En avril la réalité ne se découvre pas d'un fil !

La semaine prochaine va devenir essentielle pour le quotidien des Françaises et des Français puisqu’à l’insu de leur plein gré ils vont prendre la réforme territoriale dans les gencives. Dans bon nombre de communes, on va voter les budgets nouvelle formule, avec une taxe d’habitation cumulant les taux communaux et les taux départementaux, et plus encore, s’ils sont propriétaires, l’addition des taux décidés par les conseils généraux et ceux mis en œuvre par les communes. Bien entendu, personne n’expliquera à droite que les cocus de la réforme de la taxe professionnelle sont les ménages, car c’est bien inutile, puisque selon les prévisions de l’administration, noyée sous les nouveaux calculs, les feuilles automnales d’imposition locale débouleront seulement en…décembre. Pas assez de personnel (suppression d’un départ à la retraite sur deux) et des mesures totalement ineptes qui complexifient ce maquis de la fiscalité, dans lequel se perdrait tout individu doté de sa seule bonne volonté pour comprendre. Nul ne connaît, alors qu’il doit voter un « budget sincère et véritable », les dotations dont il dispose…, et s’il y a des fluctuations, il faut se contenter d’explications embarrassées de personnes dépassées par ce maelström incompréhensible de péréquations inutiles et de compensations sans aucun sens !
Au bout de cette complexification de la gestion des collectivités locales: la seule volonté de restreindre leurs moyens, et de contribuer à l’effort de désendettement que le gouvernement est incapable de faire depuis maintenant plus de 8 ans ! Il faut tuer dans l’œuf ce pouvoir local indépendant, contestataire, solide, positif qui peut se targuer, par ses aides sociales, ses investissements et son maillage égalitaire du territoire, de tenir encore debout une part de la République !
En seulement trois mois, le comparatif, à laps de temps identique, donne en Gironde plus de 7 millions d’euros de contribution du Conseil Général aux dépenses sociales naissant de la destruction massive des emplois. On assiste à des événements incroyables. Par exemple, les étudiants qui se portent candidats au concours de recrutement des enseignants en même temps qu’ils préparent ce fameux Master, inutile puisqu’il ne donne aucune qualification professionnelle, se font volontairement coller pour, faute de postes, pouvoir redoubler en fac… et garder le statut étudiant un an de plus ! Lors du Conseil d ‘administration de l’IUFM, le Président de l’Université, découvrant ce jeu du poker menteur en a été retourné : il perçoit ses aides de l’État en fonction de ses taux de réussite aux Masters ! cherchez l’erreur… Heureusement qu’ils restent à la fac, car sinon, ils viendraient renforcer les rangs de ces attributaires du RSA, chose qui ne cesse d’arriver avec les gens n’ayant plus droit aux emplois aidés. Les budgets sociaux pulvérisent les niveaux habituels. Il faut avoir un fils, une fille, un proche dans cette situation, pour comprendre la montée de cette précarité qui s’installe au nom des ratios économiques.
C’est pourtant inexorable, après la Grèce, l’Irlande, le Portugal, il est quasiment certain que l’Espagne sera la prochaine victime et que si la crise s’accentue, la France suivra… Un véritable crime que de prétendre pareille variation des agences de notation, car tout est fait pour faire oublier la déroute des finances publiques de l’État, en tentant de transférer l’ardoise vers les communes, les intercommunalités, les départements et les régions ! Dans leurs charmantes chaumières, les contribuables évacuent toutes les véritables informations en provenance des élus locaux. D’ailleurs, ils ont été insensibles à la réalité d’une décadence programmée, en restant chez eux aux cantonales ! Ils vont payer le prix de leur indifférence dès cette année, mais surtout (retenez la prédiction !) en 2013, quand le simulacre des compensations sur les fonds de l’Etat vont cesser.
Le pire, c’est que Droite ou Gauche, les résultats de 2012 ne changeront rien à ce qui s’amorce, car la seule préoccupation des gouvernants sera d’abord de renflouer les caisses du pays, mais pas celles des collectivités territoriales, condamnées au déclin durant les prochaines années. Ce n’est pas du pessimisme mais du réalisme. Il faudra se contenter de gérer une lente décrue des moyens attribués, avec les conséquences du gel des dotations, rongées par l’inflation et les taux d’intérêt des emprunts.
Cette érosion est inexorable, car conjuguée à la destruction des liens historiques entre les divers niveaux de compétence, plongeant ainsi tous les échelons dans un marasme comparable à celui qui affecte l’ensemble de la population. Il faut vivre au jour le jour, sans aucune certitude, et en étant tributaire d’un ajustement continuel des ressources, selon le verdict des ordinateurs de Bercy, quand ils fonctionnement et tant qu’il y a du personnel pour les faire fonctionner. Le mythe, c’est de croire qu’en étranglant les régions et les départements, en les chargeant comme des mules, en les stérilisant dans le domaine de l’investissement, on améliorera la situation quotidienne du pays. Au contraire. On va droit dans le mur, avec une vitesse différente selon la taille des « véhicules » ! En politique, les dogmes ont la vie plus dure que les réalités.

Cette publication a un commentaire

  1. BUGARET Yvon

    Ton réalisme nous fait peur. Espérons que les Français vont en prendre conscience. Nous devrons nous mobiliser très fort pour sauver nos collectivités territoriales massacrées par une équipe de démolisseurs irresponsables. Un jour viendra où ils auront des comptes à rendre.

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