14 juillet : aux urnes citoyens !

référendum locauxSur fond de populisme anti-élu, la réforme territoriale voulue par le Président de la République a un objectif principal : permettre à la droite de reprendre le pouvoir dans les régions et les départements actuellement dirigés par la gauche. Le reste n’est que de la poudre aux yeux médiatique car dans les faits la situation deviendra pire pour la démocratie locale avec une immense supercherie sur les coûts. Laisser accroire que les collectivités locales seront plus efficaces si on diminue le nombre de personnes qui les servent alors que dans le même temps on augmente sans cesse leurs responsabilités et leurs obligations, relève de la supercherie. Un calcul strictement politicien!

La création du « conseiller territorial »qui, principale mesure de la réforme, remplacera les conseillers généraux et régionaux, n’a pas d’autre objectif que de diminuer considérablement la présence d’élus de terrain de gauche dans la gestion au plus près des réalités.

Le mode de scrutin – majoritaire en milieu rural, proportionnel en milieu urbain – assurera la surreprésentation de la droite et facilitera en 2014 la reprise en mains du pays réel. Couplée au redécoupage des circonscriptions législatives, cette réforme représente une opération politique et électorale sans précédent constituant une atteinte grave au fonctionnement républicain.

Il faut que les élus locaux exigent une vraie réforme territoriale qui donne encore plus d’autonomie aux territoires au lieu de les affaiblir. L’objectif doit être de parfaire la décentralisation en renforçant la démocratie locale et en donnant aux collectivités les moyens de mener les politiques de proximité performantes qu’attendent les citoyens. Les collectivités peuvent être aux avant-postes de l’action contre la crise et pour la relance si on ne les assassinent pas trois ans avant leur renouvellement.

Pour mettre en œuvre ces orientations, je formule des propositions précises pour un acte III d’une décentralisation constructive et surtout pas destructrice :

Achever l’intercommunalité en la démocratisant et l’améliorant pour plus de cohérence et de solidarité (suppression par exemple des syndicats à vocation unique dispersés et non capables de prendre sur les sujets fondamentaux-eau, électricité, assainissement, déchets… pour en faire des entités départementales fiables)

Reconnaître le fait urbain par la création de métropoles fondée sur uniquement une démarche volontaire des collectivités territoriales et des aires métropolitaines.

Poursuivre la spécialisation des compétences respectives des départements et des régions avec la création d’un « chef de file » dans les cas  (10 à 20% des budgets) où les compétences sont partagées.

Faire des conseils généraux des « conseils départementaux » renouvelés intégralement tous les six ans et dotés de compétences fortes pour conforter la cohérence territoriale.

Il ne s’agit pas pour moi de critiquer sans proposer mais simplement de mettre de la cohérence dans une période de destruction systématique des repères républicains. Il n’y a aucune urgence à légiférer sur ces sujets et d’aillleurs pour pallier cette carence démocratique je proposerai au conseil municipal de Créon d’organiser un référendum d’initiative locale sur l’avenir de la commune. Ce sera une première en Gironde!

Je lance un appel à tous mes collègues maires démocrates pour qu’ils décident de la même méthode mettant ainsi le gourvernement face à ses responsabilités. Les collectivités locales appartiennent en effet d’abord aux citoyenens et aux citoyens.

Dès la rentrée je mènerai campagne en ce sens.  Nous verrons bien ce que feront les tenants de la simplification territoriale vis à vis de leurs populations et s’il n’y a pas de calculs politiciens derrière cette réforme. Osons en ce 14 juillet redonner la parole au peuple!

Cet article a 2 commentaires

  1. Daniel BARBE

    Il y a 30 ans de çà les conseillers regionaux etaient nommés par les conseillers generaux qui étaient eux élus democratiquement par le peuple.A cette epoque là personne ou presque ne connaissait l’institution REGION.Doit on revenir en arriere?Quel progres!Ou sera la proximité de l’élu et de l’institution Region ou departement?Battons nous et ne nous laissons pas dominer par de la politique politicienne aveuglée par le seul et unique POUVOIR.

  2. Yves

    la seul possibilité qui est offerte aux élus, de droite ou de gauche, de résister à tout cela est effectivement d’en passer par les urnes pour éviter de voir disparaître les communes au profit d’arrondissement illisibles et sans moyens, la création d’agglomérations qui viendront lécher les limites de la grande ruralité et tuer tout avenir pour celle-ci, anéantir à petit feu le département pourtant pourvoyeurs d’équilibres entre rural-rurbain et urbain, anéantir la fonction élective et la légitimité démocratique et consacrer la gouvernance administrative…
    votre appel sera écouté je l’espère et valorisé par vos pairs socialistes ?…
    sur ce sujet les convergences, même discrètes avec des élus aux opinions souvent différentes pourraient être nombreuses, même si discrètes.

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