Parmi les fantasmes qui circulent sur la qualité de la presse écrite anglo-saxonne qui serait impitoyable, intransigeante et plus encore de grande qualité. Une comparaison avec celle des autres pays est totalement à son avantage. Les rédactions françaises seraient timorées et surtout très indulgentes avec les politiques. Mieux elles n’oseraient pas dévoiler les secrets d’alcôves ce qui relève de la plus coupable des faiblesses. Il faut du sexe pour être crédible et surtout pour vendre… à un public qui adore ces publications sensationnelles. Closer a su largement profiter de l’épisode du scooter présidentiel avec près de 600 000 € vendus !

Comme le veut la tradition l’achat auprès du paparazzi aurait tourné autour de 30 à 35 000 euros pour un bénéfice net estimé à sûrement 400 000 euros ! Comme quoi la presse anglaise fait des émules et en France on se prépare à tirer à vue sur les politiques. Les tabloïds ne renonceront jamais à récupérer du fric avec tout ce qui est possible de publier. La surenchère va s’accélérer compte-tenu de la situation financière des médias. Le faits divers prend le pas sur absolument toutes les autres informations comme s’il s’agissait de la solution miracle à toutes les défaillances actuelles du lectorat. L’idéal réside dans une bonne affaire qui sent le sexe, le fric et qui en plus concerne un homme (les femmes sont beaucoup plus épargnées) du monde politique. De l’autre coté de la Manche, le coté pudibond faux-cul fait des miracles et donc on profite de la moindre bribe dans ces domaines pour monter une opération révélant des scandales. Il est vrai que les seuls membres de la famille royale sont rentables tellement ils sont aisément pris en flagrant délit de manquement à la « morale » anglaise dont on sait qu’elle n’est qu’apparence trompeuse. N’empêche qu’à Londres on aime bien se payer les étrangers. « The Guardian » a franchi une étape en choisissant de mettre en Une la photo du président français dans une posture se voulant ridicule. Sur ce cliché en hauteur qui s’impose sur une grande partie de la page, on y voit François Hollande, joues gonflées, en train de courir dans une rue d’Oxford, où il était de passage pour une visite officielle.

Au dessus du cliché, une question : «Alors, bien mangé M. le Président ?». La photo a été prise, alors que François Hollande sortait d’un pub d’Oxford, sous la pluie, courant pour rejoindre sa voiture. Il s’était rendu dans l’établissement en compagnie du Premier ministre Britannique, David Cameron, pour se restaurer. C’est de bonne guerre mais c’est d’une facilité et d’une bêtise bien britannique. Utiliser une image prise à la volée afin de faire un trait d’humour ridiculisant un chef d’état en visite officielle et sans que ce cliché ait un rapport direct avec le titre relève de la malhonnêteté la plus détestable… mais c’est bon pour le nationalisme des bouffeurs de Frenchies ! Si encore il y avait un vrai sens à al photo et si elle correspondait à une réalité on pourrait accepter cette « caricature » facile aussi bête que méchante.

Téléguidée par les services secrets britanniques et probablement avec l’accord du 10 Downing street un autre incident s’était déroulé avec la presse britannique, lors de la conférence de presse commune avec David Cameron sur la base aérienne de Brize Norton. Christopher Hope, journaliste politique au Daily Telegraph, avait interrogé François Hollande sur l’économie et l’Europe, puis embrayé sur le thème délicat de sa vie privée. Très direct, le rédacteur avait alors questionné : «Monsieur le président, je sais que c’est un sujet très sensible pour vous. Pensez-vous que votre vie privée a fait de la France la risée du monde entier, avez-vous encore une liaison avec Julie Gayet et auriez-vous aimé qu’elle soit là?». François Hollande, avait répondu à la première question, mais ajouté que «pour l’autre question que vous m’avez posée, je n’y répondrai pas». En fait c’était un moyen simple, direct de l’humilier devant son hôte et de l’affaiblir dans des négociations relatives aux traités européens que la Grande Bretagne voudrait encore plus libéraux et concurrentiels. Le reste c’est de la fumée !

La presse britannique n’a absolument pas à servir d’exemple à celle de l’hexagone. Ce sont les fondements même de la république française qui sont attaqués avec ces histoires de « fesses » pour ne pas dire de cul, insupportables et totalement manipulées. Or on trouve chaque jour chez nous certaines rédactions en France (ne pas confondre volonté rédactionnelle et volonté journalistique) qui « s’autorisent à penser » à partir de « sources autorisées proches » de la « victime Trieweiller » « qu’elle aurait pu déclarer » des choses qu’elle n’a pas dites….sur son congédiement par Hollande. Coluche revient vite et si vous n’en êtes pas convaincu allez écouter son sketch intitulé « le journaliste » et vous aurez une idée plus exacte de l’éthique actuelle de certains médias distillant le gaz mortifère de la bêtise humaine.

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