Le choix médiatique : attentat aux bonnes mœurs ou attentat de Karachi ?

007082009124604000000Attentat_de_KarachiLe 8 mai 2002 15 15 personnes dont 11 ouvriers français de la direction des constructions navales (DCN) mouraient dans un attentat à Karachi. Bientôt 11 ans ! Les familles n’ont jamais admis les thèses officielles ou officieuses sur les causes de cet acte présenté illico comme relevant de la piste terroriste islamiste. Avec un courage exemplaire elles n’ont cessé de se battre pour faire éclater la vérité dans un dossier extrêmement complexe, secret et surtout mettant en cause les plus hauts responsables politiques d’alors membres de la droite au pouvoir ! C‘est autre chose que les affaires de cœur d’un Président de la république découchant du lit élyséen dans lequel tout le monde savait qu’il ne dormait plus depuis des mois ! Le magistrat a en effet réorienté l’enquête en 2009 vers l’hypothèse de représailles à l’arrêt du versement de « commissions » liées au contrat avec le Pakistan. Un véritable scandale d’État. Un vrai… Un affreux car ayant coûté la vie à des hommes condamnés pour des affaires de fric occulte ! Du sang, beaucoup de sang sur des billets de banque passés par des pays peu regardant sur les taches ! Des larmes, beaucoup de larmes, de familles éplorées mais fermement décidées à ne pas se contenter d’une version officielle totalement méprisante !

Les juges, qui enquêtent depuis trois ans, suivent deux pistes: d’un côté, celle du détournement de commissions sur des contrats d’armement avec le Pakistan et l’Arabie Saoudite, de l’autre, celle d’un financement occulte de cette même campagne via les fonds secrets de Matignon. Pour le premier aspect, ils ont mis en examen plusieurs personnes, notamment les intermédiaires Ziad Takieddine et Abdulrahmane el-Assir, et des membres de l’entourage d’Édouard Balladur comme Nicolas Bazire, Thierry Gaubert et Renaud Donnedieu de Vabres. Conseiller de François Léotard, ce dernier est soupçonné d’avoir imposé Ziad Takieddine et Abdulrahmane el-Assir dans les négociations. Bref on est loin, très loin des sujets qui la semaine dernière ont mis les penseurs du système médiatique en transe et il est certain que Le figaro, Libé, Le Monde, Le Parisien, les chaînes de « télé perroquet », les radios poujadistes vont dès demain matin s’intéresser à cette information.

«Nous sommes en présence d’une affaire d’Etat considérable puisque l’ancien Premier ministre pourrait répondre avec François Léotard devant la Cour de justice de la République», a pourtant expliqué l’avocat des familles des victimes ! « Un affaire d’Etat ? « . Pas possible. La seule affaire d’État qui vaille c’est que le Président actuel « mette sa sécurité en jeu » en allant retrouver une autre favorite que celle qu’il avait affiché officiellement ! «C’est un avis qui épouse exactement les charges apparues dans le dossier», a déclaré sa consoeur. «L’affaire Karachi n’est pas l’affaire Sarkozy, mais il devra être entendu à un moment ou à un autre par la Cour de justice de la République, en qualité de témoin assisté», a-t-elle jugé. On y va lentement mais sûrement et ce n’est pas fait pour peiner un certain Alain Juppé qui voit s’approcher la voie royale pour 2017 ! Rappelons que François Léotard a été visé par plusieurs perquisitions, les juges s’intéressant notamment à des travaux réalisés dans sa villa de Fréjus. Quant à Edouard Balladur, il a affirmé que sa campagne avait été «financée dans le respect des règles en vigueur», relevant que ses comptes avaient été validés par le Conseil constitutionnel. Au cours de leurs investigations, les juges se sont intéressés au financement de l’acquisition de sa villa de Deauville. On entre peu à peu dans une autre dimension que le mensonge de Cahuzac car il n’a pas de sang sur la conscience mais on n’en est pas encore là !

Le parquet de Paris estime donc que la poursuite des investigations sur Édouard Balladur et François Léotard dans ce scandale est désormais du ressort de la Cour de justice de la République (CJR) qui devrait être saisie de leur cas. Les juges Roger Le Loire et Renaud van Ruymbeke, en charge du volet financier de l’affaire Karachi, avaient sollicité le 16 décembre l’avis du procureur de la République François Molins sur la compétence de la CJR. Pour le parquet, au vu des éléments jusqu’alors recueillis dans le cadre de l’information judiciaire et des dispositions de la Constitution relatives à la responsabilité pénale des membres du gouvernement, la poursuite des investigations aux fins de déterminer les faits qui pourraient aboutir à la mise en cause pénale d’Édouard Balladur et François Léotard devra se dérouler devant la CJR, ces faits ayant été commis dans l’exercice de leurs fonctions gouvernementales ce qui ouvre donc un dossier aux nombreuses ramifications.. Or le problème c’est que quand on vient de constater la position du bureau du Sénat sur le cas Dassault on peut s’interroger sur le résultat des investigations de la Cour de Justice de la République… et on se rappelle alors une promesse de campagne de François Hollande qui devait supprimer la CRJ. On verra plus trad ! Pourvu qu’il ne soit pas poursuivi par le procureur Copé (il va s’exprimer soyez-en certains sur l’affaire Karachi aussi prestement que sur l’aventure présidentielle) pour « attentat aux bonnes mœurs ! » pauvre République !

Cette publication a un commentaire

  1. Claude MEFIANT

    Salut Jean Marie, on ne peut plus ouvrir tes roues libres même en cherchant dans le navigateur. Que se passe-t-il ? Serais-tu censuré ?

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