaindre (moi non plus d’ailleurs et Philippe Madrelle pas davantage) alors que vous, vous n’êtes jamais contents ! ». Il disait vrai : ceux qui, quand ils éternuent, ont un papier complaisant sur leur santé; ceux qui, quand ils se promènent en ville deviennent des héros; ceux pour qui une sortie en campagne devient un événement planétaire; ceux qui aiment leur femme plus que tout, et qui sont exemplaires; ceux qui sont vert dehors et bleu dedans; ceux qui, ne mangeant pas de cerises en hiver, sont des « égologistes » convaincus; ceux qui perdent leur carte d’identité, mais qui ont la chance de la retrouver; ceux qui payent le voyage aux journalistes pour qu’ils rendent compte de leurs visites lointaines…  n’ont aucune raison de critiquer une machine qui roule pour leurs apparences. Facile à vérifier chaque jour ! Facile à mesurer chaque jour! Les pseudos « indiscrétions » ne les concernent jamais, car eux au moins, ils n’utilisent les tire-bouchons que pour arroser la « pub » qui leur est faite!

Cet article a 20 commentaires

  1. PIETRI Annie

    Tu écrivais que les journalistes soit-disant bien informés s’en prenaient plutôt aux hommes….Eh bien, Martine Faure à eu droit, elle aussi, à l’aimable attention de ces pseudo-journalistes,dans le tire-bouchon de ce dimanche ! Ces informateurs approximatifs qui se parent du nom de journalistes écrivent vraiment n’importe quoi, et sont capables de dire tout et son contraire,surtout lorsque,en période de vacances, comme maintenant, ils n’ont rien d' »intéressant », selon eux, à proposer à leurs lecteurs.

  2. E.M.

    @ Annie
    Jean-Marie voulait bien sûr parler de ce « Tire-Bouchon » que tu évoques… Il y est question indirectement de Martine Faure pour atteindre directement JMD ainsi qu’un autre conseiller général… Mais il ne s’agit que d’un « Tire-Bouchon »… Il ne faut pas lui accorder plus d’importance qu’il n’en a.

  3. Darmian-Gautron

    Les chiens aboient et la caravane passe … Rappelle toi, maminouche m’a dit un jour « crache en l’air un jour ça retombe ! »

  4. BAGEL Annaïck

    Comme j’aimerais lire « Vu de l’intérieur »;
    Vos fidèles lecteurs (comme moi..) devraient avoir droit à quelques petits chapitres par mail privé…(je plaisante..quoi que!)
    Votre fille (ci-dessus) a raison;
    Cordialement

  5. Alain

    N’ y aurait il pas aussi des « arroseurs arrosés » qui aujourdhui s’étonnent que, les mêmes postillons qu’ils ont générés, par un vent devenu contraire, maintenant leur humectent le visage….

    Le « tire-bouchon » et de telles « rinçures de caniveaux » n’existent essenciellement que par ceux qui les alimentent, pour voir leurs « bons mots » de salons ne point s’envaser piteusement dans des arrières ports peu fréquentés naturellement!

    Pour vivre respectés, n’exhibons point déjà nos langueurs, états d’ames et fulgurances réflectives: si cela ne préserve pas des dérives du « peopleisme », a minima cela permet d’en réduire son entrisme.

    Malheureusement, je ne pense pas que le lectorat de telles publication soit en diminution de lui même: le show présidentiel de ce jour à l’Elysée en utilise toutes les ficelles!

    Malheureusment, un outil tel qu’internet peut aussi être actionné pour des mêmes fins, la rumeur pouvant s’y propager encore plus rapidement, sans éthique du contrôle de la réalité de l’information donnée.

    Ce ne sont pas les supports qui libérent, font progresser valeurs démocratiques et ethique politique, mais ceux qui les utilisent pour transmettre et confronter leus idées.

    Alain

  6. Roger Salengro

    Cette phraséologie moraliste, puritaine et quasi vichyste sur les médias me fait bien marrer. Allez voir les archives, les libelles du XVIIIè, les pamphlets du XIXè, les torchons des années trente et les indiscrétions et autres tire-bouchons d’aujourd’hui vous paraîtront bien innocents. Je me souviens d’une époque où le journal régional mettait beaucoup de soin à ne faire de peine à personne et effectivement, il était davantage lu qu’aujourd’hui. Faut-il en conclure que sa (relative) impertinence lui a fait perdre ses lecteurs ? Allons donc ! Les causes sont bien plus profondes que ne le dit le texte ci-dessus, aussi véhément que superficiel. La presse et les politiques sont victimes du même mal : le désintérêt croissant pour la chose publique. La presse y répond par « l’indiscrétionnisme ». Les politiques par l’omerta. Quel est le pire ?

    1. Jean-Marie Darmian

      Bonjour Roger Salengro,
      Je ne réponds jamais à un commentaire car je considère que si je revendique haut et fort (sans aucune anonymat et sans nègre) ce que j’écris il est logique que celles et ceux qui se sentent visés puissent y répondre. Alors merci à vous « Roger Salengro » de ne pas lire que les blogs d’Alain Juppé et du Vicomte Yves Ponton d’Amécourt qui on le sait bien ne sont ni vichystes, ni puritains, ni moralistes.
      Dans le cas présent je trouve pourtant un peu fort de café que mes positions sur le fonctionnement interne des médias puissent être qualifiés de « vichystes » surtout quand on utilise comme pseudonyme le nom… « Roger Salengro ». Mais dans le fond c’est une belle confirmation de ce que peut faire la presse libre quand elle veut la peau de quelqu’un et « Salengro » serait flatté!
      J’ai pour ma part le souvenir d’une époque où le quotidien régional se contentait de la devise « les faits sont sacrés et les commentaires sont libres » Or je tiens à la disposition de « Roger Salengro » une bonne dizaine d’indiscrétions parfaitement fausses ne reposant sur aucun fait mais relevaient du comportement quasi vichyste de la dénonciation calomnieuse.
      Par exemple, une formidable révélation sur un « voyage d’étude effectué pendant 12 jours en Roumanie par le Maire de Créon en tant que Président du Comité Départemental du Tourisme » alors que j’étais parti avec mon épouse en Tchéquie pour huit jours à mes frais (facture à l’appui). Un détail pour la personne « moraliste et puritaine » qui l’avait rédigé et qui avait même ajouté « vice-président du Conseil Général » alors que c’est totalement faux. Je peux aussi citer « les 1000 roses achetés par le Conseil Général pour la venue de Roger Badinter » alors qu’il y en avait quelques dizaines pour une centaine d’euros. Si ces indiscrétions relèvent du journalisme d’investigation et ne sont pas purement et simplement dirigées contre les élus… pourris, tricheurs, dispendieux que l’on veut selon l’expression lachée devant des témoins dignes de foi « se faire » c’est ne plus rien comprendre à la profession. Et j’en ai une impressionnante collection de faux et usages de faux ne reposant sur des approximations. Vous en voulez une autre : le Conseil Général signe une convention avec Orange (la première en France) pour gommer les zones blanches ADSL dans le département en… 15 mois. Un accord historique qui donne le lendemain une photo légendée avec « 15 ans » au lieu de 15 mois pour la durée des travaux. Pur hasard comme les précédents? Sûrement car le résultat a été le même : pas d’excuses pour voir trompé les… lecteurs!
      Je ne fais pas de la morale : je parle de faits et ici les commentaires de Salengro sont libres. Etes vous certain mon bon « Roger Salengro » que mon blog passerait en tribune libre dans un grand quotidien régional.
      Je ne suis ni « puritain » (au fait pourquoi ce qualificatif? Il me démontre que ce ne pourrait être l’auteur des indiscrétions sur Philippe Madrelle car le puritain sait lui, de quoi je parle), ni « moraliste » (je l’avoue : je suis certainement un vieil instit à principes) mais en revanche en 20 ans de travail parfois nuit et jour dans un grand quotidien je me marre vraiment quand les journalistes vertueux et purs comme l’eau de roche font des leçons de morale aux « politiques ». Les complots, les luttes de pouvoir, les promotions canapés, les tricheries aux frais de dépalcements, les placards dorés, les affrontements d’egos, les complaisances, les invitations diverses et variées, les boulots sollicités pour les épouses… n’existent pas dans le système médiatique. Il n’y règne pas l’omerta et chaque jour une indiscrétion est écrite sur le sujet. « L’impertinence » est louable. La lâcheté l’est beaucoup moins. Une information bien analysée est intéressante. Une approximation incontrôlée l’est moins. Une atteinte à la vie privée par amalgame est détestable!
      Vive donc cet « ‘indiscrétionnisme » qui n’est ni vichyste, ni moralisateur, ni puritain.
      En tous cas je ne change pas d’avis.
      Je persiste et je signe !

      Jean Marie Darmian

  7. Roger Salengro

    Bonjour Jean-Marie Darmian et merci de cette longue réponse. Elle laisse effectivement apparaître un violent ressentiment contre le journal régional, exemples concrets à l’appui, dont je ne mets pas en doute la véracité. Mais ce ressentiment me semble trop violent pour ne pas révéler autre chose de plus profond, un contentieux personnel qui vous égare dans des propos disproportionnés avec les faits. Des erreurs ? Des approximations ? Des injustices ? Mais la presse n’est faite que de ça depuis des lustres ! Et le slogan dont vous parlez n’a jamais empêché l’erreur humaine ou la mauvaise foi ! Comme si l’erreur humaine et la mauvaise foi n’étaient l’apanage que de la presse ! Et pas des politiques, bien sûr ! Ressaisissez-vous, Jean-Marie Darmian, vos ronchonnades, pour fondées qu’elles soient sans doute, ont le goût aigre du dépit amoureux et de l’ego blessé. Voyez le monde tel qu’il est et non pas tel qu’il devrait être. La presse n’est que le miroir de notre société, une société qui va mal, c’est vrai, comme les socialistes, preuve que les deux sont liés, et c’est peut-être le fond de votre problème. Je vois dans votre obsession dénonciatrice des médias le vieux truc des entraineurs de football qui dénoncent l’arbitre quand leur équipe perd. Vous ne convaincrez que vos supporters inconditionnels, ou les éternels râleurs qui dénoncent les médias coupables de tous les maux, comme ils dénonceraient les jurys d’examen quand ils n’ont pas assez travaillé ou les radars routiers quand ils vont trop vite. Si j’ai pris le pseudo de Roger Salengro, c’est justement pour vous montrer qu’en ce temps là, oui, la presse (du moins l’Action française) pouvaient tuer par ses calomnies. Honnêtement, qui peut croire que ce malheureux voyage en Roumanie (pardon en Tchéquie) qui a tant blessé votre amour propre n’est que roupie de sansonnet à côté de l’affaire Salengro ? Si personne ne vous l’a encore dit, c’est fait. Vous seriez bien inspiré, si vous voulez poursuivre votre carrière politique, de mettre cette connerie de journaliste (et toutes les autres que vous citez) dans votre poche avec votre mouchoir par-dessus.

    1. Jean-Marie Darmian

      Je rentre juste de 5 jours consécutifs loin des blogs… et je retrouve une avalanche de conseils (merci à Salengro et Vieux Sanglier assez faciles à identifier par recoupements) sur ma carrière politique (voir encore les « indiscrétions » publiées à ce sujet par la presse quotidienne régionale). Simplement je voudrai que l’on arrête de me prêter des ambitions que je n’ai pas et que je démens en permanence sans être « cru ». Le plus bizarre c’est que plus j’affirme que je n’ai aucune ambition et plus je suis la cible de révélations sur ce que je n’ai jamais dit ou fait… Mais qui me veut autant de bien?
      Seul le temps donne raison à celles et ceux qui se regardent dans la glace le matin sans penser à autre chose que servir les autres. Alors j’attendrai et je verrai les démentis publiés !
      Je n’ai absolument aucune rancoeur contre les médias avec lesquels j’ai travaillés. J’assume ce que j’y ai fait. J’assume les amitiés que j’y ai gardées et aussi les inimitiés que j’y ai laissées. J’en suis parti heureux d’avoir pu prendre une modeste part dans ce travail qui était ma passion. J’ai maintes fois refusé toutes les offres d’embauche qui m’avaient été faites. Je conserve par exemple les lettres de Jean François Lemoine me proposant des responsabilités que j’ai toujours déclinées. Alors pour le « dépit amoureux » mon bon Salengro tu repasseras. J’ai été salarié (bien mieux payé qu’enseignant) du groupe Sud Ouest et j’ai mis fin volontairement au contrat car en désaccord avec mon Diceteur d’alors. J’ai été traduit à 3 reprises devant la commission des conflits du PS girondin pour mes écrits… de journaliste. Ce ne sont pas des racontars ou des indiscrétions mais des faits dont j’ai mes preuves. Allez Salengro ne prend pas tes désirs pour des indiscrétions de psychanalyste.
      Par contre j’ai été attaqué et même menacé quand sur L’AUTRE QUOTIDIEN j’avais dévoilé une infime part de la vie interne de cette presse écrite déboussolée car de plus en plus éloignée de la vie réelle des lectrices et des lecteurs (Voir sur L’AUTRE QUOTIDIEN un texte intitulé en Octobre 2005 L’homo journalisticus quk m’a déjà valu bien eds ennuis) Il y avait des témoins des propos tenus au téléphone par un éminent rédacteur. Je crois que si l’on veut « se payer Darmian » c’est avec le goût aigre de la revanche… et pour se donner bonne conscience. Je n’ai aucun « dépit » et je suis parti de mon plein gré sans même le moindre remerciement après 20 ans de « collaboration » (pour l’auteur de propos vichystes c’est de circonstances).
      Vos réactions, cher Salengro, me donne raison : tout politique un brin sincère qui s’exprime en toute transparence est un « pourri », un « gâleux », un « Vichyste », un « minable », un « puritain » un « moraliste » au seul prétexte qu’il ose mettre en cause les travers du système médiatique actuel (cette semaine j’ai eu le temps de lire dans trois régions de France les quotidiens). Il est donc interdit pour un « politique » (de gauche surtout) d’oser mettre en évidence des déviances de journalistes, réputés intègres, honnêtes, fiables, intelligents, compétents, dignes et sans Dieu ni maître! Il se doit de courber l’échine, renoncer, se cacher, accepter d’être accablé au prétexte que c’est ainsi et que la loi du plus fort lui permet d’écrire ou de dire n’importe quoi ! Je crois que le Vichysme se nourrit de propos « anti élu » et d’une généralisation outrancière.
      Je crois pouvoir aisément démontrer que je n’ai jamais été carriériste mais ce serait sans aucune chance d’être cru! Je ne veux pas plus faire carrière en politique qu’en journalisme ou dans l’éducation : je me contente d’être heureux dans ce que je fais!
      Désolé. je me méfie aussi beaucoup de la « roupie de sansonnet » car à ton époque Salengro c’est pour ne pas avoir eu le courage de réagir assez tôt contre des « conneries de journaliste » que l’on a accepté ensuite l’inacceptable. Réfléchis bien Salengro, un jour ton tour viendra… Et tu verras s’il est facile de se retrouver en permanence du coté des coupables à l’insu de leur plein gré.

  8. youkaidi

    M Salengro vous qui nous écrivez de l’au- delà (?) vous devez être le premier à savoir que ce sont ceux qui ont le plus d’honneur qui sont le plus touché par les calomnies.

    Le « billet » ci dessus ne faisait après tout que dénoncer ce que Blum ( « quasi vichyste » s’il en est )a dénoncé dans son discours lors de vos funérailles :

    Discours de Blum à l’occasion des funérailles de Roger Salengro à Lille le 22 novembre 1936.

    « Il n’y a pas d’antidote contre le poison de la calomnie.

    Une fois versé, il continue d’agir quoiqu’on fasse dans le cerveau des indifférents, des hommes de la rue comme dans le coeur de la victime. Il pervertit l’opinion, car depuis que s’est propagée, chez nous, la presse de scandale, vous sentez se développer dans l’opinion un goût du scandale. Tous les traits infamants sont soigneusement recueillis et avidement colportés. On juge superflu de vérifier, de contrôler, en dépit de l’absurdité parfois criante. On écoute et on répète sans se rendre compte que la curiosité et le bavardage touchent de bien près à la médisance, que la médisance touche de bien près à la calomnie et que celui qui publie ainsi la calomnie devient un complice involontaire du calomniateur.

    Il faut donc tarir la calomnie à sa source. Il faut en finir avec l’inexplicable esprit de tolérance qui la considère comme à peu près d’excusable dans le cas où elle est pourtant le plus criminel. C’est-à-dire qu’elle est employée froidement, systématiquement, comme une arme politique, comme un moyen de propagande, de vengeance ou de représailles. Voici quelques années qu’il en est ainsi dans notre pays.

    Je n’incrimine aucun parti politique organisé mais les clans, les bandes, les hommes, les journaux, qui, contre les adversaires, jugent tous les moyens bons et tous les coups réguliers. Il s’agit, pour eux, d’abattre tel ou tel homme ou bien à travers tel ou tel homme, d’atteindre tel ou tel parti, ou bien à travers tel ou tel parti, d’atteindre les institutions et le régime républicain. Seul, le résultat prouve. Et s’il ne peut être utilement obtenu que par le mensonge et la calomnie, va pour le mensonge et pour la calomnie. Si un homme est déshonoré, chemin faisant, tant mieux. Si un homme souffre et meurt, tant pis. La fin justifiera les moyens.

    Voilà, précisément, ce qui ne peut pas durer. Le peuple français ne livrera pas plus longtemps les siens à la fin infâme. Il ne supportera pas plus longtemps que pour satisfaire à leur passion, à leur vengeance ou même à leur plus vils intérêts, les chefs de bandes et leurs mercenaires attentent à son honneur ou même à sa sécurité. Il reconstituera en dehors d’eux la communauté nationale. Il consolidera contre eux les institutions républicaines. Il rejettera fermement et durement s’il le faut leurs attentats contre la société plus libre et plus juste jusqu’à la mort.

    Roger Salengro n’aurait pas voulu d’autre vengeance.  »

    Et en paroles :

    http://www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAccueil.php?Id=InaEdu02044

  9. vieux sanglier

    Superbe texte, vraiment, que celui de Blum en hommage funêbre à Salengro. Mais si l’honneur de M. Darmian a autant souffert d’un tire-bouchon que Salengro de la calomnie fasciste, que M. Darmian laisse tomber la politique, ça vaudra mieux pour sa santé, sans parler de sa crédibilité. A l’en croire, Sud Ouest, c’est Gringoire. Cette controverse a quelque chose d’indécent.

  10. E.M.

    @ vieux sanglier
    Non, Jean-Marie Darmian n’a pas « autant souffert d’un tire-bouchon que Salengro de la calomnie fasciste ». Il communique simplement sur un problème important. Faire de la Politique c’est aussi essayer de protéger la démocratie. Les pratiques de certains « journalistes » nuisent à la vie locale. Il ne faut pas « en faire un plat », mais il faut considérer le problème sérieusement, ce que fait Jean-Marie Darmian.

    @ Roger salengro
    Je n’arrive vraiment pas à comprendre comment on peut penser défendre un point de vue en étant anonyme !??!
    Tout ce qui n’est pas assumé par son auteur, n’a strictement aucune valeur.

  11. vieux sanglier

    @ EM
    D’accord avec vous, sauf qu’à partir d’un certain point, la contestation systématique des médias devient suspecte. Cela me rappelle qu’en 1972, les adversaires UDR de Chaban avaient argué des commentaires défavorables de la télé envers la droite pour le faire tomber. La droite pompidolienne trouvait l’ORTF trop à gauche ! Moralité : l’attaque des médias, même quand elle est justifiée, est un aveu de faiblesse et sur ce point, je suis d’accord avec Roger Salengro. Pour en revenir à Jean-Marie Darmian, qu’il prenne de la hauteur plutôt que de se laisser embarquer dans des chicayas dont il grossit lui-même l’importance, au point de passer pour parano. Sinon, il va dans le mur car ce n’est pas avec son blog qu’il séduira les électeurs de l’Entre deux mers dans les échéances futures, et ce malgré la qualité de son travail d’élu.

  12. E.M.

    @ Vieux sanglier
    Je crois que c’est toi qui en fait un peu trop… Jean-Marie ne pratique pas la contestation systématique, il intervient lorsqu’il juge que cela est nécessaire. Certains d’entre-nous, autour de lui, aimeraient qu’il en fasse plus, d’autres, qu’il en fasse moins. Lui, il pratique le bon dosage, me semble-t-il… Tes comparaisons (et celles de Salengro) avec des événements «historiques» me paraissent «décalées»… Quant à sa carrière politique sur le territoire, pas d’inquiétude, il la gère parfaitement depuis plusieurs années. Sa sincérité, sa franchise et ses actions politiques sont majoritairement reconnues. S’il le souhaite, il pourra continuer car nos concitoyens le soutiendront certainement.

    Mais j’aimerais pouvoir échanger avec des citoyens qui n’ont pas peur d’affirmer leurs opinions ! Qui êtes vous «Vieux sanglier» & «Salengro» ? Allez, un peu de courage, enlevez les masques !

  13. vieux sanglier

    Et qui c’est, EM : Enlève (le) masque ?

  14. E.M.

    @ Vieux sanglier

    Je vois que nous avons à faire à un novice en matière d’informatique…
    Non, je ne me cache pas, il te suffit de cliquer sur E.M pour avoir accès à mon mail, mon nom et prénom, et même à ma photo… Je ne suis pas célèbre, mais je suis obligé d’assumer mes propos auprès de mes amis, famille, voisins, camarades, collègues de travail, etc. Et comme j’ai quelques responsabilités politiques & syndicales, j’assume tout ce que je dis ou écris.
    Cela m’empêche de partir dans des délires… dangereux.

    Il y a même un lien vers mon blog à partir de ce blog de JMD. Voir à droite…

  15. Roger Salengro

    @ M. Darmian : Rien à ajouter à ce que j’ai déjà dit, si ce n’est que vous dénoncez un système qui a toujours existé et que vous semblez découvrir parce que cette fois, il vous touche de près. Rappelez vous des « chiens » de Mitterrand le jour des obsèques de Bérégovoy (et vlan pour Edwy Plenel, homme de droite s’il en est). Rappelez vous la fronde des journalistes de l’ORTF contre l’état UDR, comme le rappele Vieux Sanglier. Ce que vous dîtes, Serge Halimi l’a déjà dit il y a dix ans dans un livre et Bourdieu l’a largement théorisé. La presse a toujours été du côté du manche, y compris au temps où Mitterrand était roi. Et une fois qu’on a dit tout ça, on va où ? On coupe les têtes, comme disait Quilès à Valence ? A part vous défouler, je ne vois pas très bien où vous mène cette spectaculaire indignation, si ce n’est à régler quelques comptes personnels dont vos électeurs et vos administrés n’ont rien à faire. Mais c’est peut-être la vocation des blogs, après tout.

  16. Jean-Marie Darmian

    Merci de tous cette sollicitude et de tous ces conseils qui me touchent. « Mes » (je reprouve totalement cette vision possessive de la vie sociale mais c’est surement la vôtre)électrices et mes électeurs sauront j’en suis certain faire la part des choses. Je tiendrai compte de vos remarques judicieuses puisque sous votre anonymat se cache un ordinateur connu… Le passé ne m’a jmais rassuré surtout quand le présent est pire et que futur ne s’annonce guère meilleur. Dans le contexte politique actuel avec l’accaparation médiatqiue par un homme et un clan (c’est une première) votr analye est au moins aussi inquiétante que la mienne : on coupe déjà des têtes dans les médias et les journalistes devraient peut-être se réveiller avant que les plans sociaux se mettent en oeuvre. Ma « spectaculaire indignation » est donc partagée par bon nombre de journalistes actuels qui n’ont pas de blogs pour s’exprimer… et qui sont tenus à l’obligation de réserve. Ils ne prennent pas tous des pseudoS pour réagir mais il utilisent plus volontiers leur mail personnel pour me faire part de leur… soutien !
    Je n’ai aucun règlement de compte personnel à l’égard de quiconque. Mais je pense sincèrement (et je le maintiens)que comme vient de l’exprimer la société des journalistes de la Nouvelle République la presse écrite n’est pas que victime de comportements sociaux mais aussi d’erreurs stratégiques de ses dirigeants. Bien évidemment mon bon Salengro, paix à votre esprit et que votre fantome revienne à la rentrée. Les journalistes sont pas plus ni moins respectables que les policiers, les politiques, les sportifs, les patrons, les fonctionnaires et la carte de presse n’a jamais été un gage de sainteté.
    En attendant je vous confie une indiscrétion : ma carrière (si j’en ai une) politique est beaucoup plus proche de la fin que du début car j’ai d’autres horizons à explorer. Alors ne vous inquiétez pas trop… je continuerai à me regarder dans la glace tranquille.

  17. Yves d'Amécourt

    Cher Jean-Marie,

    Je te soutiens à 100% sur ce sujet. Si nous voulons que nos idées soient défendues, quelles qu’elles soient. Si nous voulons que le débat soit digne et nourri, nous devons veiller à ce que, ce qui est rapporté dans le journal soit la vérité, ou à défaut, son reflet.

    Trop d’articles sont écrits, de messages sont diffusés, sans que les sources ne soient vérifiées. C’est un signe des temps. L’information est immédiate, les journaux diffusés 24h/24…

    Il faut y veiller, ensemble.

    Lorsque nous sommes interrogés sur un sujet dans le but de « croiser les sources », faisons bien attention de ne pas se faire l’écho d’un blog militant, d’un « on-dit », ou d’un article écrit par un autre…

    Notre responsabilité d’élu est de croiser nos sources, nous aussi, en vérifiant que ce que nous pensons être une source, ne soit pas la résurgeance, d’une rivière souterraine… Dans l’Entre Deux Mers, chacun sait qu’une source peut disparaître dans une cahuge, pour réapparaitre un peu plus loin !

    Sur ce sujet, tu peux compter sur ma loyauté.

    Yves d’Amécourt

  18. vinz

    Je ne cherche pas à défendre JMD, il le fait très bien tout seul, mais j’aimerai quand même comprendre qui se cache derrière les noms de Roger Salengro et de vieux sanglier… Jean-Marie semble les avoir reconnu mais pourrait-on savoir, sans forcément connaitre leur identité exacte s’ils ne le souhaitent pas, leur rôle dans l’univers des médias régionaux ou bien dans celui de la politique locale… Vous semblez messieurs particulièrement remontés contre des remarques venant d’une personne qui connait fort bien ces deux univers et qui a été blessé dans son intégrité par des déversements lâches et sans fondements de la part de Sud-Ouest.
    Si « M. Salengro », vous nous dîtes que cela fait des années que la presse fait des erreurs et salit impunément des gens de bonne « moralité », vous pouvez trouver cela normal, moi je pense malheureusement que cela montre que le journalisme d’investigation laisse de plus en plus la place au journalisme de salon…
    Si vous avez par contre des visées politiques, il serait également bien de vous faire connaître de votre vrai nom car les électeurs ne votent pas pour des pseudos…

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