Tout est truqué dans le monde bancaire mais… on s'amende entre amis !

Les jours passent et le mode de la finance devient de plus en plus suspect d’avoir coulé l’économie réelle de la planète. Il échappe à toutes les sanctions et mieux il est partout renfloué (sauf en Islande) après des erreurs monumentales qui lui incombe par des contribuables hargneux vis à vis de l’État mais globalement consentant à l’égard des dirigeants des banques. Le système reste pervers et truqué mais personne n’osera requérir autre chose que des amendes à l’égard des fautifs qui ont sciemment escroqué des milliards en trafiquant les marchés monétaires. Certaines grandes banques profitant du libéralisme outrancier des places financières ont réalisé des profits considérables sur le Libor et de l’Euribor, ces indices décisifs dans de nombreux prêts soumis à ces variations des indices de référence. Du fait de ces manipulations, des millions d’emprunteurs ont en effet payé un taux d’intérêt faussé entre 2005 et 2009. Un tel scandale a au moins une vertu pédagogique : il vient rappeler qu’aucune réforme sérieuse n’a été engagée depuis la crise financière de 2008 pour mettre au pas la finance.

 

De très nombreux établissements ont trempé dans cette magouille proche de l’escroquerie mais bien évidemment elle n’a été considérée que comme une simple faute alors qu’elle a probablement pesé sur le vie quotidienne de milliers de personnes fragiles. Par exemple la banque néerlandaise Rabobank a annoncé avoir trouvé un « accord » (sic) sur une amende de 774 millions d’euros pour son implication dans ce qui a été un scandale largement supérieur à ceux qui mobilisent actuellement les médias ! Pas de poursuite contre le Directeur qui a simplement démissionné en tant que directeur du Conseil exécutif avec effet immédiat à la lumière des conclusions des enquêtes sur le Libor et l’Euribor Il devait partir en retraite l’an prochain ce qui relativise sa mise à l’écart. Il ne pointera pas longtemps au chômage et bénéficiera des bonifications dus à sa gestion positive et partira avec les honneurs. Celui de la Barclays mouillé jusqu’au cou dans ce qu’il faut bien appeler une escroquerie organisée a été terriblement sanctionné puisqu’il est parti avec des sommes folles !

 

Par ailleurs Rabobank indique avoir « trouvé un accord sur une amende avec différentes autorités et accepté de payer approximativement 774 millions d’euros », en soulignant que « 30 employés étaient impliqués dans des comportements inappropriés ». Admirez le poids des mots. Conseillons à tous les titulaires de comptes à la Rabobank d’invoquer une « gestion inappropriée » de leurs avoirs quand les agios pleuvent sur leur découvert ! Une amende qui diminuera les bénéfices donc les impôts et donc qui n’aura aucun impact réele sur les sommes gagnées par le truquage ! u côté européen, la banque est sanctionnée par les régulateurs britannique et néerlandais comme l’avait été UBS, et la Barclays les autres grands établissements truqueurs ! Étonnant de retrouver encore UBS dont on sait combien elle est rigoureuse avec ses dépositaires de fortunes planquées qui ont servi à moduler les profits en baissant ou en majorant les indices Libor ou Euribor . En fait ce sont les clients qui paieront l’amende via leurs apports ou les frais bancaires ! Anglais, suisses, hollandais, américains… et un tantinet Français ont été pris la main sur les plateaux de la balance pour fausser le poids des emprunts sources de la crise ! Toutes ont trempé dans ces manipulations à grande échelle. Une bonne vingtaine a faussé les indices…mais aucune sanction pénale n’est encore réclamé dans aucun pays !

Des agences gouvernementales aux États-Unis et dans d’autres juridictions mènent des enquêtes ou posent des questions maintenant sur les marchés des changes. Ces enquêtes en sont «à un stade préliminaire et la firme coopère avec les autorités concernées» mais là-bas la police fédérale américaine (FBI) a ouvert une enquête criminelle sur ce marché. La FCA britannique et la Finma suisse avaient annoncé ces dernières semaines avoir lancé des enquêtes en collaboration avec d’autres autorités étrangères sur de possibles manipulations du marché des changes, un nouveau scandale potentiel qui pourrait entacher la finance internationale après celui des manipulations des taux interbancaires Libor et Euribor

 

JPMorgan, Citigroup, UBS, Deutsche Bank, Royal Bank of Scotland et Barclays ont déjà confirmé faire partie des banques visées par les autorités sur cette nouvelle enquête… qui passionne formidablement les autorités politiques européennes !

 

Cet article a 5 commentaires

  1. Cubitus

    « Mon ennemi, c’est la finance » assénait vigoureusement le candidat Hollande. Comme disait son prédécesseur, ça a fait « Pssschhitttt ! »

  2. batistin

    Bonjour.
    Tant qu’il sera possible d’acheter et de vendre de l’argent au lieu de produire un bien quelconque, les voleurs seront rois.
    L’argent a été inventé pour échanger des biens et des services, pas pour se suffire à lui-même.
    Ceci expliquant cela, nous venons de trouver d’où vient la suffisance de nos banquiers : de leur inutilité portée en vertu !

  3. J.J.

    Cubitus dit : ça a fait « Pssschhitttt ! »

    C’est évident, et c’était prévisible car comment agir efficacement à l’encontre de ceux qui possèdent le beurre, l’argent du beurre et tout le reste ?
    Difficile de faire « Boum ! »

    Même situation que pendant le Front Populaire où le gouvernement s’était heurté au « mur de l’argent ».

  4. bonjour,
    la collusion pouvoir/ Finance s’illustre aussi dans l’affaire de l’écotaxe qui a mis le feu en Bretagne. « Un jour, les Français sauront la vérité sur l’abominable partenariat public-privé (PPP) signé par le précédent gouvernement et qui coute très cher aux contribuables, » a déclaré le député socialiste Jean Glavany, selon Le Lab-Europe 1, en évoquant les conditions d’attribution de ce marché à la société Ecomouv’, chargé du recouvrement de cette taxe. « Derrière » le consortium Ecomouv’, il y a Autostrade (dont les actionnaires sont notamment la famille Benetton et la banque Goldman Sachs), Thalès, SFR et la SNCF. Nul besoin d’une commission parlementaire pour le savoir. Le principe du partenariat public-privé sur cette taxe est discuté depuis 2009. Il est bien temps que le parti socialiste s’y intéresse. D’autant que l’octroi du contrat à Ecomouv’ a été laborieux : son concurrent, le concessionnaire d’autoroutes français Sanef (dirigé par Alain Minc), a déposé un recours devant le tribunal administratif de Pontoise pour empêcher la signature du contrat, en 2011. Le service central de la prévention de la corruption du ministère de la Justice a également été saisi.
    « Un retour à la Ferme Générale de l’Ancien Régime ! », dénonçait la CGT, lorsque le gouvernement Fillon a validé cette option, peu après le Grenelle de l’environnement. Cette externalisation entraine un surcoût pour le contribuable. « L’écotaxe est incontestablement coûteuse », admet Marie-Hélène Des Esgaulx*. Sur un total de 1,2 milliard d’euros collectés, environ 280 millions d’euros sont consacrés à la rémunération du prestataire privé qui assure le recouvrement. Soit 23 % ! C’est la taxe la plus coûteuse jamais mise en place ! « A titre de comparaison, ce pourcentage ne dépasse pas 1,2 % pour l’impôt sur le revenu », poursuit le rapport. « Le recouvrement d’un impôt coûte souvent moins de 1% du montant de celui-ci, confirme Philippe Bock, secrétaire général du syndicat Solidaires Douanes. « Pour les services des douanes, la masse salariale coûte un milliard d’euros, pour des rentrées fiscales de 67 milliards d’euros. Le coût de recouvrement de l’écotaxe est complètement prohibitif ! » Cette taxe poids lourds, « c’est service public minimum et profits maximum », résume le syndicat.
    L’écotaxe « s’appuie sur un mode de recouvrement entièrement nouveau et automatisé. A bien des égards, c’est une taxe du XXIe siècle ! », S’enthousiasme la sénatrice UMP Marie-Hélène Des Esgaulx, dans un rapport remis à la Commission des finances en février dernier.
    Depuis cette déclaration ainsi et surtout depuis la jacquerie Bretonne on assiste à un vigoureux rétropédalage de l’UMP voir cet article de libé http://www.liberation.fr/politiques/2013/10/28/quand-la-droite-vire-de-bord-sur-l-ecotaxe_942910?xtor=rss-450
    Un seul gagnant dans cet exemple, le monde de la finance (voir le commentaire de Cubitus) qui touchera 800 millions d’indemnités pour délier le contrat.
    Bonne journée

  5. Eric Batistin

    Tant qu’il sera possible d’acheter et de vendre de l’argent au lieu de produire un bien quelconque, les voleurs seront rois.
    L’argent a été inventé pour échanger des biens et des services, pas pour se suffire à lui-même.
    Ceci expliquant cela, nous venons de trouver d’où vient la suffisance de nos banquiers : de leur inutilité portée en vertu !

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