Ebola… un nom inconnu au Brésil !

Fievre_EbolaUne catastrophe sanitaire se déroule au moment même où la planète a les yeux tournés vers les stars du ballon rond. On crève dans l’indifférence en Afrique de l’Ouest dans l’indifférence générale. Les responsables institutionnels se renvoient la balle, et le « virus », pas celui du foot mais l’autre, continue de circuler. Au dernier point de l’OMS, le filovirus responsable de la terrible fièvre Ebola avait infecté 528 personnes et tué plus de 330. « Il est clair que l’épidémie connaît maintenant une seconde vague », a déploré Bart Janssens de Médecins sans Frontières.  Ces chiffres sans précédents s’accompagnent d’une mortalité élevée… et aucun médicament ne peut encore traiter la maladie. Seule solution : éduquer les populations pour limiter la transmission au maximum. Mais c’est quasiment mission impossible dans un territoire où les médecines traditionnelles dominent.

« L’OMS et ses partenaires continuent de fournir l’expertise technique nécessaire aux ministres de la Santé pour cesser la transmission du virus par les communautés ou les structures de soin », a souligné l’OMS dans son dernier point épidémiologique. Une mission a même été dépêchée en Guinée. Elle devra évaluer la réponse nécessaire à l’épidémie et proposer une approche stratégique adaptée. De belles paroles car pour cela, il faudra encore « résorber la résistance communautaire qui émerge dans certaines zones. » Bref plus rien ne peut arrêter une contamination dramatique ! Quand il faudrait une mobilisation générale des pays possédant les moyens d’intervention adaptée on laisse les populations se débrouiller face à un fléau dont elles ignorent tout !

La maladie à virus Ebola (autrefois appelée aussi fièvre hémorragique à virus Ebola) est une maladie grave, souvent mortelle chez l’homme. On enregistre en effet au cours des crises épidémiques un taux de mortalité pouvant atteindre 90%. Ces flambées surviennent principalement dans les villages isolés d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest, à proximité des forêts ombrophiles tropicales. Le virus se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine. On pense que des chauves-souris frugivores, de la famille des ptéropidés, sont les hôtes naturels du virus Ebola. Les personnes gravement malades ont besoin de soins intensifs de soutien. Il n’existe pas de vaccin ou de traitement spécifique homologué, que ce soit pour l’homme ou pour l’animal… et donc l’épidémie peut vite devenir exponentielle et elle serait même « hors de contrôle » selon Médecins Sans Frontières. Elle connaîtrait « une seconde vague », a affirmé le directeur des opérations médicales de MSF.

Les ministres de la Santé de Guinée, Sierra Leone et Liberia se sont rencontrés à Conakry. Le ministre guinéen, a rappelé que « toutes les mesures sont prises pour aller au bout de cette épidémie. » Il a également appelé les populations à prendre leurs responsabilités et respecter les consignes sanitaires. Bart Janssens a, de son côté, critiqué « l’inefficacité de l’OMS et des gouvernements africains » émettant un son de cloche très différent que le fameux « tout va bien on maîtrise ! » Au début de l’épidémie mi-mars, le risque était très minime, mais aujourd’hui celui-ci grandit. L’épidémie s’étend, car les gens continuent de bouger dans d’autres pays de la région. Il faut une mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs pour que l’on puisse l’arrêter au plus vite. Pour stopper ou diminuer la contamination, les deux piliers sont le suivi de ceux qui sont entrés en contact avec les malades pour qu’ils n’infectent pas d’autres personnes et l’encadrement des… funérailles pour que les gens ne repartent pas chez eux infectés par Ebola. Cela est fait aujourd’hui, mais pas de manière assez rigoureuse. En plus la peur est telle que les familles cachent les malades.

L’Afrique dans laquelle on ne connaît pas forcément les frontières artificiellement créées par les décolonisateurs s’enfonce dans une crise humanitaire désastreuse. Les guerres s’intensifient sur la base de querelles tribales ou religieuses. Les ressources naturelles sont surexploitées par les Chinois et les grands trusts charognards américains, canadiens ou français. La famine n’a jamais été éradiquée. La démocratie montre souvent ses limites. Les écarts sociaux sont effarants (ne dit-on pas que les dirigeants du football camerounais ont craqué des millions au Brésil) et posent problème. Maintenant Ebola (on croirait un nom e buteur:!) arrive pour répandre la mort… pendant que là-bas au Brésil on continue à vanter les mérites de joueurs pervertis pas le fric !

Cet article a 2 commentaires

  1. J.J.

    C’est loin l’Afrique !
    C’est loin la Réunion !
    Mais maintenant que le moustique tigre commence à prospérer en France, on trouve que les distances paraissent relativement plus courtes.

    Est-ce qu’il faudra qu’Ebola commence à prendre des allures colonisatrices de nos continents de privilégiés pour que les autorités (en principe) compétentes commencent à se bouger le postérieur ?

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