Bayrou a parlé depuis la maison de l'alchimie!

Certains observateurs auraient baptisé le lieu où s’est exprimé, ce week-end, François Bayrou : ce serait plus la Maison de « l’alchimie » que celle de la « Chimie ». On sait en effet que la Chimie, elle, repose sur une analyse fine et objective de la fabrication rationnelle de produits plus ou moins sophistiqués, sur la base d’éléments extrêmement répertoriés et identifiés, alors que l’alchimie se base sur des croyances, des bases incertaines et sur l’irrationalité absolue. Et force est de constater que le leader du Modem restera toujours un « alchimiste » de la vie politique française, capable de transformer le plomb de ses engagements passés en promesses en or mirifiques, ouvrant un avenir qu’il promet radieux. Ne se voulant nullement partie de l’ailleurs où seraient les autres, il trimballe des idées ésotériques destinées à le rendre inclassable. Il espère attirer vers lui les déçus du sarkozisme qui n’apprécient pas l’affirmation d’un virage vers l’extrême droite ayant la froideur de l’acier.
Bayrou a donc endossé le costume de « l’alchimiste », pratiquant une discipline qui utilise un ensemble de méthodes et de spéculations en rapport avec la transmutation des idéaux. La politique, en général, s’apparente beaucoup à cette hypothèse, surtout en cette période de crise économique où l’irrationnel s’empare des consciences.
L’un des objectifs de l’alchimie « bayrouiste » est le fameux « grand œuvre », c’est-à-dire la réalisation de la pierre philosophale qui permet la transmutation des idéaux, notamment des idéaux jusque là « vils », comme ceux de l’UMP, en idéaux nobles, frappés d’un « humanisme » resplendissant. Un autre objectif classique de cette politique d’alchimiste est la recherche de la panacée (médecine universelle) pour soigner la crise créée par les virus de la finance (qu’il n’a jamais véritablement combattu dans le passé) et assurer la prolongation de son existence, via un « élixir « de longue vie, dans le paysage politique français. Et plutôt que sur la raison, ou la référence aux principes politiques connus, il se base sur des spéculations philosophiques, mystiques ou spirituelles pour faire du nouveau avec la conception éculée de l’apolitisme, permettant de revenir aux mélanges subtils de la IVème République !
Une bonne dose d’UMP, une lichette de PS, un brin de Verts pour des alliances magiques autorisant à s’offrir le label de créateur indépendant localement jusqu’au moment du choix. L’alchimiste béarnais a donc, samedi, distillé des « valeurs » avec le secret espoir de récolter demain, après une fusion éventuelle, les ors du pouvoir. « Le moment est venu de dire : c’est assez ! ça suffit ! Stop ! » A la maison de l’alchimie à Paris, François Bayrou a attaqué la volonté du Chef de l’État d’organiser des référendums sur les droits des chômeurs et des immigrés, l’a convaincu d’engager un combat « valeurs contre valeurs »… alors que dans de nombreux autres lieux institutionnels, ses élus supporteurs continuent à cautionner la politique des UMP qui sont des défenseurs inconditionnels des réformes vantées comme miraculeuses par le Chef de l’État français et son gouvernement ! Comprenne qui pourra.
Il reste à voir si ces gens là, qui se réfugient en permanence derrière un principe de couards, voulant que le « local » soit différent du « national », approuvent des politiques contraires à cette diatribe philosophico-mystico- spirituelle. « Nous sommes, depuis deux mille ans, la civilisation qui refuse de faire de l’étranger et du chômeur les coupables de nos maux. La civilisation qui refuse de faire des faibles les responsables des mauvais choix du fort (…) Ce ne sont pas les chômeurs qui sont responsables du chômage, mais les gouvernants. » Actuels, et ceux qui les ont soutenus aurais-je ajouté! Reprochant à Nicolas Sarkozy « une campagne de division des Français », dans le seul but de faire des électeurs du FN son « grand grenier à voix », il lui a dénié toute qualité d’homme d’État : « Aucun des présidents de la République précédents (…) n’aurait accepté une telle perspective ».
On verra comment le savant équilibre du « contre » au national, et du « pour » au local, s’appliquera lors des élections législatives. Par exemple sur la 2°, 9° ou 12° circonscriptions de la Gironde !

Cet article a 4 commentaires

  1. Jean-Marie Darmian

    Un ami de Marie-Laure qui vit depuis 20 ans en Gréce nous a fait suivre ce témoignage:
    « je vous fais suivre ce Témoignage de Grèce. Les grecs vivent une situation dramatique qui peuvent en préfigurer d’autres.
    « J’ai essayé de t’appeler hier, parce que je sentais qu’il fallait vraiment que je vous dise ce qui se passait à ce moment-là.
    A lire la une du Monde, vous ne risquez pas la surinformation à propos de la Grèce…
    Donc, les chefs des 3 partis soutenant le gouvernement non élu de Papadimos (ex Goldman Sachs, ex gouverneur de la Banque Centrale de Grèce…), à savoir: Papandréou (Pasok), Samaras ((Néa Dimokratia, droite), Karatzaferis (Laos, extrême-droite) se sont réunis, pour faire semblant de négocier (on savait depuis le départ qu’ils diraient oui à toutes les exigences de la Troïka.
    Résultat des courses: (j’en oublie forcément)
    1) suppression des conventions collectives, tout le monde à la même enseigne, élargissement de la dérégulation, emploi à temps partiel, conditions d’embauche spéciales pour les – de 25 ans (voir + bas)
    2) baisse de 22% du salaire minimum (le portant à 600 euros bruts; soit environ. 480 nets) cela influe sur TOUTES les primes (enfants, mariage, diplômes…) qui s’ajoutent éventuellement au salaire de base et sont calculées à partir du salaire min.
    3) 10% de baisse en plus pour les – de 25 ans (donc salaire de base à 527 euros bruts pour eux, moins de 400 euros net, à condition bien sûr de travailler à plein temps).
    4) gel du salaire minimum pour 3 ans (jusqu’en 2015)
    5) gel des primes à l’ancienneté tant que le chômage ne sera pas à moins de 10% (les calendes grecques, quoi)
    6) baisse de 2% des cotisations sociales en 2012, et de 13% en 2013
    7) baisse des grilles des salaires dans la fonction publique (et bien sûr ce n’est pas la première)
    8) baisse de 15% des retraites complémentaires (pour toutes les retraites complémentaires, quel que soit le montant total perçu par les retraités)
    9) la question des retraites principales reste ouverte
    10) baisse de 15% des retraites principales à DEI (équivalent d’EDF), OTE (le téléphone) et dans les banques nationalisées ou semi
    11) suppression directe de 15.000 postes dans la fonction publique, et de 150.000 (par non reconduction de postes après retraites, etc…) d’ici 2015.
    Les enfants font cours dans des écoles sans chauffage, on attend toujours les livres (mais ça ça paraît franchement anodin comparé à tout le reste), pour faire des examens à l’hôpital, il faut avancer les frais (et être remboursé à 70%, si la caisse de Sécu existe encore à la date du remboursement…) et comme on ne paie pas nos impôts divers (on est imposable à partir de 5.000 euros par an…, + impôt sur la propriété, et bon nombre de Grecs, pauvres par ailleurs, sont propriétaires, etc etc.),…on nous fait une ponction à la source sur nos salaires. Mon dernier salaire (janvier, sans la ponction automatique d’environ 30euros pour impôts, et avant les baisses annoncées aujourd’hui) était de 758 euros.
    Byzance, quoi. Mon loyer est de 320 euros, le fuel est à 1,06 euros le litre, l’essence à 1.69 (dans le meilleur des cas), le pain à 1.60 le kg, les patates à 0.8, le lait à 1.2 …
    Dans les médias, on subit une offensive de propagande incroyable (« c’est dur, mais il faut ça pour se sauver », ‘c’est l’occasion de mettre de l’ordre avec tous ces tricheurs » etc…), et ceux, pas nombreux et seulement dans les médias alternatifs, boycottés et censurés systématiquement, qui affirment qu’il faut dire non, refuser ce prêt et tout ce qui va avec, et retourner à la drachme qui nous permettrait enfin de nous remettre debout (parce que tant qu’on est ficelés par la monnaie commune, on ne peut rien faire, sinon être plongés encore un peu plus dans la récession), sont accusés de folie, communisme, enfin bref de tous les maux de l’humanité.
    Le gouvernement NON ELU et placé là au mépris de la constitution, signe un arrêt condamnant la Grèce pour les 50 prochaines années (ce n’est pas une exagération).
    C’est systématique, organisé, délibéré, et ça fonctionne.
    Les Allemands, après avoir retiré leur demande de placer un proconsul en Grèce (ça a provoqué un tollé, même chez les Allemands!), insistent pour que soit créé un compte spécial, destiné au service de la dette, et géré… par eux (les créanciers).
    On ne précise nulle part qu’ils veulent, c’est un fait, que ce compte soit alimenté non seulement par le prêt à venir, mais aussi par les recettes de l’Etat, si besoin est.
    Ça a un nom: colonisation.
    On va monter à Athènes avec Christos, on ne sait franchement pas trop pour quoi faire, encore, je vous tiendrai informés.
    Je sais que vous faites tout ce que vous pouvez pour faire passer les infos, continuez, c’est la première chose à faire, on a vraiment besoin de votre soutien.

  2. facon jean françois

    Bonjour,
    retranscription du témoignage sur la Grèce dans mon blog. Construisons la solidarité avec le peuple Grec, Ne laissons pas le FMI détruire ce pays!
    Relayons ces informations pour faire échec aux médias captifs.
    RÉSISTANCE.

  3. J.J.

    Nous sommes, depuis deux mille ans, la civilisation qui refuse de faire de l’étranger et du chômeur les coupables de nos maux … (dixit monsieur Bayrou)

    Nous sommes également la civilisation( vous avez dit civilisation ?) qui a remplacé l’esclavage par le servage, avant de le rétablir en récupérant des étrangers « sauvages et de couleur »sous prétexte de leur apporter cette brillante civilisation.

    La situation apocalyptique de la Grèce n’est peut-être qu’un avant goût de ce qui nous attend : l’unité de l’Europe dans la misère et le cahot, avec la bénédiction bienveillante de la chanceliére (comme en 40…).

  4. Nadine Bompart

    Mon Dieu, comment peut-on laisser faire ça ? Comment un agrégat de pays « civilisés » nommé Europe peut laisser un de ses peuple plonger dans une telle misère ? Comment vivre avec 500€ par mois, alors que les prix sont les mêmes là-bas qu’ici ?
    Tout ça pour défendre les retraites par capitalisation du peuple Allemand vieillissant…
    Ça sent la guerre tout ça, cette bonne femme nous emmène tout droit à la guerre!!! Et dire que cette folie a été mise en place par un « Socialiste ». Danke cheun Mr Schroëder!

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