La politique du sapeur Camembert

COMMUNIQUE DE PRESSE
Les objections qui avaient conduit les représentants de gauche des élus locaux à refuser de participer à la première « conférence nationale sur les déficits publics » n’ayant pas été remises en cause, les Maires de France n’ont aucune raison de participer à la seconde édition, convoquée aujourd’hui à… l’Elysée.

Je partage totalement ce point de vue. Rappelons que les collectivités locales ne peuvent, – et c’est la loi – être en déficit. Elles ont en réalité dégagé, en 2009, un excédent de fonctionnement de plus de 25 milliards d’euros. C’est de l’autofinancement, qui profite totalement au monde économique et qui représente, en période de crise, un atout important pour une véritable relance.

Si, aujourd’hui, il y a bien un grave problème de déficit public, il relève de la gestion calamiteuse de l’État par le gouvernement actuel et sa majorité. Je n’ai cessé de le répéter et de l’écrire.

Si aujourd’hui il y a un grave problème d’accroissement de la dette publique, il est de la seule responsabilité du gouvernement, le poids de la dette des collectivités locales ayant baissé ces 15 dernières années par rapport à la richesse nationale.

Les seules raisons élyséennes et gouvernementales pour associer les communes, départements et régions à la conférence sur les déficits, sont de faire croire qu’elles porteraient une part de responsabilité dans une politique d’austérité qui s’annonce – ce qui est faux- mais surtout de leur transférer une part importante de charges dans lesquelles elles ne portent aucune responsabilité.

La « conférence nationale sur les déficits publics » c’est le Sapeur Camembert à l’Élysée:  le Président et son gouvernement ayant creusé, dès avant la crise, de manière rapide et sans précédent, le déficit et l’endettement de la France, veulent boucher ce trou financier de l’État en creusant un autre trou, cette fois dans les finances locales.

Ce n’est, à l’évidence, pas acceptable.

Il appartient donc à tous les Maires, tous les élus locaux de terrain, de refuser cette mascarade, qui consiste à les opposer à leurs administrés, en laissant accroire qu’ils sont de mauvais gestionnaires, alors qu’ils subissent, au contraire, de plein fouet, les carences graves de l’Etat

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