Face aux escroqueries institutionnelles je me sens de plus en plus d'Attac !

Contrairement à bien des prises de positions politiciennes, celles d’Attac sont très souvent claires, chiffrées, objectives mais malheureusement trop confidentielles. Cette organisation tente toujours de combattre les idées toutes faites qui favorisent la constitution d’une opinion dominante heureuse de ne pas avoir à débattre ou à réfléchir. Ce combat devient crucial dans un système médiatique qui se contente d’analyses officielles souvent superficielles et contradictoires. Avec de nombreux spécialistes en son sein, peu enclins à se contenter d’études sommaires, Attac offre des bases solides de réflexion aux gens qui ont au moins un zeste de doute en tête. Ainsi, ils viennent de publier les résultats d’une analyse objective sur les aides effectives reçues par la Grèce. Encore une fois, le constat est accablant. On a étranglé le peuple grec par des demandes de contre-parties sociales exorbitantes alors que aucun des « secouristes » n’a tenu ses promesses. La tromperie est manifeste, mais elle laisse les éminents économistes du FMI, de la BCE ou de l’UE de marbre. Ils vont encore assortir l’octroi de leurs aides fantômes à des mesures drastiques ! La seule obsession : sauver le système bancaire ! Et d’ailleurs récemment, au Luxembourg, les Ministres des finances de l’UE ne sont même plus d’accord entre eux sur la méthode à utiliser.
Attac fait un constat implacable : « depuis 2010, le FMI et l’Union européenne ont attribué 207 milliards d’euros dans le cadre des « plans de sauvetage » de la Grèce », et pose la question essentielle : qui en a profité ? Certainement pas la population grecque, affirme Attac qui s’est penché sur ces versements. Résultat : au moins au moins 77% de l’argent est allé au secteur de la finance. Selon eux, seuls 46 milliards sur les 207, parmi les prêts accordés par l’Union européenne et le FMI, validés le 2 mai 2010 et le 21 février 2012, ont servi à renflouer les comptes publics de la Grèce; les principaux destinataires sont les banques grecques (à hauteur de 58 milliards d’euros) et les créanciers de l’État grec (pour 101 milliards), principalement des banques et fonds d’investissement. C’est à dire que les aides reviennent au point de départ mais ne font que transiter par la Grèce pour entrer dans le système financier, porté par le système bancaire extérieur au pays ! Une vraie machine infernale qui consiste uniquement à protéger les profits réalisés par les banques ou les financiers des pays riches, en injectant des fonds pour que le pays saigné aux quatre veines puisse leur reverser l’aide attribuée. Une noria qui ne va faire que s’accélérer dans les prochains mois. On trouve ainsi que 58,2 milliards d’Euros (28,13%) ont servi à « recapitaliser » les banques grecques —au lieu de restructurer ce secteur trop grand et moribond de manière durable et de laisser les propriétaires des banques payer pour leurs pertes. Pas de problèmes, les « canards boiteux » reçoivent et redonnent sans investir un seul euro dans la relance !
Attac dénonce aussi précisément le fait que…101,331 milliards d’Euros (48,98%) sont allés aux créanciers de l’État grec. Parmi lesquels 55,44 milliards d’Euros ont été utilisés pour rembourser des bons du Trésor arrivés à échéance — au lieu de laisser les créanciers assumer le risque pour lequel ils avaient préalablement perçu des intérêts. Ce qui est pris n’étant plus à prendre, ils se contentent de récupérer leurs placements initiaux. 34,6 autres milliards d’Euros ont servi de prime d’incitation pour obtenir l’accord des créanciers sur le prétendu « allègement » en mars 2012. 11,3 milliards d’Euros ont été affectés au rachat de la dette en décembre 2012, lorsque l’État grec a racheté des bons presque sans valeur à ses créanciers. Des sommes fantastiques qui ne concernent absolument pas le peuple et qui ne changent rien à la réalité économique du pays.
On trouve cependant, à la marge, des soutiens directs dont l’affectation est plutôt obscure : 43,7 milliards d’Euros (22,46%) ont alimenté le budget de l’État, sans qu’on en connaisse la destination réelle. Selon Attac, pendant la même période, l’État grec a payé 34 milliards d’euros, rien que pour les intérêts de sa dette.
Bien évidemment, le gouvernement allemand a une autre interprétation de ces dépenses très majoritairement destinées au sauvetage de l’économie virtuelle, cause de tous les maux actuels. Il a donc rejeté les conclusions de cette étude, expliquant que tous les Grecs ont profité du fait « que les créanciers du pays n’aient pas fait faillite » (sic). Grâce aux plans européens, la Grèce a eu « plus de temps pour mettre en œuvre des réformes, ce qui a profité à l’ensemble de sa population » (sic). Le peuple doit se contenter de la double peine : destruction de l’emploi et ensuite évanouissement du mirage des aides extérieures ! Le FMI, l’UE et la BCE ont utilisé des centaines de milliards d’argent public pour sauver les banques et autres acteurs financiers — en particulier leurs propriétaires — de la crise qu’ils ont provoquée. Une vaste escroquerie officielle, contrôlée par une mafia d’économistes ou de fonctionnaires issus du sérail libéral, a été mise en place pour éviter que les pays « riches » subissent les conséquences de l’exploitation qu’ils ont faite de la faiblesse des « pauvres ». Est-ce bien nouveau !

Cet article a 6 commentaires

  1. Eric Batistin

    Au bout d’un moment, et je rassure ici les espions du PRISM, qu’ils ne perdent pas leur temps avec mes propos révolutionnaires et terroristes, au bout d’un moment disais-je, il va bien falloir leur… « casser la bouche ».
    Expression provençale fleurie dont la traduction en Gascon donne à peu près ceci « leur casser la gueule ».
    Ce que je veux dire est en fait assez simple.
    Nous avons pris toutes et tous ces dernières années la sale habitude de tout supporter des nos difficultés par le simple fait que nous acceptons d’être broyés par une machinerie. Ce n’est jamais la faute d’une personne quand tout devient inhumain .
    Combien de fois ais-je entendu ce mot « les multinationales ».?
    De nombreuses fois, en fait à chaque fois que j’ai osé évoquer un disfonctionnement.

    Mais, en y réfléchissant, chaque multinationale, si elle comporte de nombreux « actionnaires », parfois des milliers, appartient pourtant bel et bien à un petit groupe d’individus, parfois même à un seul être humain.

    Donc, au bout d’un moment, une être humain étant un être humain, il a une bouche.
    Et si on la lui casse, il aura nettement moins envie de bouffer pour quatre chaque jour.

    Bien sur, ce que je dis ici peut encourager une nouvelle vague de terrorisme, à la façon des « Brigades Rouges » italiennes, si mon propos était suivit à la lettre.

    Toutefois, il serait peut-être bon d’agir d’une façon plus précise que nous le faisons aujourd’hui et peut-être de nommément désigner les fauteurs de troubles.
    Lutter contre le système que ces hommes, et femmes surement ont mis en place est perdu d’avance.
    Par contre, s’adresser au Bon Diable est surement plus efficace que de tenter d’engager une discussion avec des myriades d’anges déchus.

    Je commence donc de suite, au hasard:
    « Monsieur Martin Bouygues, résidant à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), voudriez-vous avoir l’aimable humanité de cesser d’encourager la destruction par la guerre de nombreux centres villes dans le monde, il existe d’autre moyens moins assassins de favoriser la croissance du marché immobilier.
    Le premier étant de vous poser une question simple: comment allez-vous faire cette année pour utiliser une partie l’argent que vous avez déjà accumulé et dont vous ne savez que faire, n’ayant comme nous qu’une bouche, un estomac à remplir et un trou du cul pour évacuer l’inutile… à la croissance. »
    Amicalement
    Batistin, résidant à Vergons (Alpes de Haute Provence)

  2. J’ai lu cette étude et elle a été beaucoup relayée par Facebook.
    D’aucune des institutions en œuvre dans le pillage de la Grèce sous prétexte d’aide, la variété de socialistes qui s’est imposée dans la plupart des PS Européens-les « sociaux-Libéraux »- n’est absente à plus ou moins grande importance.
    Et si les Députés PSE (Allemands en tête) ne votaient pas la plupart des textes des libéraux PPE mis en forme par Barroso, les choses auraient été différentes.
    Elles ne changeront désormais plus, tant la décomposition idéologique de la social-démocratie (y compris française sous Hollande) est irréversible.
    Le changement du rapport de forces à gauche est le seul rempart contre l’aggravation de la situation européenne.

  3. garnierdenisGarnier

    Le socialisme s’est libéré de ses attaches avec la gauche. Je vais peut-être devenir Darmianiste !

  4. J.J.

    Nous avons eu droit, dans les étranges lucarnes, en illustration des très graves dégâts subis par les villages de montagne dans les Pyrénées, à part quelques images de désolation, à un long reportage sur la remise en état de la grotte de Lourdes, grande préoccupation pour ceux qui ont tout perdu dans les intempéries !

    On peut désirer en savoir un tout petit peu plus long que ce que les « médias » veulent bien nous dire, ce qui constituerait une information objective.

    Dans ce cas, je vous conseille, si vous ne le connaissez déjà, le site Acrimed, qui fait le point et remet en question certaines informations qui tiennent de la « vérité soi disant révélée ».

    Lien Acrimed :http://www.acrimed.org/

  5. Bonjour,
    escroqueries institutionnelles ?
    Les ministres des Finances européens se sont séparés dans la nuit de vendredi à samedi sans être parvenus à s’entendre sur des règles communes pour renflouer ou liquider les banques en difficulté, et doivent se revoir la semaine prochaine pour tenter de surmonter cet échec.
    Les Européens avaient déjà déterminé au préalable qui devra mettre la main à la poche quand il s’agira de renflouer ou de liquider une banque, et dans quel ordre: d’abord les actionnaires, puis les créanciers les moins bien assurés, puis le cas échéant les détenteurs d’obligations dits « seniors » et en dernier recours les déposants, au-delà de la somme de 100.000 euros. (source TV5 monde 22/06/2013)
    Ce qui en l’état actuel des choses implique que les entreprises détenant des sommes de plus de 100 000€ pour faire face aux besoins de trésorerie devront renflouer l’économie « casino » ce qui ne manquera pas de créer de nouvelles faillites et donc du chômage!! Les trois premières catégories étant très bien informées sauveront le magot au bon moment, je vous laisse deviner qui va payer!

    Pour info je lis dans États financiers consolidés au 31 décembre 2012 du groupe BNP Parisbas total passif : 1 907 290 millions d’€ capitaux propres 94 422 millions d’€. http://media-cms.bnpparibas.com/file/62/2/4t12-ef.28622.pdf
    Autrement dit un seul groupe bancaire est engagé pour une somme voisine du PIB 2012 de la France avec moins de 5% de fonds propres. Et les autres groupes ( CA et SG) ? Et ben c’est pareil, pas de problème si ça coule je vous laisse deviner qui va payer.

    « Mon véritable adversaire n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti. Il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance » affirmait François Hollande dans son Discours du Bourget, le 22 janvier 2012.

    Bon dimanche

  6. JACQUET Maurice

    « Autrement dit un seul groupe bancaire est engagé pour une somme voisine du PIB 2012 de la France avec moins de 5% de fonds propres ».
    Le mot « seul » prête à confusion puisqu’ils sont 2 (BNP et Crédit Agricole) et que le 3° (Société Générale) a un bilan voisin de la moitié du PIB !

    Voir http://www.france.attac.org/articles/plans-de-sauvetage-de-la-grece-77-des-fonds-sont-alles-la-finance
    mais aussi http://www.les-crises.fr/

    Maurice JACQUET – Référent AIN (01) du http://www.roosevelt2012.fr/ et
    http://reseau.nouvelledonne.fr/profile/JACQUETMaurice

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