L'hirondelle Lagarde annonce l'hiver !

Dimanche 21 mars… ce sera le jour du printemps. Tout le monde sait parfaitement que c’est un tournant dans la vie quotidienne des Françaises et des Français. On espère des jours plus longs, davantage de soleil, davantage de plaisir à flâner, puisque demain sera forcément plus beau que hier. L’hiver débute pourtant pour le gouvernement, qui finira au plus bas historique de la confiance populaire depuis la création de la Vème République. On sent déjà venir les explications : on a davantage de sièges qu’en 2004 (sic), les réformes doivent se poursuivre, car les électrices et les électeurs ne se reconnaissent plus dans le mille-feuilles, et l’argument suprême, qui se résumera avec un leitmotiv du genre : on a gagné, puisqu’on a moins perdu que prévu ! En revanche, personne ne viendra annoncer que désormais, puisque tout est perdu, il va s’agir de donner un tour de vis social terrible. Quand on n’a plus rien à perdre, c’est le moment, au plus loin de 2012, de taper fort ! Le plan d’austérité, qui ne dira pas son nom (ça ne s’avoue jamais!) tombera obligatoirement avant les vacances, ou même pendant les vacances. Augmentation prévisible des taxes de toute nature, réduction des prestations et des remboursements sociaux, diminution des aides aux chômeurs qui seront trop nombreux, effondrement des investissements publics, remontée de l’inflation conjuguée à un blocage des salaires si ce n’est une diminution. Et comme de bien entendu, ce sera la faute des… socialistes ! C’est aussi sûr que l’est la défaite des listes UMP aux régionales ! Cette décision en plusieurs étapes devient inévitable, car la France a été plongée dans un marasme économique et social par des réformes sans aucun effet réel… si ce n’est celui de déstructurer totalement un système que les autres nous envient, et plus encore, de plonger toutes les forces vives du pays dans le doute! Les banques continuent à spéculer sur la finance contre l’activité, les décideurs attendent toujours plus de profits qu’ils ne peuvent en obtenir rien que par des réductions des emplois, les nantis continuent à s’enrichir non par le travail mais par le placement de leurs fortunes dans des paradis fiscaux, toujours en place : il faudra bien que d’une manière ou d’une autre on fasse les poches des autres ! La défaillance de la Grèce va produire une effet domino dans la zone euro, dont personne ne connait véritablement la durée. La France ne pourra plus continuer éternellement à financer son fonctionnement quotidien par l’emprunt… Tout le monde le sait, mais personne n’osera l’annoncer. Tout se fera donc en douce…avec un argument permanent : l’Europe nous contraint à vous pressurer ! Aucun citoyen ne sait par exemple que lorsqu’il voit passer une voiture de la Gendarmerie nationale, le carburant est payé par l’État grâce à un emprunt !
Qui sait que la Gendarmerie nationale n’a pas, en certains lieux, payé les factures d’eau ou d’électricité de ses brigades ? Parler des gendarmes, ce n’est pas stigmatiser cette profession, car j’aurais pu prendre la police nationale ou la défense, mais c’est symbolique des missions fondamentales que la République oublie. La France fait de la cavalerie, ce qu’elle interdit aux particuliers et aux entrepreneurs : elle emprunte désormais pour rembourser ses emprunts. Il est impossible de ne pas imaginer que cette situation perdure…D’autant que la brillante Ministre de l’économie a trouvé le moyen de donner une leçon aux Allemands, au risque de semer la zizanie dans le couple réputé fusionnel entre Merkel et Sarkozy. « L’Allemagne pourrait peut-être […] diminuer les impôts pour encourager la consommation intérieure. Une amélioration de la consommation intérieure pourrait nous aider au niveau de nos exportations vers l’Allemagne », a déclaré cette visionnaire qui avait annoncé de la « croissance négative » il y a quelques mois. Croire que les Allemands, qui ont réussi à se sauver avec une politique opposée à celle de la France du Sarkozysme obstiné, qui n’ont pas eu la vanité de faire des réformes en pleine crise, qui ont diminué leur consommation intérieure, sans se soucier des effets sur leurs voisins, vont tout à coup changer de cap par solidarité, c’est se croire au pays de Candy ! Les efforts des pays membres de la zone euro pour combattre les effets de la crise économique « doivent être partagés », a ajouté la Pythie de Bercy. Elle a même eu cette parole exceptionnelle, qui trahit ce qui nous attend : « Si les pays qui ont des déficits budgétaires « doivent les réduire », ceux qui ont un excédent devraient envisager de chercher à passer d’un seul moteur de croissance – en l’occurrence, les exportations – à plusieurs ». Je résume en langage simple : nous allons être obligé d’infliger une cure d’austérité sans précédent à la France, et il faut donc que les allemands fassent un effort pour nous soutenir lors du second effet de la crise ! La France est, en effet, dans la ligne de mire, alors que Paris prévoit de réduire son déficit de 8,2 % du PIB en 2010 à 3 % en 2013. Et ce, grâce à une croissance de 1,4 % cette année et de 2,5 % les années suivantes. Paris prévoit aussi de limiter la croissance de ses dépenses à 1 % par an, entre autres en gelant le budget des ministères (mais pas de l’Elysée !) Les dépenses de santé devront, quant à elles, croître de moins de 3 % par an à partir de 2011. Qualifiant les hypothèses de croissance de « très optimistes », Bruxelles critique le manque de « marge de sécurité » devant une économie dont la santé est fragile. La commission invite le gouvernement français à préciser plusieurs de ses mesures, dont la réforme souhaitée des retraites… et de relancer la concurrence à outrance. C’est donc le moment d’aller donner des leçons aux Allemands !
Marc Fiorentino, dans un édito sur BFM radio, a sanctionné les propos de la ministre de l’Economie d’un verdict sans appel : «Il est temps que nous ayons un remaniement ministériel. On parle de Christine Lagarde aux Affaires Etrangères. C’est une bonne nouvelle», a-t-il raillé. Mais pourvu que Kouchner n’aille pas à Bercy ! Le meilleur, ce serait Hortefeux, car lui, la « politique du chiffre » il sait ce que ça veut dire. Si vous votez UMP ou si vous restez à la maison dimanche, sachez que quand vous vous réveillerez au printemps, il sera trop tard !

Cette publication a un commentaire

  1. Marie

    Par rapport à l’abstention :
    « Qui ne dit mot consent » Mais c’est dommage que les électeurs ne s’intéresse pas plus à leur Conseil Régional.

    Réponse JMD : tous les abstentionnistes sont donc… UMP et sarkozistes? Une super analyse politique! A Sauveterre on peut donc en conclure que le candidat Yves de Ponton d’Amécourt est soutenu par toutes celles et tous ceux qui ne sont pas venus voter pour lui… Chapeau !

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