Citoyen et contribuable avant d'être supporteur !

Il ne suffit pas d’avoir des grands et beaux stades. Il faut pouvoir les remplir, et les clubs français ont encore un gros effort à faire sur ce plan. Le risque, ce sont les fameux «éléphants blancs» dont on parle aujourd’hui au Portugal. Les stades, construits à l’occasion de l’Euro 2004, y sont surdimensionnés et souvent à moitié vides. On a souvent tendance à les majorer, afin de mieux vendre le dossier de candidature. Or, une compétition comme un Euro n’a pas d’impact lourd et durable sur le consolidé d’1,2 milliard d’euros, c’est-à-dire les recettes directes générées par la compétition, essentiellement en droits médias. Cette somme allait au comité d’organisation et à l’UEFA. L’essentiel, c’est l’héritage laissé aux clubs, à long terme, via les projets de rénovation ou de construction de stades. C’est un coup de pouce important, au moment où plusieurs projets en avaient besoin. On va assister à une mutation juridique et économique totale, avec le passage d’un modèle essentiellement public à un mixte public/privé. La Fédération française de football a gagné un appel à candidatures, ce qui devenait rare en France, après les échecs des JO de 2012 et du championnat du monde de basket 2010. L’impact en licenciés n’arrivera qu’au moment de la compétition. Les autres bénéficiaires, ce sont les clubs professionnels, qui vont diversifier leurs recettes. Je pense notamment à la billetterie, qui ne représente que 15% des recettes aujourd’hui. Les chercheurs limougeauds seront considérés comme pessimistes. En 2017, tous les grands stades seront pleins de supporteurs ayant un pouvoir d’achat retrouvé, une joie de vivre exponentielle, un moral en béton (Bouygues et Eiffage attendaient cette nouvelle avec impatience) et ils font le coup de la bouteille à moitié vide ou à moitié pleine… ou du grand stade utile ou inutile !
De la Suisse en 1954, à l’Allemagne en 2006, les pays organisateurs ont, en moyenne, enregistré pendant l’année de la compétition une croissance économique inférieure à leur rythme habituel. Le budget foot se construit au détriment d’autres postes, et, finalement, la stimulation de la Coupe du monde se dégonfle. Jean-Marc Ayrault a, d’ailleurs, refusé d’accueillir l’Euro dans sa ville, se basant sur le coût prohibitif des travaux : « On est dans la démesure totale, avec le cahier des charges de l’UEFA. On est dans un autre monde. Le jeu n’en vaut pas la chandelle. ». Philippe Madrelle réagit de la même manière, comme Président du Conseil Général de la Gironde, car lui, il attend 2 000 chômeurs en fin de droits début juillet au RSA, et une augmentation de 20 % de ce poste en 2010… Ils seront assez nombreux, en fin d’année, pour remplir un « grand stade » ! Probablement plus nombreux que les supporteurs dans celui de Strasbourg pour un superbe Racing-Luzenac en National !

Cet article a 5 commentaires

  1. marie-claire

    eh oui, en France, à part Marseille où le stade Vélodome est toujours plein, les autres stades ns se remplissent qu’à l’occasion, pour des match « exceptionnels…en particulier à Bordeaux où le taux de remplissage est souvent assez bas. Alors pourquoi dépenser tout cet argent, je trouve qu’en plus, c’est dommage, car ce stade est très beau comme il est….

  2. Michel d'Auvergne

    Les jeux du cirque pour occuper la populace….Rien de nouveau sous le soleil, les romains y avaient pensé avant Sarkozy

  3. Annie PIETRI

    Je trouvais bien surprenant qu’un Président de la République, le nôtre en l’occurrence, aille faire la roue à Genève pour assister à la désignation du pays qui serait chargé d’organiser l’Euro 2016, au risque de se prendre en pleine figure l’affront de voir désigner un autre pays…Mais avec notre agité, il faut s’attendre à tout. En réalité, de risque, il n’y en avait point ….et c’est un footballeur gaffeur qui a révélé publiquement le pot aux roses : ils savaient depuis la veille au soir, dans le milieu du foot, que la France avait été choisie…. et bien sûr, Sarkozy était informé, si bien qu’il n’a pris qu’à coup sûr la décision de ce déplacement. Encore une fois, il a saisi l’occasion de se pavaner et de se glorifier; encore une fois, il a pris les français pour des imbéciles, leur faisant croire que cette annonce était une surprise due aux efforts que leur « grand chef » avait déployés pour leur offrir ces jeux du cirque. Les chefs romains disaient « donnez leur du pain et des jeux »: en 2016 les citoyens, aujourd’hui enthousiastes, auront-ils tous, encore, de quoi s’acheter du pain ? En cette période de crise, on peut en douter, et ils eût été sans doute plus judicieux de trouver des solutions pour redresser l’économie et faire survivre les plus fragiles, plutôt que de construire des stades…Mais les copains, Juppé et Estrosi -flanqué de son nain de jardin Ciotti – triomphent : ils vont l’avoir, leur « Grand Stade », eux qui se heurtaient aux réticences ou à l’opposition des élus locaux qui refusaient de participer à ces dépenses somptuaires. Et qui paiera, en fin de compte ? Les pauvres contribuables….Alors vous comprendrez que moi, qui paie des impôts locaux à la fois en Gironde et dans les Alpes Maritimes, sans jamais mettre les pieds dans un stade, je trouve la pillule et cette double peine un peu amère.
    Ce qui me console, c’est que l’Euro n’aura lieu qu’en 2016, et que j’espère bien que d’ici là, le peuple de France, retrouvant un peu de lucidité, aura bouté hors du paysage politique français le triste sire et ses acolytes.

  4. Christian Coulais

    Dessine-moi un RSA ?
    « Le RSA accordé n’est pas un montant fixe. Son montant peut varier en fonction de la situation familiale et aussi en fonction des ressources perçues au sein du foyer. C’est pourquoi votre situation devra être précisément étudiée par la Caisse d’allocations familiales (CAF) ou la Mutualité Sociale Agricole (MSA). Nous pouvons vous renseigner sur votre éventuel droit au RSA grâce à une série de question test. Si vous bénéficiez actuellement du revenu minimum d’insertion (RMI) ou de l’allocation de parent isolé (API), le montant du RSA sera identique au RMI ou à l’API actuellement perçu, si votre situation n’a pas changé d’ici là. »
    Source : http://www.rsa.gouv.fr/Quel-est-le-montant-du-rSa.html
    L’autre soir en écoutant le JT nuit de France 2 sur la sélection définitive de la France pour la coupe du monde de football, j’ai appris que le joueur actuellement le plus payé de cette équipe de France était un dénommé Franck R. : 700 000€ net par mois !
    Je recherche sur le net et là un site m’informe qu’il pourrait gagner 10 millions d’€ par an soit plus de 830 000€ par mois ! !
    Et l’on parle de son éventuel transfert à Manchester pour la modique somme de 70 000 000€.
    Et le petit prince demanda à F.R. de lui dessiner le nombre de RSA que cela représenterait tout cet argent…

  5. sylvie

    C’est toujours sur une démission collective que les tyrans fondent leur puissance. (Maurice Druon)

    le foot à ce niveau là , pire qu’une démission est une diversion ; de l’action, de l’énergie, de la passion, pour le futile, l’inutile… du fric encore et encore

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