Hollande ou la suite du chaos : c'est vrai, il faut choisir !

Personne ne sait si véritablement Louis XV a prononcé sa fameuse sentence « Après moi le déluge ! » qui appartient désormais à l’histoire puisqu’il n’existe aucune trace écrite de ce propos vaniteux ! Tout le monde sait en revanche que tout homme politique espère rester dans l’histoire pour un bon mot ou une phrase qui compte. Tenez, prenez ce brave Honoré Gabriel Riquetti, comte de Mirabeau avec son « Nous sommes ici par la volonté du Peuple, nous n’en sortirons que par la force des baïonnettes », il a su s’installer parmi les gens ayant le sens de la formule. On a eu aussi de Gaulle et son historique « je vous ai compris ! » bref, mais diaboliquement destructeur, ou Mitterrand lançant face à Giscard : « C’est quand même ennuyeux que dans l’intervalle vous soyez devenu l’homme du passif ». Il y en aurait tant d’autres ! Alors les communicants ont conseillé à Nicolas Sarkozy de ressasser partout une phrase choc permettant de faire oublier les promesses non tenues, les échecs carabinés et de s’accrocher à sa place comme un forcené… Ils ont trouvé une synthèse de leur incapacité à proposer quelque chose de constructif : « après moi le chaos ! » Nicolas Sarkozy ne peut pas rester dans l’Histoire avec son « casse toi pauvre con ! » car c’est un peu réducteur de son talent oratoire !
Cette formule à l’emporte pièce devient l’illustration parfaite de ce que l’on doit à l’UMP et à ses élus de terrain, aveuglés par un seul objectif : bouffer du socialiste pour masquer leur détresse ! Ils brandissent la peur afin d’éclipser leurs échecs dramatiques. Pour eux, le chaos est à venir, alors que nous y sommes de plain-pied depuis des mois! Même le « collaborateur » François Fillon y va de son ton sentencieux de maître de cérémonie un jour d’enterrement de première classe. Il a choisi un lieu symbolique pour faire son annonce : Versailles !
Là, il a dressé enfin un bilan précis de son action qui, bien évidemment, ne sera pas commenté par les gazetiers spécialisés. Lui qui avait pris la France « ruinée » par le gouvernement UMP précédent (une phrase historique !), il la rend encore plus « ruinée », mais il s’inquiète car François Hollande pourrait la « ruiner » encore plus que lui ne l’a fait ! Heureusement, les gens sensés ont une certitude : il sera difficile, voire impossible, de faire plus mal que l’UMP ! Pourtant, celui qui brigue un siège parisien aux législatives (c’est là l’essentiel de sa préoccupation pour l’avenir de la France !) a annoncé que le 6 mai serait instantanément suivi par de nouvelles attaques spéculatives contre l’euro. Conduites par qui ? Par ses amis évidemment, avec peut-être certains présents dans la salle versaillaises !
« Aujourd’hui, nous sommes à un moment de l’histoire de notre pays et du continent européen où des questions vitales pour notre civilisation sont en train de se jouer », a estimé celui qui n’a rien vu, rien entendu et rien dit depuis 5 ans ! C’est vrai qu’avec Nicolas Sarkozy, la réforme de l’examen du code de la route prend toute son importance pour répondre à cet enjeu. A moins qu’il n’ait aucune solution !
Selon celui qui a eu tous les pouvoirs, toutes les majorités pour agir, « la question est de savoir si nous allons nous battre contre le déclassement de notre pays et de l’Europe face à la concurrence internationale, si nous aurons le courage de prendre les mesures nécessaires à la lutte contre ce déclassement ». Atterrant : il découvre la réalité alors que durant des mois il a nié toutes les évidences, détruit tous les arguments, réfuté toutes les preuves. Et alors, les sanglots dans la voix il a lancé une phrase historique : « Peut-être allez-vous trouver que je dramatise, comme à chaque élection, mais pensez un instant à la situation au lendemain de l’élection si par malheur notre candidat ne l’emportait pas ! ». Mais diantre, il n’y croirait plus, lui non plus ? Il avoue même implicitement les causes de son échec : « une immense spéculation ! ». Par contre, il n’en avoue pas les effets ! « Si jamais, au lendemain du 6 mai, la France remettait en cause cet engagement, si la France disait « non, je prendrai une année de plus ou je ne le ferai que s’il y a de la croissance », à cette minute là, la spéculation contre la monnaie européenne reprendrait de plus belle, sauf qu’il n’y aurait plus personne pour l’empêcher ». Ça! c’est une nouvelle : François Fillon a été celui qui a le plus efficacement lutté contre la… spéculation, et d’ailleurs la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie qui ont mené la même lutte farouche, sont en parfaite santé ! Ce qui est certain c’est que le mal Fillon contamine tous les élus UMP que je connais : ce n’est pas la modestie et la lucidité qui les étouffent ! Eux détiennent la vérité, et les autres sont de minables dépensiers, incapables de spéculer sur des recettes que l’on n’aura jamais, mais qui entretiennent les illusions !
En définitive, le terrible « après nous le chaos ! » est tellement dérisoire et fallacieux que ça en devient risible. « Nous gérons les plus grandes collectivités territoriales. Aucune n’est dans la situation du pays. Nous appliquons la règle d’or avec courage et rigueur. Nous n’avons pas détruit l’emploi public. Nous répondons chaque jour aux besoins réels de la population. Nous soutenons avec nos investissements l’emploi et l’économie locale », expliquait Jérôme Cahuzac, Président socialiste, unanimement reconnu pour sa compétence, de la commission des finances de l’assemblée nationale. « Mais nous serions irrémédiablement incapables de redresser le Pays. C’est vrai que quand on voit ce qu’ils ont fait depuis 10 ans, on peut se dire qu’il sera impossible de faire plus mal ! ». Je partage son avis. Un bon électeur français se devrait de relire Blaise Pascal : »« Vous avez deux choses à perdre : le vrai et le bien, et deux choses à engager : votre raison et votre volonté, votre connaissance et votre béatitude ; et votre nature a deux choses à fuir : l’erreur et la misère. Votre raison n’est pas plus blessée, en choisissant l’un que l’autre, puisqu’il faut nécessairement choisir. Voilà un point vidé. Mais votre béatitude ? Pesons le gain et la perte (…). Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien. Gagez donc qu’il est, sans hésiter. » A méditer avant de ne pas voter Hollande !

Cet article a 3 commentaires

  1. Nadine Bompart

    Je ne voterais pas Hollande, du moins pas au 1er tour.
    Ma raison et ma volonté, ma connaissance et ma « béatitude », pour imposer le vrai et le bien contre l »erreur et la misère, me feront choisir une Gauche qui ne renie pas ses origines et qui ne saurait transiger avec les puissances de l’argent contre le bien du Peuple.
    Je ne veux pas de Blair, Schoeder, Papandréou ou Zappatero au pouvoir, d’ailleurs je ne veux plus de ce pouvoir monarchique dévolu à une seule personne et à ses sbires technocrates!
    Bien sûr qu’Hollande ne sera pas plus mauvais que Sarkosy (ce serait difficile!!), mais sera-t-il meilleur ?

  2. Cubitus

    De mémoire et depuis la première élection du Président de la République au suffrage universel en 1965, je n’ai jamais vu de campagne présidentielle plus indigne. La malhonnêteté intellectuelle le dispute à l’invective. Notre pays donne une image déplorable de lui même.
    Les antiques marchandes de poissons des Capus sont des bonnes soeurs à côté de nos candidats et de leurs staffs.
    Ce n’est pas de cette façon que la classe politique motivera et mobilisera l’électorat.

  3. Michel d'Auvergne

    Bravo Cubitus, la campagne ressemble à ce qu’a été le quinquennat et comme lui donne une image déplorable de la France à l’extérieur, ça sera très difficile de réconcilier les français avec, la, et leurs politiques. Et en sus de mobiliser l’électorat il faudrait motiver les citoyens pour sortir ce pays de la fange où l’a conduit l’oligarchie au pouvoir… C’est pas gagné !

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