Lorsque le 9 mars 2013 j’ai publiquement fait part de ma volonté personnelle de quitter mes fonctions municipales et notamment celle de Maire, il y a eu des sourires narquois sur bien des visages du monde politique. Le coup du « retenez-moi ou je m’en vais » ou celui des « adieux répétitifs » sont bien ancrés dans la vie publique. Au fur et à mesure que l’échéance du renouvellement arrivait il m’a fallu justifier cette décision car elle ne relevait pas du coup de tête ou de la peur de ne pas être reconduit dans mes mandats. Parmi les raisons j’ai évoqué dans de nombreux médias la pression croissante reposant sur les élus locaux de proximité en cette période de crise financière, économique, sociale et morale. Pas certain que j’ai été vraiment pris au sérieux surtout parmi celles et ceux qui aspiraient à un nouveau bail électoral ou qui aspiraient à devenir calife à la place du calife. Depuis maintenant 4 mois les élections sont passées et je fais le tour de toutes les équipes municipales qui veulent bien m’accueillir comme conseiller général… en sursis ! Mon constat n’a pas changé que ce soit en écoutant les « anciens » et les « nouveaux »… La situation dans les communes est devenue extrêmement préoccupante et les lendemains ne chanteront certainement pas !
D’abord c’est la découverte pour les arrivants de la situation réelle des collectivité qui si elles sont en meilleure santé que l’Etat on considérablement vu leurs marges de manœuvre se rétrécir. Les mesures annoncées (27 milliards de réduction des dotations sur 3 ans) vont accentuer cette véritable période de disette budgétaire qui se profile. Elle sera terriblement renforcée dans ses effets négatifs par la disparition pour les plus pauvres d’entre elles des soutiens du Conseil général. Or comme la totalité des programmes électoraux ont proclamé que demain on raserait gratis avec aucune augmentation de la fiscalité l’avenir sera très sombre ! L’inquiétude est réelle que ce soit pour le Maire qui avait annoncé un groupe scolaire à 5 millions d’euros que pour celui qui avait promis la restauration de l’église ou la réfection massives des routes communales ! Tout à coup c’est la stupeur : les marges d’autofinancement ne permettront plus ces investissements dès 2015 ! Les visages s’allongent quand on évoque les subventions qui n’existent plus et surtout les perspectives pour la suite du mandat… Ce mandat débute sur des bases inédites et inquiétantes. Déjà l’un des nouveaux maires a jeté l’éponge préférant sa carrière professionnelle aux soucis de gestion qui s’amoncellent et le moral est en baisse chez de nombreux autres ! Il est totalement impossible de croire en une amélioration réelle avant… 2019 au mieux ! Et encore il n’est pas certain qu’il ya ait un retour en arrière. J’attends de voir les taux d’imposition locale en 2016 !
Mercredi matin, un corps a été retrouvé calciné dans une voiture près de la station d’épuration de Guignen en Bretagne. Il s’agit du corps de Joseph Letournel, le maire de la commune, âgé de 64 ans. Le suicide reste la piste privilégiée. A 64 ans, il avait été élu en mars dernier Formateur et assistant technique à la retraite, il s’est investi de longue date dans la vie associative en tant que président de l’Union sportive Guignen. Il avait avoué avoir beaucoup d difficultés à supporter le poides de certains dossiers municipaux. Le maire de Mudaison (Hérault), Cyril Rouquette, 53 ans, a été percuté par un train à hauteur de Saint-Aunès. Il s’agissait d’un suicide. Un mot, concernant son geste, a été retrouvé dans sa voiture. Pour ses proches et connaissances c’est le choc et la stupéfaction. Chef de service à Pôle emploi, avait été élu maire de Mudaison, le 30 mars dernier. Encarté PS, il conduisait une liste sans étiquette…
Rien de significatif ? Certainement ? Seulement un espoir que ce ne soit pas révélateur de la pression inconnue de celles et ceux qui n’ont pas eu à faire face aux réalités du mandat d’élu local !
Une maire du canton s’est retrouvée 48 heures après son élection avec deux morts par armes à feu dans sa toute petite commune…Une autre a encaissé le choc d’être la première présente sur l’incendie criminel des locaux techniques communaux avec destruction de la totalité du matériel et des véhicules… Tous sont unanimes : le logement devient une préoccupation générale avec des situations impossibles en zone rurale… La précarité les envahit chaque jour un peu plus et ils n’ont pas eu le temps de prendre leurs marques… La réforme des collectivités annoncées comme mise en place à la hussarde les place dans une incertitude peu rassurante… C’est un climat général qui stresse même les plus aguerris. La tentation de Venise existe ! Et dans le fond j’assume encore mieux une décision mûrement réfléchie surtout dans le marécage politique actuel ! Je ne savais pas depuis 40 ans que la liberté d’agir c’était aussi beau !
Nous savons maintenant toutes et toutes que certains êtres humains s’enrichissent sans cesse, accumulant des sommes astronomiques au détriment de milliards d’autres.
Mais, quel est donc l’intérêt d’appauvrir outre mesure ses contemporains, puisque tout le système d’enrichissement de certains est basé sur la consommation de biens matériels par les autres ?
Et bien , à y réfléchir à deux fois, tout ceci est la preuve que la relance de la consommation, fer de lance des discours optimistes, est un leurre.
Le seul moyen réel d’enrichissement des nantis est aujourd’hui la destruction de toutes les structures, destruction menant à coup sur vers la seule solution alors envisageable pour maintenir un minimum vital: le crédit .
Les cotations en bourse des entreprises effectivement actives n’offrent plus autant de bénéfices que la cotation des intérêts des dettes nationales, et particulières.
Le crédit à la consommation est plus rentable, pour les puissants, que la consommation.
D’où l’intérêt de la destruction pour les uns, et celui du retour au troc pour d’autres !