Il faut toujours relire le mode d'emploi

En fait, dans la démocratie, le pire des ennemis n’est que la mémoire. Un effet d’annonce succède à un effet d’annonce, et les médias se régalent de ces moulins à prières que l’on fait tourner à volonté dans le vent des sommets de l’État. Eux ont le droit de s’exprimer sur les plateaux des télévisions ou devant les micros tendus par des interlocuteurs qui, eux aussi, font la pluie et le beau temps des sondages. Ils feraient mieux, de temps à autre, de rappeler aux invités leurs superbes engagements pris sur des estrades sophistiquées. Tenez, qui a dit : « Je vous ai promis le plein emploi, je vais me battre pour le plein emploi. J’ai dit que le pouvoir d’achat était un grave problème, je me battrai pour le pouvoir d’achat. […] Je veux dire à chacune et à chacun d’entre vous que je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je ne vous décevrai pas » Vous avez trouvé : Nicolas Sarkozy, le soir de son élection, aux Français, place de la Concorde. Promesses qui faisaient écho à ses engagements de candidat.
Salle Gaveau. 6 mai 2007, il était allé encore plus loin dans les promesses à quatre sous avec une tirade exceptionnelle : « Je veux réhabiliter le travail, l’autorité, la morale, le respect, le mérite. Le peuple français a choisi le changement. Ce changement, je le mettrai en œuvre parce que c’est le mandat que j’ai reçu du peuple et parce que la France en a besoin. Mais je le ferai avec tous les Français. Je le ferai dans un esprit d’union et de fraternité. Je le ferai sans que personne n’ait le sentiment d’être exclu, d’être laissé pour compte. Je le ferai avec la volonté que chacun puisse trouver sa place dans notre République, que chacun s’y sente reconnu et respecté dans sa dignité de citoyen et dans sa dignité d’homme. Tous ceux que la vie a brisés, ceux que la vie a usés, doivent savoir qu’ils ne seront pas abandonnés, qu’ils seront aidés, qu’ils seront secourus. Ceux qui ont le sentiment que, quoi qu’ils fassent, ils ne pourront pas s’en sortir, doivent être sûrs qu’ils ne seront pas laissés de côté et qu’ils auront les mêmes chances que les autres. »
Dommage que personne n’ait suffisamment d’audace pour lui rappeler ces envolées lyriques qui contrastent avec la triste réalité. Le jour où on ouvre les Restos du cœur, avec des records d’inscrits, et que les statistiques du chômage s’envolent, on pourrait, au PS, rappeler ces diatribes sans cesse renouvelées, mais toutes démenties par les faits. Plus aucune réforme n’existe, mais l’entêtement idéologique au service du profit se poursuit.
On continue mordicus à vouloir la peau des 35 heures, on étrangle les collectivités locales, seules capables d’investir et de redonner un brin d’espoir aux entreprises de proximité, on augmente la TVA pour tuer la consommation, on diminue le pouvoir d’achat en inventant des dizaines de taxes aveugles… et l’UMP clame une seule excuse : « tout ça, c’est de la faute aux socialistes et d’un programme qu’ils n’ont même pas fini de formuler ! »
Selon le ministère du Travail (que l’on devrait rebaptiser du « chômage » ), le nombre de demandeurs d’emploi a progressé de 34 400 en catégorie A (chômeurs n’ayant pas du tout travaillé), pour atteindre 2 814 900 personnes en France métropolitaine. Une hausse de 1,2% sur un mois et de 4,9% sur un an. Et un chiffre record depuis… décembre 1999, avec au pouvoir de manière continue l’UMP et notamment son chef de file qui a bourlingué dans tous les ministères clés. En incluant les demandeurs d’emplois ayant exercé une activité réduite (catégories B et C), ce nombre s’élève à 4 193 000 (+0,4% sur un mois, +5,2% sur un an), et à 4 459 400 avec les DOM. Particulièrement touchés, les seniors (+2,4% sur un mois en catégorie A, +15,5% sur un an), et les victimes de licenciements économiques (+7,7% sur un mois en catégories ABC). Et encore, tout est étranglé, trituré, détourné dans les agences « Pôle emploi » qui, nous avait-on expliqué, en prenant le relais de l’ANPE devaient résoudre tous les problèmes antérieurs (extrait du programme Sarkozy page 3 : « L’ANPE, l’UNEDIC, les maisons de l’emploi seront réunies en un seul service public de l’emploi, qui interviendra immédiatement et de manière personnalisée pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de trouver ou retrouver un emploi beaucoup plus rapidement qu’aujourd’hui ».)
Le ministre du « chômage record » a également reconnu que l’objectif du gouvernement de revenir à un taux de chômage (au sens du BIT) de 9% à la fin de l’année, contre 9,1% actuellement, ne serait pas tenu. Un objectif d’autant plus difficile à respecter que l’économie française a également cessé, selon l’Insee, de créer des emplois au troisième trimestre… Il faut y ajouter l’abîme de la balance commerciale et la dépréciation de l’euro qui va renchérir les matières premières, pour finir de dresser un tableau réel des dégâts causés par les bombes sociales à fragmentation des réformes sarkozistes ! Alors, il ne reste vraiment qu’un espoir : tout mettre sur le dos de la…crise provoquée par justement les marchés, lieux d’exercice de la religion du libéralisme outrancier.
En fait, tout était résumé dans la fin du programme UMP, dont les fans apprécieront la conclusion : « Grâce à ces mesures, en cinq ans, nous pouvons atteindre le plein emploi, c’est-à-dire un chômage inférieur à 5% et un emploi stable à temps complet pour tous. C’est de cette manière que nous pourrons vraiment réduire la pauvreté, l’exclusion et la précarité ». Nous voici au bout des…fameux 5 ans et le père Noël approche. Le Chef de l’État français bosse dur et cherche des solutions. D’ailleurs, mercredi soir à 17 h 15 il m’a invité à la remise des…écharpes d’or de la Prévention Routière à l’Elysée. Il n’a rien de plus important à faire !

Cet article a 3 commentaires

  1. Michel d'Auvergne

    On connaissait les salariés squattant leur auto faute de logements à leur portée,mais voilà que les Restos du coeur et le Secours populaire viennent en aide à de plus en plus de salariés, (en sus des aides traditionnelles) parce que c’est le tour de force des clowns à Rolex qui tentent de gouverner: ils ont paupérisé le travail.
    Chalut des volcans !

  2. batistin

    La mémoire !
    A titre personnel, se souvenir de quoi ?
    Des beaux jours magnifiés par le souvenir, des mauvais jours occultés de notre esprit par auto-compassion ?
    Au titre de la communauté, se souvenir de quoi ?
    L’expérience ne sert finalement qu’à éclairer le chemin parcouru, puisque l’humanité refait sans cesse la même erreur :
    faire confiance à ses chefs, alors que l’abus de pouvoir aura été depuis la nuit des temps le seul chemin emprunté.
    Sauf exception évidemment, mais les chefs n’utilisant pas leur pouvoir pour écraser leurs congénères auront tous été assassinés !
    Ne citons que Gandhi pour exemple.
    Nous pouvons donc tirer une conclusion aujourd’hui, après des siècles d’histoire :
    l’être humain, prédateur et charognard de toute espèce vivante, y compris la sienne, n’a d’autre vue que le coq gérant sa troupe de femelles.
    Le seul neurone que nous avons en plus ne nous servant apparemment qu’à ne pas chier partout. Nous avons la chance de savoir exporter nos déchets chez le voisin…
    Pour en revenir à la mémoire, l’expérience nous montre donc que le statut de chef aura rendu fou toutes celles et ceux qui y auront goûté.
    Fous ou, plus exactement, trop excitant surement pour pouvoir être supporté par des êtres de petite structure mentale.
    Avoir tout à coup les prérogatives d’un coq ou d’un lion offre aux esprits faibles un retour à la grotte ancestrale, aux prémices de l’humanité, où la loi du plus fort tenait lieu de politique du partage.
    Voyez pour exemple l’actuel président de la république de France.
    Ce brave garçon, si urbain dans sa jeunesse, peut aujourd’hui vous mordre jusqu’au sang si, par mégarde, vous osez perturber un tant soit peu sa destinée.
    Il parait que le meilleur moyen de ne pas exciter une troupe de gorilles est de ne surtout pas croiser la direction qu’elle à choisie pour se déplacer dans la jungle.

    Mais, une bande d’être humains lâchée dans la nature ne sait rien faire sans meneur de troupe !
    Certains poissons ont pourtant eux une science du mouvement de groupe, mouvement de défense ne nécessitant aucun autre meneur que l’esprit de corps.
    Voici notre maladie, notre faiblesse, notre obligatoire contribution aux lois naturelles du monde vivant, nous sommes une troupe d’abrutis.
    Incapable d’énoncer une pensée propre et personnelle sans l’assentiment du groupe et, du chef !
    Le libéralisme ne profite qu’aux animaux solitaires. Ceux qui ne croisent la meute que pour se reproduire. Ou pour bouffer le fruit d’une portée qui n’est pas la leur.
    Il semblerait que tous nos chefs, bien qu’issus d’une race d’animaux grégaires, une fois en place, se prennent tous pour des animaux solitaires.
    Cela doit être un rêve caché, quand on est un gentil mouton, que de devenir un tigre.
    Une maladie fort répandue qui prend toute sa mesure quand un couillon hérite du grand oncle ou de la française des jeux, ou quand un ouvrier esclave devient chef de bureau.
    Alors, se retrouver président d’un truc, ça doit fortement porter sur le ciboulot !
    L’argent non gagné par le mérite, ou le pouvoir débridé sont dangereux. Dangereux pour soi et pour les autres.
    Le pouvoir débridé, oui, quand l’on voit ce que se permettent celles et ceux qui nous gouvernent sans jamais ne nous demander notre avis !

    Certaines usines fonctionnent, fort bien d’ailleurs, sous le principe de la coopérative.
    Dans ces structures, où l’équité et le partage règnent en maîtres, le directeur n’est qu’un employé. Un employé directeur.
    Comme devrait l’être l’employé président de la république de France.

    Je me permets donc de dire, ayant un peu de mémoire, que le coq que nous avons aujourd’hui pour mener la Cour, la basse cour, et les communs, n’a d’autre ambition que de régner.
    Ce qui n’est pas prévu dans le cahier des charges d’une république.
    Ce coq est donc hors la loi.
    Sans compter qu’il a été fait alliance avec des prédateurs solitaires, autrement appelés « grands financiers », et que cette alliance met en péril tout le troupeau bêlant que nous sommes.
    Il s’agit donc ici en plus d’une association de malfaiteurs.
    Mais, la justice étant fort dépendante du pouvoir politique, nous n’avons à espérer que de la fuite au fond des bois.

    Comme un retour de flamme, la mémoire qui surgit, ami entends-tu le souvenir hurler, celui de la confiance en nos chefs, bafouée ?
    Une petite pastille pour la gorge, après un tel cri déchirant, une pastille du groupe Kraft Foods, deuxième groupe mondial après Nestlé, propriétaire de la célèbre pastille Vichy.
    Comme quoi la mémoire n’est qu’une douceur pour les clubs d’historiens.
    Vichy libérée aura été vendue aux américains .

    Bon, je suis un animal solitaire, mais du genre butineur.
    Ce qui ne m’empêchera pas entre deux douces fleurs d’espérer du coq au vin.

  3. batistin

    Excusez moi, voici la version corrigée de mon commentaire, une erreur, une de plus sur votre blog…

    La mémoire !
    A titre personnel, se souvenir de quoi ?
    Des beaux jours magnifiés par le souvenir, des mauvais jours occultés de notre esprit par auto-compassion ?
    Au titre de la communauté, se souvenir de quoi ?
    L’expérience ne sert finalement qu’à éclairer le chemin parcouru, puisque l’humanité refait sans cesse la même erreur :
    faire confiance à ses chefs, alors que l’abus de pouvoir aura été depuis la nuit des temps le seul chemin emprunté.
    Sauf exception évidemment, mais les chefs n’utilisant pas leur pouvoir pour écraser leurs congénères auront tous été assassinés !
    Ne citons que Gandhi pour exemple.

    Nous pouvons donc tirer une conclusion aujourd’hui, après des siècles d’histoire :
    l’être humain, prédateur et charognard de toute espèce vivante, y compris la sienne, n’a d’autre vue que le coq gérant sa troupe de femelles.
    Le seul neurone que nous avons en plus ne nous servant apparemment qu’à ne pas chier partout. Nous avons la chance de savoir exporter nos déchets chez le voisin…

    Pour en revenir à la mémoire, l’expérience nous montre donc que le statut de chef aura rendu fous toutes celles et ceux qui y auront goûté.
    Cette fonction est trop excitante surement pour pouvoir être supporté par des êtres de petite structure mentale. Une structure efficace pour postuler et arriver au poste convoité n’étant apparemment pas la preuve d’une qualité suffisante.
    Avoir tout à coup les prérogatives d’un coq ou d’un lion offre aux esprits faibles un retour à la grotte ancestrale, aux prémices de l’humanité, où la loi du plus fort tenait lieu de politique du partage.
    Voyez pour exemple l’actuel président de la république de France.
    Ce brave garçon, si urbain dans sa jeunesse, peut aujourd’hui vous mordre jusqu’au sang si, par mégarde, vous osez perturber un tant soit peu sa destinée.
    Il parait que le meilleur moyen de ne pas exciter une troupe de gorilles est de ne surtout pas croiser la direction qu’elle à choisie pour se déplacer dans la jungle.

    Mais, une bande d’être humains lâchée dans la nature ne sait rien faire sans meneur de troupe !
    Certains poissons ont pourtant eux une science du mouvement de groupe, mouvement de défense ne nécessitant aucun autre meneur que l’esprit de corps.
    Voici notre maladie, notre faiblesse, notre obligatoire contribution aux lois naturelles du monde vivant, nous sommes une troupe d’abrutis.
    Incapable d’énoncer une pensée propre sans l’assentiment du groupe et, du chef !

    Le libéralisme ne profite qu’aux animaux solitaires. Ceux qui ne croisent la meute que pour se reproduire. Ou pour bouffer le fruit d’une portée qui n’est pas la leur.

    Il semblerait que tous nos chefs, bien qu’issus d’une race d’animaux grégaires, une fois en place, se prennent tous pour des animaux solitaires.
    Cela doit être un rêve caché, quand on est un gentil mouton, que de devenir un tigre.
    Une maladie fort répandue qui prend toute sa mesure quand un couillon hérite du grand oncle ou de la française des jeux, ou quand un ouvrier esclave devient chef de bureau.
    Alors, se retrouver président d’un truc, ça doit fortement porter sur le ciboulot !
    L’argent non gagné par le mérite, ou le pouvoir débridé sont dangereux.
    Dangereux pour soi et pour les autres.
    Le pouvoir débridé, oui, quand l’on voit ce que se permettent celles et ceux qui nous gouvernent sans jamais ne nous demander notre avis !

    Certaines usines fonctionnent, fort bien d’ailleurs, sous le principe de la coopérative.
    Dans ces structures, où l’équité et le partage règnent en maîtres, le directeur n’est qu’un employé. Un employé directeur.
    Comme devrait l’être l’employé président de la république de France.

    Je me permets donc de dire, ayant un peu de mémoire, que le coq que nous avons aujourd’hui pour mener la Cour, la basse cour, et les communs, n’a d’autre ambition que de régner. Ce qui n’est pas prévu dans le cahier des charges d’une république.
    Ce coq est donc hors la loi.
    Sans compter qu’il a été fait alliance avec des prédateurs solitaires, autrement appelés « grands financiers », et que cette alliance met en péril tout le troupeau bêlant que nous sommes. Il s’agit donc ici en plus d’une association de malfaiteurs.
    Mais, la justice étant fort dépendante du pouvoir politique, nous n’avons à espérer que de la fuite au fond des bois.

    Comme un retour de flamme, la mémoire qui surgit, ami entends-tu le souvenir hurler, celui de la confiance en nos chefs, bafouée ?
    Une petite pastille pour la gorge, après un tel cri déchirant, une pastille du groupe Kraft Foods, deuxième groupe mondial après Nestlé, propriétaire de la célèbre pastille Vichy.
    Comme quoi la mémoire n’est qu’une douceur pour les clubs d’historiens.
    Vichy libérée aura été vendue aux américains .

    Bon, je suis un animal solitaire, mais du genre butineur.
    Ce qui ne m’empêchera pas entre deux douces fleurs d’espérer du coq au vin.

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