J'assume mes gouttes et je reste debout !

brussel_manneken-pisC’est certain, mes amis les plus proches vont finir par me rappeler que j’ai été un « pisse copie », vous savez l’un de ces journaleux qui s’épanchent en permanence sans se soucier outre mesure de la qualité de leur production. J’accepte pour une fois ce qualificatif, tant le sujet évoqué pourra paraître léger en cette période où il faut se concentrer sur de hautes pensées philosophico-politiques destinées à briser l’étau de la crise. Une information m’a révolté, car elle va à l’encontre de tous mes plaisirs secrets et détruit les rares moments privilégiés que je me suis accordé dans la vie. Figurez-vous qu’en plein débat sur les formes de sexisme, les Suédois, peuple exemplaire s’il en est, viennent d’aller trop loin dans l’égalité entre hommes et femmes. Le pays, avec son taux de femmes au travail le plus important au monde et ses congés parentaux aussi généreux pour la mère que pour le père, a d’ailleurs souvent montré l’exemple à suivre. Et c’est bien ce qui m’inquiète, car ils peuvent nous entraîner vers des mesures pour le moins bizarres. Bref, je crois qu’ils vont trop loin ! Surtout quand on jette un œil sur la proposition de loi d’un député de gauche, qui est actuellement discutée dans la région de Södermanland, près de Stockholm. Ce gars là ne se contente pas de pipi de chat quand il s’agit d’égalité absolue entre les sexes. Il entre dans le détail et démontre que là-bas les préoccupations des parlementaires régionaux sont très éloignées des nôtres.
Viggo Hansen n’y va pas de … main morte et entend ni plus ni moins que faire respecter ce principe d’égalité jusqu’au petit coin, en obligeant les hommes à faire pipi… assis ! De quoi garder les toilettes publiques plus propres explique-t-il et, dans la sphère privée, d’œuvrer à la paix des ménages dans lesquels, faute d’une adresse suffisante ou d’une dimension de lunette insuffisante, le mari rate sa cible. En fait, c’est souvent les gouttes égarées qui font déborder le vase et génèrent des réflexions acerbes. Finies celles des maladroits ou des inconscients qui souillent les W.C. à dix centimètres de la cuvette : Madame ne peut être que ravie, non ? Si les partisans de cette proposition ont fait des questions d’hygiène et d’égalité des sexes leurs arguments phares, Viggo Hansen va encore plus loin. Selon lui, uriner assis permettrait en effet de lutter contre le cancer de la prostate, mais ne cite aucune étude scientifique à l’appui. D’où l’indignation de plusieurs médecins suédois, en complet désaccord avec cette idée… comme moi d’ailleurs, car ce serait la fin programmée de tout l’art que je n’ai pas honte d’avoir cultivé dans mon enfance avec des concours de « précision » ou de « hauteur » ou de « distance » avec les copains alignés le long d’un fossé. A quoi aurait servi cette « éducation » à faire pipi débout, face au vent, dans le soleil couchant ou sous les étoiles ?
Il existe en effet un art du « pisseur » respectueux, que personne ne saurait faire disparaître. Il peut être vertueux, laborieux, vicieux, calamiteux, heureux, minutieux, aventureux… mais jamais au grand jamais on ne saurait me priver de ce que je considère comme une marque indéniable de liberté. Oui je l’avoue, j’éprouve en effet un plaisir jubilatoire à me poster dans un coin de nature, un soir d’été, dans l’obscurité, et à faire pipi à la manière des marins du port d’Amsterdam chers à Jacques Brel !(…) qui « quand ils ont bien bu, Se plantent, le nez au ciel, Se mouchent dans les étoiles, Et ils pissent comme je pleure , Sur les femmes infidèles » ET même parfois je pense à Boris Vian et sa menace visant les tombes ! Tout un programme pour, comme l’a écrit Stephen King, un « vrai moment de poésie » que seule la vraie campagne peut offrir !
Je le sais, ce n’est pas très hygiénique. Je sais, ce n’est pas très intello. Je sais que c’est même honteux d’avouer un tel comportement. Mais c’est un « privilège » naturel auquel je ne suis pas prêt à renoncer tant que je ne suis pas dans l’état d’être « affublé de garnitures » pour incontinence aggravée. Oui, je le revendique haut et fort, je souhaite avoir le droit de « pisser debout » au gré de mes humeurs. D’ailleurs notre député suédois ne fait pas référence à ce type de comportement, car il est impensable compte-tenu de la température hivernale dans sa contrée. Lui ne sait peut-être faire que des arabesques dans la neige immaculée avec la peur de se geler une partie importante de son anatomie. Moi, je préfère les feuilles mortes ou l’herbe tendre. Faire pipi sur le gazon pour ennuyer les coccinelles me ramène vers le bonheur de l’enfance.
Ce bougre de faux-cul suédois avance même des arguments pour le moins tentants, puisqu’il affirme qu’uriner assis contribuerait « à une vie sexuelle meilleure et plus longue ». Forcément, ça peut faire réfléchir, mais pas longtemps, car à l’âge où on tremble tellement que l’on est incapable de viser juste où que le goutte à goutte devient inexorable, on n’a plus la force de penser à la bagatelle. Mais bien entendu, je suis prêt à nettoyer ces fameuses gouttes qui font souvent déborder à juste titre le vase de la patience féminine… il faut toujours assumer sa liberté !

Cet article a 5 commentaires

  1. batistin

    Si la proposition de Viggo Hansen venait à être adoptée, qu’est ce que cela impliquerait pour faire respecter la loi ?
    La mise en place de caméras de surveillance dans toutes les toilettes publiques, en ville, au bureau, à l’usine, et pourquoi pas au domicile ?
    Ou peut-être la présence d’un être asexué, ou bisexué, ou …discret, et assermenté, posté dans toutes les chiottes du monde ?
    Si l’on doit pisser assis pour faire chuter d’un coup le chiffre du chômage… pourquoi pas, question de civisme quoi !
    Peut-être une petite dérogation, où, comme pour la partie non-fumeurs en extérieurs de restaurants, nous aurions des parties libres de pisser comme bon nous semble.
    Les mégots sur le trottoir le matin ce n’est pas beau.

    Ce Viggo, c’est un drôle de rigolo ! Pas le premier non plus à défendre « la femme »… pour s’en faire un escalier.

    Ni le dernier à proposer au titre de l’égalité apparente une mise au pas généralisée.
    Mais alors, si l’on suit dans leur raisonnement ces abrutis avides de gloire éphémère, pourquoi ne pas proposer aussi, tant que l’on y est, la mise en place de nouveaux formulaires administratifs.
    Vous savez que depuis peu, l’emploi du « mademoiselle’ se raréfie. Il ne reste plus que deux cases à cocher ou Madame ou Monsieur. Pourquoi tant de discrimination ?!
    C’est une honte !
    Je propose la réimpression de tous les formulaires avec une seule case : « être humain ». Donc plus de case du tout finalement. Vu que ce sont rarement les chiens qui … bon.

    Mauvaise blague mise à part, excusez, mais je viens d’apprendre une chose fort étrange.
    Il s’agit de la façon dont la Caisse d’allocations familiales, en France, suit les progrès sociaux et les lois.
    Voici:
    Vous êtes « bénéficiaire du RSA », revenu de solidarité active, et êtes une femme seule avec un enfant.
    Vous croisez tous les jours un pauvre homme, bien plus âgé que vous, qui couche dehors, et, après une prise de conscience difficile et vous être assuré que cet homme est sain d’esprit, vous l’inviter à dormir au chaud. Chez vous.

    Tout se passe fort bien, si bien que petit à petit le vieux bonhomme remonte la pente.
    Deux mois sont passés. Le vieux est toujours chez vous à vous rendre de menu services, tel le grand-père que vous n’avez plus, allant même jusqu’à garder votre gosse pendant que vous faîtes un travail d’esclave sous-payé à 40 kms du petit appartement.
    La journée il sort, et se débrouille toujours à ramener des légumes, un peu abimés, mais ça fait bouillir la marmite.
    Le RSA ce n’est pas glorieux, alors, les légumes, on enlève la partie abimée, et hop, dans la soupe !

    Au troisième mois, deux évènements signent alors la fin de l’histoire.
    Une, le vieux finit par trouver un petit boulot comme balayeur et porteur de cageots au marché de gros la nuit.
    Un vrai travail, déclaré et tout ! Comme il est fier et heureux de vous l’annoncer, à vous et au gosse !
    Deux, vous recevez un inspecteur de la Caf, qui vient en personne vous faire remplir votre déclaration de ressources.
    Et là, ce bel assarmenté vous annonce que vous vivez en couple et que donc les revenus du vieux entrent en compte dans le nouveau calcul de votre RSA .
    Donc, c’est simple, vous n’avez plus droit à rien !

    Sauf si vous étiez un homme et le vieux aussi, ou vous une femme et le vieux aussi. Auquel cas, la Caf accepterait votre belle histoire humaniste.
    Mais deux sexes opposés, alors là, non, on ne leur la fait pas !
    Vous êtes un couple !
    .
    Conclusion, quand tu es pauvre il vaut mieux être homo.
    Enfin, d’après la CAF de France. En Suède je ne sais pas.

  2. Raymond VIANDON

    Jean-Marie, comme je suis d’accord avec toi ! Pour éviter les remontrances de ma femme je pratique depuis longtemps le pipi dans la nature qui, de plus, me procure des joies que ne connait pas la gent féminine: le matin tôt, troubler le silence par le bruit de son jet, écouter la nature se réveiller en se soulageant, faire cela le soir en regardant le coucher du soleil … etc … Cela, on ne nous l’enlèvera pas !

  3. david

    ah ah ah, marrant votre plaidoyer sur le pisse debout ! Petit moment de rigolade avant la révolte sociale que je souhaite ardemment. Les révolutionnaire iront pisser dans les toilettes du palais Bourbon, de l’Elysée et de la commission de Bruxelles avec la tête de Barroso, de Lagarde du FMI et de Copé et autres P. Lamy au bout des piques de lances ! Leur politique ne pisse pas loin’ on va les moucher et ils verront 36 étoiles !

  4. Alain BONNEAU

    Merci Jean-Marie de défendre la masculinité au-delà de toute parité étroite et … castratrice à la Suédoise.

  5. Romain

    Bonjour,
    Finalement dans cette histoire, outre la guerre homme-femme, c’est le « manque » d’hygiène que l’on reproche aux hommes. Notamment le fait que l’on peut laisser quelques gouttes sur le carrelage…
    Personnellement, je profite toujours d’un moment de détente en pleine nature, c’est tellement bon, mais chez moi pour éviter les discussions houleuses avec ma femme, j’ai acheté un essuie pipi. C’est une petite éponge en bois pour essuyer rapidement et facilement les gouttes sur le carrelage. Depuis, plus de problème avec ma femme. Pour ceux que cela intéressent voici le site ou j’ai acheté cette éponge https://paix-des-menages.fr

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