La disparition sélective des espèces animales

290px-Thomas_Bresson_-_Machaon-1_(by)La surpopulation terrestre constitue une véritable menace pour les autres espèces qui avaient aussi leur territoire destinée à les préserver de l’évolution inverse. Dans notre quotidien nous ne nous préoccupons jamais des animaux qui vivent dans notre proximité et qui s’évanouissent à mesure que nous envahissons leur espace. Le plus grand prédateur sur terre n’est autre que l’Homme, ses créations, ses cultures, ses industries, ses déplacements… lentement on assiste à une extinction de certaines espèces qui, il y a seulement un demi-siècle étaient présentes dans le quotidien. Les boites de hannetons à l’école, les vers luisants collectionnés les nuits d’été, les machaons épinglés sur un bouchon, les coccinelles voletant mais aussi tous les carnassiers des forêts, les hirondelles (il n’ y a plus qu’une petite dizaine de nids sur Créon contre plus d’une centaine en 75), les passereaux… et d’autres espèces, s’éteignent peu à peu sans que des statistiques officielles soient produites. La biodiversité est largement menacée dans l’indifférence. Créon a lancé un plan aux multiples facettes pour tenter d’enrayer ce processus mais on ne peut pas écrire qu’il provoque l’enthousiasme. Vives critiques sur le non-désherbage des trottoirs avec les produits chimiques ; questionnement insistant sur la tonte partielle des pelouses afin de favoriser le maintien de la diversité florale ; incompréhension de l’achat public de terrains pour laisser la nature progresser… Chaque décisions se heurte au minimum au scepticisme ou à des oppositions au prétexte que ces dispositions sont inutiles et ne servent à rien au vu de leur dimensionnement communal !

En définitive tout repose sur la médiatisation puisque la proximité, dans les documentaires ne fait recette. L ‘exotisme l’emporte sur tous les autres critères. C’est ainsi que les grands organismes internationaux viennent de publier le bilan de leur action… et on ne déroge pas à la règle. Les Occidentaux et tous les pays industrialisés sont exemptés de toute critiques sur les atteintes évidentes à la biodiversité. On va chercher très loin les bons et les mauvais exemples comme si chez nous tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

C’est ainsi que le WWF vient de placer la panthère de l’Amour, un félin plus petit que ses cousins africains dont la population ne compte plus qu’une cinquantaine de membres en tête de son classement annuel de l’évolution des espèces menacées.  Avec sa fourrure épaisse et tachetée de points noirs, cet animal dont l’espérance de vie est d’une quinzaine d’années est l’un des mammifères les plus menacés au monde. Entre 1970 et 1983, le territoire de ce fauve, qui vit aux confins de la Russie, de la Chine et de la Corée du Nord, a été amputé de 80% à cause de la déforestation, des feux de forêts. Mais la création d’un nouveau parc national dans l’Extrême-Orient russe a permis de préserver cet animal du braconnage particulièrement recherché en raison de sa fourrure. Chez nous loutres, fouines, belettes, blaireaux, renards, visons d’Europe… sont sur la même voie mais dans le silence absolu !

Bien entendu on sait aussi qu’à l’autre extrémité de ce classement, figure le rhinocéros, grand perdant des espèces protégées en 2013. Au cours des douze derniers mois, 919 rhinocéros, soit 50% de plus qu’en 2012 ont été braconnés rien qu’en Afrique du Sud. Ce «triste record», selon le WWF, confirme qu’au «niveau mondial le braconnage échappe à tout contrôle.» Sur le marché noir, la corne de rhinocéros se négocie à plus de 16 300 euros le kilo et est surtout prisée par les pays asiatiques.

Selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), 21 286 espèces animales et végétales sont menacées de disparition dans le monde en raison du changement climatique, de l’agriculture ou du commerce illégal mais on restera sur celles qui sont les plus télégéniques ! La tortue luth s’améliore, un siècle après sa disparition, le gypaète barbu est de retour dans l’espace alpin et sa population se monte désormais à près de 200 individus et la baleine grise arrive à 150 représentants.
En Amérique, le papillon monarque migre en immenses groupes, parcourant de longues distances pour rejoindre ses quartiers d’hiver au Mexique. Cette année, la population a diminué de 59% par rapport à l’an dernier. Combien reste-t-il de grands papillons sur notre territoire ? On regarde ailleurs car bien entendu les générations qui n’ont pas connu ces espèces nocturnes ou diurnes ne peuvent pas mesurer la réalité actuelle.

Pour ma part, je me réfère à un couplet de la merveilleuse chanson de Montand « A bicyclette » pour me souvenir de ces moments inoubliables dans les prés sadiracais. Qui pourrait encore écrire en 2014 comme Pierre Barhou :

(…) Quand on approchait la rivière
On déposait dans les fougères
Nos bicyclettes
Puis on se roulait dans les champs
Faisant naître un bouquet changeant
De sauterelles, de papillons
Et de rainettes (…)

Qu’en dites vous ? Retenez votre voyage en Russie, en Afrique, dans la Pacifique ou au Mexique et vous verrez de vraies espèces en voie de disparition. Chez nous tout va bien !

Cet article a 5 commentaires

  1. Eric Batistin

    La surpopulation,
    ou l’accroissement du nombre d’individus de l’espèce humaine,
    non, cela n’est pas la cause de la disparition
    de nombreuses espèces animales.

    La seule cause est dans la façon dont nos dirigeants
    engagent partout et sans discernement
    la culture du profit en lieu et place de la culture alimentaire .

    Nous pouvons donc dire que culturellement,
    nous avons devant nous un champ en friche.
    Accepter la monoculture des terres
    engage aussi nos sociétés à la monoculture de l’esprit.

    Pourquoi alors s’étonner des effets néfastes,
    pourtant connus, d’une vue unique ?
    Des enfants blonds aux yeux bleus,
    et l’esprit vide de toute variation chromatique,
    voilà à quoi ressemblent aujourd’hui nos champs de blé.
    Bleuets et coquelicots y sont morts au champ d’horreur.

    Papillonner et se foutre du profit
    pour savourer le gout un peu acide
    et pourtant si délicatement suave
    d’une pomme sauvage,
    engagerait les machines agricoles à tourner autour de arbres,
    ce qui serait improductif mais profitable.

    Le royaume de la ligne droite pour aller d’un point à l’autre,
    n’a comme résultat que le temps perdu à attendre
    sur les quais de gares, ou aux péages d’autoroute.
    Savoir perdre son temps au royaume de l’argent,
    retrouver quelques petits chemins sinueux,
    voilà le seul avenir possible.

    Peut être qu’il faudrait apprendre
    aux chauffeurs de machines agricoles
    à se servir du volant de leur tracteur,
    tourner autour des arbres
    au lieu de les couper.

    La boule,
    forme la plus parfaite de la création,
    s’accommode mal de la ligne droite,
    extrêmement droite.

  2. J.J.

    « Vives critiques sur le non-désherbage des trottoirs avec les produits chimiques »

    Quant on a le malheur de recommander le désherbage manuel des trottoirs, pis encore de protéger les adventices urbaines, on a tôt fait de se voir attribuer par de fins politiques l’épithète de Kmer Vert !

    AVIS aux botanistes amateurs
    A ce sujet, le muséum d’Histoire Naturelle (Jussieu) développe depuis deux ans environ un programme (Sauvage de ma Rue) dont le but est de réaliser un inventaire de la flore urbaine et sollicite les concours du public intéressé.

    Pour tout renseignement à ce sujet :http://sauvagesdemarue.mnhn.fr/

  3. david

    En plus de ne pas vouloir accepter les 4 carnivores sur notre territoire : ours loup lynx renard un bon quart des 64 espèces d’oiseaux en danger sont chassées en France…juste pour satisfaire le loisir de la chasse ! Chasseurs qui ont droit de tuer 7 mois sur 12; 7jours sur 7, jour comme nuit. Honte à la bétise de la chasse française de loin la plus tueuse et la plus stupide, honte aux élus qui sont harçonnés par les biandards bornés. Boyvottons aussi Intermarché avec leurs chalutiers qui raclent les fonds marins…massacre aussi sanglants qu’inutile…tout en étant subventionné par l’Europe ! Écocide soutenu par une élue P.S. de Bretagne et qui s’arqueboute contre la remise en cause de cette tuerie absurde ! Honte à la grande distribution qui importent des produits à l’huile de palme directement responsable de la destruction de la + riche des forêts pluviales au monde : celle de l’Indonésie. On est même pas capable de protéger le biotope du grand hamster d’Alsace..
    Sans compter les hectares et les hectares de milieux naturels qui disparaissent sous le béton lartificialisation du territoire ex le futur aéroport inutile et polluant Notre Dame des Landes.

    .UMPS, Front Nazional ce sont eux qui devraient disparaître. Espèces nuisibles qu on devrait pouvoir traquer jusque dans leurs terriers 🙂

  4. suzanne marvin

    un vrai génocide………..hirondelles, papillons ,ect ect……….pourquoi les responsables de cette extermination ne sont pas jugés pour crime……(je pense aux industriels qui ont fabriqué ces poisons)……..

  5. david

    Parce que l écocide n est pas une notion que daignent encore reconnaître les pouvoirs législatifs nationaux ou supra nationaux. Et que la destruction des éco systèmes européens ou ailleurs dans le monde n a aucune importance du moment que la nature fournit de la matière première. On peut la piller la détruire : l idéologie libérale de droite ou de gauche c est la croissance infinie sur une planète finie peu importe les conséquences de nos saccages. Et puis surtout n allons pas parler de maîtrise de la démographie pour les religions…mais ceux qui affirment ça ne sont pas capables de partager les ressources ni de se serrer ni de comprendre la destruction des espaces naturels obligés d être cultivés de plus en plus intensément donc pollution OGM etc…pour nourrir une humanité en forte expansion.

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