"Peut et doit mieux faire" pour espérer "redoubler"

En fait personne ne voulait élire François Hollande comme président de la République l’an passé. Si on écoute, on lit ou on regarde les supports de l’opinion dominante, il ne se trouve plus un seul citoyen pour faire confiance à celui qui était pourtant majoritaire dans un pays, comblé par 10 ans de politique de droite. Une France en péril, ruinée, exsangue, détruite socialement, aurait donc fait le mauvais choix, car avec le sarkozisme, elle pouvait espérer un sort meilleur dans les 12 mois qui suivaient le maintien au pouvoir de son mentor. Bref depuis plusieurs jours on scrute avec un zèle particulier les… 60 propositions du président actuel et le constat est partout le même : en 3 sessions parlementaires il n’a pas pu toutes les réaliser ! Un scandale ! Une trahison ! Une dérobade ! Élu pour 5 ans, il n’a pas été capable de reconstruire ce qui a été méticuleusement détruit durant une décennie. Il fallait tout et tout de suite, faute de quoi, on lui tourne le dos. En fait, la société française vit globalement à l’heure de l’immédiateté des résultats et ne supporte plus de patienter ! Le gouvernement, c’est Google : on tape dessus et il affiche la réponse souhaitée ! La capacité d’analyse n’existant plus, il est possible d’exiger sans comprendre ou sans attendre.
Enserrée dans les filets du Traité constitutionnel européen que beaucoup ont oublié, la France a un fil à la patte, si ce n’est pas un boulet avec une chaîne. Peut-on sincèrement reprocher au gouvernement de n’avoir qu’un peu de mou depuis 48 heures dans son lien institutionnel avec cette Europe largement dominée par la Droite libérale ou ultra-libérale ? Alors en paroles, sur une estrade ou dans un défilé il est aisé d’égrainer des « panouilles » de « y a qu’à… », de « faut qu’on… », de « nous devons exiger… », « nous ne pouvons pas renoncer… » pour nourrir les utopies. Hollande sait fort bien que la Commission européenne ne compte aucun commissaire susceptible d’infléchir la politique actuelle. A moins de reprendre à son compte la proposition des extrêmes-droites européennes visant à dissoudre l’Union, il est contraint à des négociations sur la base de constats douloureux à posteriori causés par des mesures inadaptées. Évidemment, les plus sévères au sein de l’UMP sont celles et ceux qui ont eu des responsabilités gouvernementales et qui n’ont jamais pu démontrer leurs capacités pour bouger les lignes. Au contraire, ils ont plaidé et ils plaident encore pour la poursuite des ravages causés par 10 ans d’application de règles absurdes. Par contre, en 10 mois réels de gestion de la crise Hollande, lui, devait inverser un courant contraire. Il ne s’agit surtout pas de chercher des excuses mais plutôt de ne pas jeter le « bébé » du quinquennat avec l’eau du bain, sous prétexte que l’on n’arrive pas à le changer !
En élisant un Président social-démocrate revendiqué et donc réformiste, le pays espérait en effet une vraie révolution sociale. Elle est totalement impossible dans le carcan actuel des engagements antérieurs pris par… la Droite. La Gauche en 1936 s’était heurtée au mur de l’argent, celle de 2013 se trouve face au mur de la réalité mondiale et à l’impossibilité de modifier les trajectoires adoptées il y a moins de 2 ans. Le « tanker » France ne peut plus faire de demi-tour brutal, mais simplement modifier progressivement le cap. Laisser accroire qu’un équipage « chaviste » arrivant aux affaires, sabre aux dents, bouleverserait en 10 mois la direction actuelle d’un « bateau France » profondément immergé depuis des décennies dans l’eau « brune » constitue simplement une supercherie. Nul ne rappelle que la France est un pays de Droite qui bascule parfois à Gauche grâce à un léger mouvement de voix de 4 à 5 % d’électeurs « humanistes » mais pas forcément révolutionnaires.
C’est d’ailleurs sur cette supercherie que jouent actuellement tous les partis d’opposition à Hollande ! Ils percent des trous dans la coque avec l’espoir que les officiers et les marins mettront, pour certains, les canots de sauvetage à l’eau laissant le « capitaine » seul à bord.
Tous les bilans vont se succéder sur le thème : « mais comment est-il possible qu’en 10 mois de gouvernement tout n’ait pas été mis en œuvre. La complexité du système législatif ? Rien à foutre ! La difficulté des financements ? On s’en balance ! Les efforts consentis ? C’est un minimum ! En résumé pour les uns c’est trop (voir le mariage pour tous!) et pour beaucoup d’autres c’est nettement insuffisant. Pour résumer, l’élève Hollande « peut et doit mieux faire »… sous peine de redoubler en 2017 ! A moins que, tout simplement, gouverner ce ne soit que la mise en œuvre des principes de jules Clarétie : « Tout homme qui dirige, qui fait quelque chose, a contre lui ceux qui voudraient faire la même chose, ceux qui font précisément le contraire et surtout la grande armée des gens, d’autant plus sévères, qu’ils ne font rien. » Et ça, c’est valable pour tous les pouvoirs !

Cet article a 2 commentaires

  1. J.J.

    C’est vrai ça enfin ! Quel maladroit, ce Hollande, en 10 mois il n’a pas réparé tous les sabotages qui sont organisés minutieusement depuis 10 ans !

    Et de plus il n’est pas allé se faire introniser chanoine, comme son illustre prédécesseur !

    Sans oublier que si les représentants du peuple ont changé, les chefs de service des ministères eux, sont toujours là, avec sans doute un certain nombre de « mauvaises habitudes » acquises.

    La situation me rappelle la Libération : la population privée de nourriture et de biens d’équipement ne comprenait pas comment, maintenant que les « doryphores » n’étaient plus là, et oubliant la situation lamentable du pays, que l’abondance et la prospérité ne soient pas revenues !

  2. batistin

    Une année pour un homme, ou une équipe, en charge de tant de choses quand il s’agit de diriger un pays, cela est peu.
    Le temps nécessaire à l’émergence des résultats est bien évidemment plus long.

    Mais, ma vénérable grand-mère, dont je salue ici la mémoire, détenait une formule magique qui, si elle était psalmodiée par nos chefs de bonne volonté, leur permettrait d’obtenir quelques résultats plus rapidement. La voici:
    « Quand la pelote de laine est emmêlée, il ne sert à rien de défaire un par un les nœuds, sous peine d’en rajouter. Il faut partir d’un bout. Et il y en a deux ! »

    Ce qui, pour le sujet évoqué ici, donnerai ceci, pour exemple.
    Prenons le cas des personnes exclues du système, ou pour le moins en marge, travailleurs pauvres bénéficiaires d’une allocation de solidarité.
    Il y a donc deux bouts pour engager le problème.

    Soit, ce qui est actuellement la méthode employée, juger du problème depuis les hautes sphères, et inventer tous les deux ou trois ans une nouvelle formule pour résoudre le problème.
    Les travailleurs pauvres se retrouvant alors embrigadé dans une série de mesures totalement incompréhensibles, ni par eux, ni par les petits fonctionnaires censés les diriger dans leurs démarches.
    Pour vous faire une idée, allez donc sur le site http://www.legifrance.gouv.fr et tapez une recherche sur le « revenu de solidarité active »
    Voyez le résultat de la recherche en fin de ce message (en partie, je ne cite pas tout).

    Soit, ce qui accélérerait le dénouement, engager le problème par l’autre bout, passer une semaine avec un travailleur pauvre, et vous aurez toutes les réponses.

    Par exemple, pourquoi donner une allocation logement, calculée par un savant fou, ce qui nous donne des chiffres ahurissants du genre xxx euros, virgule 013 centimes d’euros (!!!), pour ensuite, dès que le travailleur relève un peu la tête et gagne ses premiers 100 euros lui en reprendre xxx,xxx centimes sous forme d’impôts débiles et inutiles à la croissance du pays tout entier.

    Mais foutez leur la paix aux travailleurs pauvres, tout l’argent qu’ils gagneront sera remis dans le circuit de toutes les façons.
    cela fait si longtemps qu’ils rêvent tous de consommer !

    Monsieur Hollande, nous croyons en votre capacité de mener le pays, mais de grâce, si vous tiriez sur le bon bout… vous tiendriez le bon bout.

    Une mesure, une seule, violente et fort efficace relancerai tout:
    aucune aide et aucun impôt en dessous de deux mille euros de gain.
    Voici ce qui s’appelerai vraiment une mesure certes libérale mais sociale !

    De toute les façons, tout existe déjà en dehors de vous, messieurs les grands calculateurs de taxes en tout genre, comptables fous:
    le troc, le financement participatif, le crédit entre particuliers, l’entraide, l’échange, les circuits courts pour l’alimentaire, et comme depuis si longtemps, le travail au noir.

    Qu’est-ce donc que ce statut d’auto-entrepreneur, par exemple, statut amené d’ailleurs à disparaitre.
    C’est:
    – une concurrence déloyale aux artisans
    – une complication administrative
    – une échec à 90% des auto-entrepreneurs la 4° année
    (pour cause de taxes trop élevées)
    -un moyen de réduire le chiffre apparent du chômage
    – un moyen de faire payer des impôts à sa femme de ménage.

    A vouloir prendre sur tout, les grands de ce monde finiront par s’amuser tout seuls, sans nous, salut.

    _______________
    et ici donc, les joyeux résultats d’une réflexion poussée, … par des fous !:
    _________________
    Décision du 2 avril 2013 relative à l’organisation de l’intérim du secrétaire général de la Commission centrale d’aide sociale

    NOR AFSA1308573S
    JO du 11/04/2013 texte : 0085;14 page 5949

    Décret n° 2013-54 du 15 janvier 2013 relatif au montant de l’aide financière de l’Etat aux activités d’adultes-relais

    NOR VILV1238757D
    JO du 17/01/2013 texte : 0014;25 pages 1103/1104

    (Application de l’art. L. 5134-100 du code du travail – Abrogation du décret n° 2002-374 du 20 mars 2002 portant application de l’article L. 12-10-1 du code du travail)

    LOI n° 2012-1509 du 29 décembre 2012 de finances pour 2013

    NOR EFIX1234869L
    JO du 30/12/2012 texte : 0304;1 pages 20875/20879 et 20904

    (Art. 35 : Compensation aux départements des charges résultant de la mise en œuvre du revenu de solidarité active (RSA) et application pour 2013 – Modification du I et abrogation du III de l’art. 51 de la loi n° 2008-1425 du 27 décembre 2008
    art. 114 (III) : Disposition de coordination avec le financement par le fonds national des solidarités actives des aides exceptionnelles de fin d’année versées aux bénéficiaires de certaines allocations ainsi que du revenu de solidarité active en faveur des jeunes actifs)

    LOI n° 2012-1404 du 17 décembre 2012 de financement de la sécurité sociale pour 2013

    NOR EFIX1235628L
    JO du 18/12/2012 texte : 0294;2 page 19839

    (Art. 65 (III) : Reconnaissance, à compter du 1er janvier 2013, des agréments accordés par l’arrêté du 20 mars 2009 dans le cadre de l’expérimentation de lits pérennes soins santé dénommés « lits d’accueil médicalisés »)

    LOI n° 2012-1189 du 26 octobre 2012 portant création des emplois d’avenir

    NOR ETSX1232179L
    JO du 27/10/2012 texte : 0251;2 page 16690

    (Art. 2 : Modalités de financement des contrats d’avenir dans les collectivités territoriales ou leurs établissements publics – Modification du V de l’art. 28 de la loi n° 2008-1249 du 1er décembre 2008)

    Arrêté du 17 octobre 2012 fixant l’échelonnement indiciaire des agents contractuels de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances

    NOR VILV1222152A
    JO du 19/10/2012 texte : 0244;30

    (Application de l’art. 4 du décret n° 2012-1164 du 17 octobre 2012)

    Décret n° 2012-1165 du 17 octobre 2012 relatif au régime indemnitaire applicable aux agents contractuels de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances

    NOR VILV1222153D
    JO du 19/10/2012 texte : 0244;29

    (Application du décret n° 2012-1164 du 17 octobre 2012)

    Décret n° 2012-1164 du 17 octobre 2012 portant dispositions applicables aux agents contractuels de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances

    NOR VILV1222151D
    JO du 19/10/2012 texte : 0244;28

    (Application de l’art. 10 de la loi 2012-347 du 12 mars 2012)

    Arrêté du 8 août 2012 relatif aux données chiffrées de l’aide alimentaire et aux modalités de leur transmission

    NOR AGRG1222219A
    JO du 18/08/2012 texte : 0191;28 pages 13565/13567

    ( Application de l’art. R. 230-23 du code rural et de la pêche maritime et de l’art. R. 115-1 du code l’action sociale et des familles)

    Arrêté du 8 août 2012 relatif au cahier des charges et aux modalités d’organisation de l’appel à candidatures pour bénéficier des denrées obtenues soit au moyen des stocks d’intervention de l’Union européenne ou des crédits du programme européen d’aide aux plus démunis, soit au moyen des crédits du programme national d’aide alimentaire

    NOR AGRG1222217A
    JO du 18/08/2012 texte : 0191;27 pages 13564/13565

    (Application de l’art. R. 230-23 du code rural et de la pêche maritime et de l’art. R. 115-1 du code de l’action sociale et des familles)

    Arrêté du 8 août 2012 relatif à la composition du dossier de demande d’habilitation pour recevoir des contributions publiques destinées à la mise en œuvre de l’aide alimentaire

    NOR AGRG1222171A
    JO du 18/08/2012 texte : 0191;26 page 13563

    (Habilitation [au niveau national et au niveau régional pour des personnes morales de droit privé] permettant de recevoir des contributions publiques destinées à la mise en œuvre de l’aide alimentaire pour les personnes les plus démunies – Application des art. R. 230-9 et s. du code rural et de la pêche maritime et R. 115-1 du code de l’action sociale et des familles)

    Arrêté du 2 mai 2012 modifiant l’arrêté du 11 avril 2011 portant agrément d’une expérimentation d’actions médico-sociales « Un chez-soi d’abord » en faveur de personnes en situation de précarité

    NOR ETSP1208017A
    JO du 10/05/2012 texte : 0109;117 pages 8791/8792

    (Dispositions applicables pour l’excercice 2012 – Modification de l’art. 5)

    Arrêté du 2 mai 2012 portant agrément d’une expérimentation d’actions médico-sociales « Un chez-soi d’abord » en faveur de personnes en situation de précarité sur le site de Paris

    NOR ETSP1209329A
    JO du 05/05/2012 texte : 0106;64 pages 7986/7987

    (Agrément accordé, pour une durée de trois ans, à l’établissement public de santé « Maison Blanche » – Application de l’art. L. 162-31 du code de la sécurité sociale)

    Décret n° 2012-541 du 20 avril 2012 modifiant le décret n° 2008-1311 du 11 décembre 2008 relatif à l’attribution d’une prime spécifique de fonctions aux agents exerçant les fonctions de délégué du préfet dans les quartiers de la politique de la ville

    NOR VILV1205119D
    JO du 22/04/2012 texte : 0096;27

    (Modification de l’art. 2)

    Arrêté du 11 avril 2012 relatif à la création du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances

    NOR VILR1220407A
    JO du 10/05/2012 texte : 0109;165

    (Abrogation des dispositions relatives au comité d’hygiène et de sécurité du Fonds d’action sociale pour les travailleurs immigrés et leurs familles dans l’arrêté du 7 novembre 1996 portant création et composition de comités d’hygiène et de sécurité au ministère du travail et des affaires sociales relatives)

    Arrêté du 19 mars 2012 portant prorogation d’agrément d’une expérimentation d’actions médico-sociales en faveur de personnes en situation de précarité

    NOR SCSA1208165A
    JO du 05/04/2012 texte : 0082;41 page 6179

    (Prorogation, jusqu’au 31 décembre 2012, de l’agrément accordé, par l’arrêté du 20 mars 2009, au SAMU social de Paris, à l’Association baptiste pour l’entraide et la jeunesse de Lille et à l’association Foyer aubois de Saint-Julien-les-Villas – Abrogation des art. 2 et 5 de l’arrêté du 20 mars 2009)

    LOI n° 2012-347 du 12 mars 2012 relative à l’accès à l’emploi titulaire et à l’amélioration des conditions d’emploi des agents contractuels dans la fonction publique, à la lutte contre les discriminations et portant diverses dispositions relatives à la fonction publique

    NOR MFPF1116839L
    JO du 13/03/2012 texte : 0062;4 pages 4498/4522

    (art. 10 (II) : Accès à la fonction publique d’Etat des agents contractuels de droit public occupant au 31 mars 2011 un emploi de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances)

    Décret n° 2012-91 du 26 janvier 2012 relatif aux groupements d’intérêt public

    NOR EFIX1201366D
    JO du 27/01/2012 texte : 0023;10 pages 1523/1527

    (Art. 13 (I, 5°) : Abrogation du décret n° 88-1034 du 7 novembre 1988 relatif aux groupements d’intérêt public constitués dans le domaine de l’action sanitaire et sociale
    Art. 16 : Remplacement de la référence au décret abrogé dans tous les textes règlementaires)
    Art. 16 : Remplacement de la référence au décret abrogé dans tous les textes règlementaires)

    Arrêté du 19 janvier 2012 relatif au taux de prise en charge des contrats d’accompagnement dans l’emploi d’une durée hebdomadaire de sept heures conclus pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active

    NOR SCSA1200451A
    JO du 24/01/2012 texte : 0020;64 page 1343

    (Dispositions dérogatoires à la durée minimale de 20 heures du travail du titulaire d’un contrat d’accompagnement dans l’emploi suite à la signature d’une convention individuelle de contrat d’accompagnement dans l’emploi – Application de l’art. L. 5134-26 du code du travail)

    etc etc etc,

    Bonne journée .

Laisser un commentaire