Conseil général : le budget paiera les réformes sarkozystes

Voici le condensé de deux interventions en séance publique du Conseil général :

« Je me suis demandé ce matin en ouvrant la presse locale s’il était véritablement utile qu’en séance publique de notre Assemblée départementale, je vous présente, au nom du Président, le contenu de la Décision Modificative n° 2, qui ajuste les dépenses et les recettes du Conseil Général.

D’abord parce que j’ai noté que l’un de nos collègues (voir sud Ouest de ce matin) avait une approche du débat démocratique très particulière. C’est vrai qu’elle s’inscrit dans la continuité de ce que nous avons connu au cours des 10 dernières années et comme le disent les « communicants », les éléments de langage ressemblent aux versets intangibles, immuables, répétitifs, psalmodiés par les caciques de l’UMP, parti détenteur par la grâce divine de trois qualités naturelles :

– ils savent faire des prévisions de croissance, de déficit commercial ou de nombre de chômeurs

– ils savent dépenser plus qu’ils ne reçoivent pour creuser un déficit du budget abyssal

– ils font vivre l’intérêt général en présentant les privilèges accordés aux castes qui les soutiennent.

Ensuite, ils ressassent des phrases brutes faites pour masquer leurs échecs, pour dissimuler leurs entourloupes, pour effacer leurs insuffisances en accusant les socialistes d’être nuls, dépensiers et même truqueurs. Ils nient les évidences. Par exemple, ce matin, en cette ouverture de prix littéraires, les propos tenus lors d’une pompeuse conférence de presse par le président du groupe Gironde avenir qui a, en toute modestie, laissé transparaître que le Président et la majorité départementale seraient «d’odieux dissimulateurs», des «tricheurs manichéens» ou des «prévisionnistes pervers»… Il est vrai que durant des années, le gouvernement qu’ils soutenaient a excellé dans ce style de gouvernance avec toujours plus de dette publique, des déficits associés, des annonces de croissance d’une exactitude… parfaite. Il accuse les socialistes d’être des maniaques de l’impôt.

Si l’on précise qu’en un seul mandat, le gouvernement Fillon avait créé ou modifié à la hausse la bagatelle de 34 taxes différentes, on a une idée du parti ayant pratiqué le matraquage fiscal. Alors, de grâce, partageons un véritable dialogue sérieux, démocratique, concret, au lieu de lancer des anathèmes, d’énoncer des pseudos vérités toutes faites, et de prononcer des excommunications d’une autre époque.

La Décision Modificative n° 2, comme tout à l’heure le débat d’orientations budgétaires, est inspirée, par 3 valeurs que portent depuis des années le Président, la majorité de notre Assemblée et les services du Conseil Général :

la prudence budgétaire, qui nous garantit de défaillances dues à une surévaluation des recettes;

la rigueur d’exécution qui évite les dérapages;

le réalisme financier qui protège d’emprunts ou de frais financiers élevés .

La Décision Modificative n° 2 qui vous est proposée s’inspire de ces principes et n’est en rien aspergée d’eau miraculeuse venant d’une source sortant soudainement d’une montagne d’incertitudes. Elle n’a rien de révolutionnaire car elle est basée sur des certitudes et pas sur des évaluations abstraites relevant davantage de la croyance que de la raison.

Je vous en rappelle les bases :

– ne jamais affecter des ressources non pérennes au fonctionnement, pour ne pas se retrouver une année avec de lourdes difficultés insolubles ;

– renforcer tant que nous le pouvons notre capacité d’investissement;

– préserver notre autofinancement en diminuant les charges financières liées aux emprunts.

Nous sommes toujours en train d’anticiper pour ne pas avoir un jour à subir !

Cette Décision Modificative n° 2 repose sur une volonté d’anticipation, connectée à l’avenir, pour ne pas répondre à la solution de facilité que seraient des rustines mises sur des finances à plat … !

Encore une fois, elle est tournée vers l’économie et l’emploi, après avoir satisfait aux exigences en 2012 d’une situation sociale désastreuse provoquée par les décisions du gouvernement précédent. Notre débat d’orientations budgétaires s’inscrit lui aussi dans un contexte particulier, car il doit tenir compte de deux paramètres :

Premièrement, nous prenons de plein fouet l’an prochain les dégâts causés par la réforme de la fiscalité locale voulue par le gouvernement Fillon. En fait, le garrottage des Conseils Généraux pour des raisons strictement politiciennes prend son plein effet ; Les conséquences perverses des recettes contraintes, privant les départements de leur autonomie de gestion, se produisent avec 2 ans de décalage.

Deuxièmement, nous ne pouvons pas espérer, compte tenu des ravages causés méthodiquement en 10 ans et dans le contexte désastreux dans lequel a été laissé notre pays, obtenir des solutions rapides à tous nos problèmes actuels. Il est vain de croire que la Loi de Finances en cours de discussion résoudra à très court terme les difficultés accumulées au cours des 4 années précédentes.

Maintenant, mes Chers Collègues, nous pouvons transporter la Direction des Finances du Conseil Général devant la grotte de Lourdes, faire brûler des cierges et attendre un miracle, mais je ne suis pas certain que nous obtiendrons le résultat escompté. Nous pouvons aussi investir chaque semaine à la Française des Jeux, mais à part contribuer aux excédents de cette florissante entreprise, nous ne serons pas sauvés.

Tous les clignotants sont au rouge ou à l’orange, et, il n’est pas inutile de la rappeler, la notation obtenue ne constitue qu’une validation positive d’une stratégie de gestion mais en aucun cas une incitation à croire au Père Noël. Je préfère le préciser, nous n’avons pas de cagnotte prévisionnelle et nos prévisions sont sincères et véritables dans le contexte actuel et sur la base de ce que nous connaissons des textes ou financement en préparation.

Les orientations 2013 tiennent compte de 4 priorités claires et objectives :

apurer les restes à financer de telle manière que nous allégions en 2013 le poids de nos engagements ;

se recentrer sur nos compétences essentielles ;

réduire ou contenir les dépenses de fonctionnement sur lesquelles nous avons un pouvoir de décision ;

résister pour maintenir un niveau d’investissement compatible avec la situation économique et surtout de l’emploi dans notre Département.

Pour parvenir à bâtir un budget 2013 offensif et cohérent il nous faut donc changer de méthode, avec une adaptation forcée de nos dépenses à nos recettes contraintes. Nous allons vers des jours très difficiles, et ces orientations s’apparentent vraiment à des marques de résistance et de pugnacité.

 

 

 

Cette publication a un commentaire

  1. Cubitus

    Les chien aboient, la caravane passe…
    Les roquets de droite égaux à eux-même. Question d’habitude, ça ne me coupe pas l’appétit ☺

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