Même seul j'irai au combat…

CAN7M4KLCAN2OS25CA429NLSCA2GSAM2CAZHNTU2CANTEM94CAVIYBFFCA0AU1EBCA6B4BZICANTL1VRCAJXVAA9CA2KTB55CAPAPN48CA63QCZNCA5610LFCARWAL9XCA9P5JMPCAAIF970CARZE9YQCAOYSP3VGrâce à la décentralisation, les collectivités territoriales ont démontré leur efficacité pour apporter des réponses de proximité aux besoins des Français. Nul ne peut prétendre que, pour les établissements scolaires, par exemple, les collectivités locales ont infiniment été plus dynamiques en matière de construction et de rénovation que un Ministère de l’éducation qui fut nationale, sans moyens financiers d’investissements. Il en est de même dans la petite enfance, dans la culture, dans le sport, les transports, le domaine social. Il suffit de voir l’état des bâtiments dévolus aux fonctionnaires encore liés à l’Etat pour vérifier les bienfaits des compétences déléguées (Audiard dirait « refourguées ») à ce système présenté comme moribond, dépensier et discrédité. Aujourd’hui, deux projets du gouvernement, l’un traitant de l’organisation territoriale, l’autre de la fiscalité locale, s’attaquent aux communes, intercommunalités, départements et régions de France. Ils menacent la démocratie locale et les services publics. Ils mettent à mal l’autonomie fiscale et financière des collectivités locales, et donc leur liberté… Mais rassurez vous, personne n’osera véritablement prendre le risque d’aller devant le Peuple pour solliciter son avis : le syndrome du référendum sur le Traité constitutionnel plane sur la tête des responsables politiques.

Or avec ces projets, c’est, demain, moins de constructions d’écoles, de collèges et de lycées pour nos enfants ; moins de transports scolaires, de trains régionaux ; moins d’accueil pour la petite enfance, pour les personnes âgées ; moins de soutiens aux projets associatifs, à la culture, aux sports … parce que moins de moyens financiers pour les collectivités. C’est aussi simplement (et il faudrait avoir le courage de le dire) plus d’impôts locaux pour maintenir seulement le même niveau de services… Quand certains se réveilleront, il sera trop tard ,car ils seront pendus, mais j’espère qu’en 2014 ils assumeront leur passivité devant leur électorat. Qui peut croire que l’urgence est de détruire les services publics de proximité. L’urgence est ailleurs : l’Etat doit assumer ses propres responsabilités, celles de l’emploi, de la sécurité, de la santé, de la justice, de l’éducation… ce qu’il est tout simplement incapable de faire (100 milliards de déficits cumulés en 2009) car il préfère les exonérations à l’effort de solidarité.

Les deux projets du gouvernement remettent en cause une certaine conception de la France, de la démocratie, de la solidarité, de l’égalité républicaine… sans que les élus locaux se réclamant d’un apolitisme désastreux pour leurs administrés se préoccupent déjà des conséquences sur l’avenir. Le fameux « il est urgent d’attendre » sert de paravent à un soutien de fait à cette destruction purement politicienne du système actuel.

La République n’est pas qu’un héritage. La République est aussi une promesse qu’il faut faire vivre, en approfondissant notre démocratie, et pas en restreignant les libertés, pas en étranglant financièrement les structures de proximité, pas en tuant de fait la participation associative, mais en confortant la décentralisation et non en lui faisant un procès infondé. Les collectivités locales, véritable force économique, démocratique et sociale pour notre pays financent les trois quarts de l’investissement public. La crise actuelle démontre leur rôle majeur. En pleine crise on va mesurer début 2010 l’impact réel de ce qui se veut une réforme avant-gardiste, alors qu’elle va représenter un retour en arrière, et vise à confisquer ce que les électrices et les électeurs ont voulu ! Personne ne peut affirmer que créer deux départements (métropole urbaine et conseil général) représente un progrès pour la démocratie et provoquera une économie réelle pour les contribuables. La vérité, c’est que cette création vise à assassiner les 10 plus grands conseils généraux de gauche… impossibles à reprendre par la voie des urnes! Désolé, mais c’est incontestable!logo gironde citoyenne

Les élus créonnais n’ont rien voulu d’autre que lancer un appel afin que les citoyens et les élus de la République se réveillent enfin et se mobilisent pour préserver ce qui a fait ses preuves, pour que toutes les collectivités de France puissent continuer à assumer leurs compétences, maintenir le lien social et redistribuer aux hommes et aux territoires les plus en difficulté, les fruits de la création de richesse collective. Maintenant, écrire que leur démarche a rencontré un large écho serait mentir. Au contraire, elle inquiète, elle dérange, elle agace, elle soulève des quolibets, des commentaires acerbes, des jugements méprisants, au prétexte que la mégalomanie ou la paranoïa ne se soignent pas par une… consultation citoyenne.

Je souhaite sincèrement et humblement me tromper, et je vous assure que si cette réforme ne touche ni le canton de Créon, ni Créon je saurai faire amende honorable. Je conduirai le combat, seul s’il le faut, au prétexte que les seuls combats perdus sont ceux que l’on ne mène pas. Donc, dès demain soir, « Gironde citoyenne », association gérant le « conseil consultatif citoyen cantonal » va envisager une vaste campagne d’information sur le canton de Créon pour lancer un débat sur les conséquences de cette réforme. Nous verrons bien qui préfère sa conscience aux consignes !

Cet article a 5 commentaires

  1. E.M.

    Seul ?
    Non tu sais bien que « ta » section te soutien dans ta démarche… Et d’autres forces de gauche également… Mais je comprends ta déception après cette non décision de hier soir…

  2. mathilde

    Et même hors de « ta » section, des citoyens ordinaires iront avec toi au combat.

  3. Cyril COUDERT

    Bonjour Monsieur,

    Je tenais à vous adresser mon soutien pour votre démarche contre une intégration « forcée » dans la métropole Bordelaise. J’ai crée un nouveau parti politique pour essayer de fédérer les communes qui comme la votre veulent préserver leur identité.
    Suite à l’article paru dans les échos, j’ai relayé l’information sur notre site : http://www.jmaville.fr Rubrique informations.
    Je vous invite à le visiter et me donner vos réactions, si éventuellement vous trouvez un intérêt à ma démarche.
    Je suis pour ma part, pas de votre bord politique, plutôt de centre droit, mais ce nouveau parti qui a vu le jour au mois de Juillet et dont le lancement est programmé au courant de ce mois ci est ouvert à toutes les tendances, le lien commun étant l’adhésion aux principes fondateurs.
    Sachez que nous vivons la même situation dans notre département avec l’hégémonie de la Ville de Nice et surtout de la communauté urbaine qui est entrain d’entamer les libertés et les délégations des différentes communes du département des Alpes Maritimes.
    Si les métropoles voyaient le jour, nous nous retrouverions propulsés au moyen age politique avec un système féodal.
    Cordialement !

    Cyril COUDERT 411 ch du Suveran 06140 VENCE

  4. Sylvette Chevalier

    j’ai pris connaissance des articles de Sud Ouest au sujet de la délibération du Conseil municipal de créon, à mon retour de congés.

    je souhaiterai vous rencontrer (lors de vos permanences à la mairie (ou autre à votre convenance) pour vous interviewer pour le journal « informations Ouvriéres », journal du PARTI OUVRIER
    Sylvette chevalier
    comité POI entre deux mers
    correspondante locale pour le journal Informations Ouvriéres.

  5. Annie Pietri

    Bien sûr que non, tu n’iras pas seul au combat! Nous serons nombreux à te soutenir, à t’aider dans toute la mesure de nos moyens, nous, socialistes, mais aussi citoyens de toutes opinions, de gauche comme de droite, ou sans engagement particulier, dont la seule préoccupation est la défense de la démocratie. Et quoi de plus démocratique que de consulter les citoyens sur le devenir de leur commune ou de leur département?
    Pour ma part, je participerai pleinement à ce « Conseil Consultatif Citoyen Cantonal », et nous expliquerons à tous ceux qui le souhaitent le contenu du projet de réforme, et les enjeux pour la population, en termes de vie locale comme de fiscalité…
    De quoi ont-ils peur, ces responsables socialistes départementaux, qui ont très mal écouté le discours de Martine Aubry, dimanche, et qui ne veulent surtout pas recueillir l’avis de la population, se réservant le droit de décider eux-mêmes de ce qui est bon, sans consulter ceux qui sont le plus directement intéressés…

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