Armstrong sans tambour ni trompette nous a vendu la lune !

On ne saura vraiment jamais combien, parmi les millions de personnes qui regardent de leur canapé, de leur fauteuil de camping ou de leur camping-car le Tour de France, sont attentifs aux beautés du paysage ou aux exploits des coureurs cyclistes. Dans le fond, peu importe, car on peut aller au théâtre autant pour admirer le décor que le jeu des acteurs ! L’essentiel réside dans le fait que, justement, l’affluence devant les étranges lucarnes soit suffisante pour bien vendre les écrans de pub et pour le reste, on ferme les yeux et on se coupe la langue…Cet été, lors de l’Université Populaire du vélo à Créon, 3 amis journalistes et Pascal Bassons, ex-coureur professionnel ayant dénoncé avec de gros risques les réalités des victoires époustouflantes d’Armstrong, avaient rappelé ce contexte et tenté d’expliquer comment fonctionnait ce système médiatique ayant besoin de héros pour survivre. La constante depuis toujours, c’est que l’on triche dans le sport et dans tous les sports où les enjeux financiers sont prépondérants. Dans le fond, c’est de la responsabilité personnelle de chacun de s’empoisonner avec ce qu’il veut et pour moi ce n’est pas plus condamnable de se doper que de fumer outrancièrement ou de boire des alcools durs. En revanche, il est condamnable d’user de produits qui faussent les performances et rendent toutes compétitions inégalitaires. Si l’on autorise le dopage pour tous, le contexte est différent, car il n’y aurait aucune tromperie sur le spectacle !

En fait, Armstrong n’aura été qu’un exploitant à l’américaine de la crédulité générale. Il a pillé le Tour de France et il s’est enrichi matériellement en profitant d’un seul principe journalistique dominant qui veut que l’on se contente de rendre compte de ce que l’on voit sans se poser de questions pouvant détruire la beauté des apparences ! Pour y parvenir il a industrialisé le dopage ! Le document présenté par l’USADA (agence anti-dopage américaine) contient les témoignages précis et concordants sous serment de 26 personnes, dont 15 coureurs, pris en considération puisqu’ils ont conduit l’agence américaine à suspendre Lance Armstrong à vie pour dopage et à le priver de tous ses titres depuis 1998, dont ses sept Tours de France. Ce n’est que la face visible de l’iceberg de malhonnêteté organisée d’une entreprise de spectacle que les autorités sportives américaines ont pourtant longtemps refusé de faire, en n’acceptant pas les allégations contre le coureur, ni  les déclarations informelles qui éclaboussaient leur champion depuis plusieurs années. Il ne fallait pas détruire l’image du ressuscité à la force du jarret qui illustrait à merveille la volonté de fer d’une Amérique supérieure moralement au reste du monde.

Aux USA, Lance Armstrong était l’archétype de l’homme qui s’était relevé après un cancer et qui avait vaincu le destin en se montrant le plus fort sur un vélo, le vecteur de l’Amérique qui ne s’incline jamais. On peut même imaginer que les services secrets, au courant des abus de l’US Postal, aient tout fait pour les protéger, car dans la guerre actuelle autour de l’image mondialisée, les performances d’Armstrong servaient les intérêts de son pays, empêtré dans des opérations peu flatteuses. Dans le rapport, le résultat des investigations est effarant. Les preuves montrent, sans le moindre doute, que l’US.Postal a mis en place « le programme de dopage le plus perfectionné, le plus professionnel et le plus efficace jamais vu dans le sport », dit  l’USADA. « Parmi les preuves dont nous disposons figurent des documents tels que des relevés de paiements, des courriers électroniques, des données scientifiques et des résultats de tests de laboratoire, qui démontrent l’usage, la possession et la redistribution de produits dopants par Lance Armstrong, des produits « améliorant la performance ». En fait, il en avait créé une resplendissante et il a parfaitement « rentabilisé » ses investissements en prenant des centaines de millions de consommateurs d’exploits pour des pigeons !

« Les preuves confirment la désolante vérité au sujet des activités trompeuses de l’US Postal, une équipe qui a par ailleurs reçu des dizaines de millions de dollars de la part des contribuables américains », ajoute encore l’USADA. Oups ! Imaginons en effet que les contribuables français aient sponsorisés une formation du Tour. Qu’entendrions-nous maintenant ! Mais dans le fond, dans la mesure où France Télévision a acquis les droits de diffusion avec la…redevance payée par les contribuables on peut dire que d’une certaine manière des fonds publics ont servi à enrichir des tricheurs ! Ne continuent-ils pas à le faire ? Le doute est permis ! Le Tour de France n’aura bientôt plus un seul podium équivalent à celui du classement général en fin d’épreuve. Il va falloir revoir tous les livres qui content annuellement et doctement les épopées cyclistes, arracher les pages écrites avec emphase et certitude, flouter les photos de triomphe ! Tenez, l’an prochain, le résumé du Tour ne contiendra que les monuments remarquables commentés par Jean-Paul Ollivier !

Cet article a 7 commentaires

  1. Cubitus

    En même temps que la mise au jour du système Armstrong, on reparle aujourd’hui des sondages de l’Élysée et donc du système Buisson. Même méthode, non respect des règles c’est à dire tricher ; mêmes intervenants, les copains qu’on arrose ; même financement, l’argent public ; même objectif c’est à dire devancer tout le monde à l’arrivée, rester le champion et ramasser le pactole.
    Sauf que pour Sarkozy, ça n’a pas marché…

  2. Hervé Mathurin

    Pour avoir assisté à de nombreuses conférences de presse d’Armstrong, je peux dire qu’il a été souvent interrogé sur le dopage, notamment lorsqu’il fut convaincu d’avoir utilisé une pommade interdite, faute vénielle pour laquelle il ne fut pas sanctionné. Mais ses réponses étaient toujours les mêmes : « proof, proof » (des preuves, des preuves). Il savait très bien que les journalistes n’en auraient pas et qu’ils devraient accepter sa vérité. On en était réduit à la « suspicion », qui était très mal vue à l’époque. J’en ai moi-même beaucoup usé, quitte à me faire mal voir. Maintenant, la vérité éclate, mais c’est trop tard. De toute manière, les gens préfèrent croire à un mensonge qui les arrange qu’à une vérité qui les dérange. Et ça ne vaut pas que pour le cyclisme.

  3. gilles baillet

    Il fallait être bien naïf pour croire qu’un ancien coureur de classique trop gros pour monter les cols du tour de France se transforme après un cancer des testicules en plus grand vainqueur du tour de tous les temps… comme ça…sans intervention des laboratoires… Amstrong c’était Steeve Hostin, l’homme qui valait trois milliards. On attendait son démarrage forcément irrésistible dans des poucentages allucinants. Pas de quoi rêver… De toute façon le sport de haut niveau est un spectacle dont tous les acteurs sont plus ou moins doppés pour nous éblouir devant nos écrans de télé. Un point c’est tout… et la lutte antidoppage n’y fera rien! Mieux vaudrait d’ailleurs légaliser le doppage comme c’est le cas dans toutes les professions qui le pratiquent aujourd’hui: animateur et journaliste TV, homme politique en campagne présidentielle, tader toujours sur la corde raide etc.

  4. Hervé Mathurin

    Légaliser le dopage ? Fausse bonne idée à mon avis. Ce serait laisser le champ libre à la course aux armements pharmaceutiques, à la multiplication des cobayes, et il y aurait des Tom Simpson un peu partout. C’est comme si on décrétait du jour au lendemain la fin de la limitation de vitesse sur les routes, sous prétexte que les radars coûtent trop cher ou sont inefficaces. Ce qui arrive à Armstrong me semble la meilleure des dissuasions : montrer plusieurs années après qu’une idole peut être déboulonnée de son piédestal, qu’un sport peut lourdement pâtir en termes d’image à cause du dopage. Et par ricochet une chaine de télé aussi…

  5. Alain. e

    Bon je résume Armstrong à menti sur le dopage,peut être que l’ autre n’ a pas marché sur la lune alors ?
    Yamina Benguigui, la ministre déléguée à la Francophonie, aurait fait un vol à 140 000 euros en Falcon de la République, au lieu de prendre un vol régulier. C’est ce que révèle le Canard Enchaîné de ce jeudi.
    Laurent fabius et la polémique fiscale sur les oeuvres d’ arts,plus celle empruntées au musé d’ Orsay pour décorer la salle d’ attente du ministère.
    Pincez moi je rêve, ou plutôt je cauchemarde je me croirai revenu sous sarkozy.
    Les hommes (femmes) ne changeront donc jamais?

  6. baillet gilles

    La course à l’armement pharmaceutique est la réalité du sport de haut niveau et même plus bas. Invoquer la morale est un mensonge. Je préfère la vérité.

  7. pc

    Qui a pu croire un seul instant qu’Armstrong n’était pas dopé? il montait les cols comme une mobylette en tournant les jambes à 110 coups/minute sans jamais être essouflé, preuve évidente d’une suroxygénation… et en plus frais comme un gardon à l’arrivée…..
    merci EPO et transfusions.
    Et Wiggins qui se dit désolé ….. 12 kg de perdus et toujours la même puissance…
    merci AICAR se murmure-t-il……

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