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La théorie de l'offre demande a être révisée

On peut se poser de plus en plus la question de savoir quels sont les conseillers économiques du Président de la République et par extension ceux du gouvernement ? Il serait parfois agréable de les voir en première ligne, tirés de l’ombre de laquelle ils tirent les ficelles de choix pour le moins contestable. Pour ma part j’ai toujours pensé que ce type de personnages secrets, investis de leur science et plus encore persuadé d’avoir raison face aux « bouseux » de la France d’en bas n’ont aucune légitimité politique et donc ne compte pas pour grand chose dans le quotidien des gens sauf à les conduire vers le désespoir. Actuellement le constat est clair : les conseilleurs ne sont absolument pas les payeurs et surtout de ceux qui en 2017 assumeront face à l’opinion publique l’échec qui attend la Gauche. Rien ne fonctionne et ils continuent à prôner que la solution à tous nos maux est celle de « l’offre ».
En résumant de manière simpliste c’est la théorie de la tête de gondole appliquée à l’économie ! En proposant aux consommateurs des produits, des prestations, des investissements moins chers il sera possible de redonner du tonus à l’économie sous prétexte que les gens vont se ruer sur une voiture moins coûteuse, un logement moins onéreux ou des vêtements à bas prix. Sauf que rie ne prouve que cette « offre » tentera une France qui épargne à tour de bras et qui n’achète plus. Et donc trimestre après trimestre, les indicateurs économiques demeurent mauvais voire angoissants n’empêchant pas le gouvernement de continuer à foncer tête baissée dans le mur qui s’annonce plus très loin.
Le choix effectué est simple :François Hollande a opté pour l’offre en favorisant les entreprises qui doivent développer la croissance pouvant leur être profitable. En restaurant leurs marges, jugées trop basses, elles se mettront à investir, favorisant ainsi la reprise économique. En fait c’est le contraire qui se produit car quand il n’y a pas de demande l’offre devient inutile ! On voit mal une entreprise se mettre à proposer des produits à une clientèle qui n’en veut pas pour de multiples raisons. On n’a jamais vu les personnes âgées se précipiter dans les commerces pour y dépenser les fonds placés sur un livret de caisse d’épargne peu productif mais sécurisant. D’ailleurs ce n’est pas pour rien que court la rumeur selon laquelle le FMI voudrait taxer les dépôts bancaires !
Les Français ont massivement épargné au début de l’année 2014 selon les statistiques de la Banque de France publiées le 8 août 2014. L’institution pointe ainsi la « reprise des placements financiers au premier trimestre 2014, en dépôts à vue, livrets d’épargne réglementée et contrats d’assurance-vie ». Les épargnants y ont placé 21,7 milliards d’euros au premier trimestre 2014 contre 8,4 milliards d’euros sur les trois derniers mois de 2013. Les Français renouent ainsi avec l’épargne après une année 2013 marquée par le recul des placements des ménages à 71 milliards d’euros, contre 87 milliards d’euros en 2012. Le taux d’épargne des ménages grimpe d’ailleurs de 15,1% en 2013 à 15,9% au premier trimestre 2014. Conséquence de cette tendance nouvelle, le total des placements financiers atteint un niveau record de 4.075,2 milliards d’euros contre 3.854,2 milliards d’euros un an plus tôt. Surtout, entre le 1er janvier et le 31 mars 2014, ce patrimoine a gonflé de 3.986,2 à 4.075,2 milliards d’euros. Un record qui tue en fait la théorie de « l’offre » à court et moyen terme.
Deux ans plus tard, force est de constater que cette décision est un échec. L’investissement des entreprises financières est repassé dans le rouge en 2014 : – 0,7 % au premier trimestre et – 0,8 % au second, selon l’Insee. Au deuxième trimestre, la consommation n’a progressé que de 0,5 % par rapport au troisième trimestre 2013. et donc au troisième trimestre, la croissance a encore été nulle et, pour l’ensemble de l’année, elle devrait seulement atteindre 0,5 %. À moins d’une contraction de l’activité économique au dernier trimestre qui contraindrait le gouvernement à une marche arrière supplémentaire. Il est vain de croire aux vertus d l’offre car les entreprises n’anticipent pas une hausse de la demande et n’ont aucune raison d’investir même si leur taux de marge est en hausse. Au premier trimestre 2014, il a ainsi atteint 30 %, soit une hausse de 0,6 point par rapport au dernier trimestre 2013. Une étude de l’Insee, parue il y a un an, indiquait que 58 % des entrepreneurs affirmaient que leurs sociétés souffraient uniquement d’un problème de… demande. Ils n’étaient que 19 % à mentionner le coût du travail. La vérité est là. Vous vous moquez de payer plus cher vos ouvriers, vos cadres, vos employés quand il y a une demande soutenue et que votre carnet de commandes est garni en revanche que faire quand personne ne veut de votre produit ou de votre prestation. La baisse des ressources des collectivités territoriales va accentuer ce phénomène car elles ne vont considérablement diminuer leurs appels aux marchés publics. L’offre n’y changera rien. Ce n’est pas parce que les entreprises de TP vont baisser leurs prix que les communes ou les conseils généraux vont dépenser davantage ! La chute se profile mais dans le fond les spécialistes économiques justifieront leur échec par l’inertie du peuple qui ne consomme pas mais qui épargne par peur du lendemain ! Doit-on lui donner tort ?

Cet article a 6 commentaires

  1. Patrice Chapuis

    D’où un paradoxe :  » Vouloir tout payer moins cher va coûter très cher ».

  2. J.J.

    « Vouloir tout payer moins cher va coûter très cher ».

    C’est un peu l’idée que développe dans son livre : « 50 Idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation » (Allary Editions : éviter Amazon…) l’agronome Marc Dufumier à propos de la gestion de l’agriculture dans notre monde de rentabilité théorique et « à tout prix ».

  3. Vent d'Est

    Visiblement M. Hollande et son gouvernement vivent « hors sol » : comme tout un chacun qui a effectué au moins une fois dans sa vie d’internaute un achat sur un ou des sites de vente en ligne, je reçois chaque jour dans ma boîte mail une avalanche « d’offres » plus alléchantes les unes que les autres accompagnées souvent de remises (à vérifier) faramineuses. La politique de l’offre (commerciale) n’a donc pas attendu le tandem Hollande-Valls pour mettre les pinces à vélo. Seulement voilà si l’offre ne manque pas, à l’inverse les moyens pour y répondre manquent de plus en plus pour un nombre de personnes de plus en plus élevé et pas forcément concernant le superflu.

  4. François

    Bonjour !
    Allons, allons, messieurs les commentateurs ! N’oublions pas les bases du commerce car la politique est un commerce … de dupes , je vous l’accorde, mais un commerce puisque, J- M lui- même le reconnaît, il s’agit d’offre et de demande.
    Or, qu’enseigne-t’on aux élèves de collège en cours de technologie ?
    On doit dénombrer et quantifier la Demande AVANT de lancer l’Offre.
    Comme exemple de « loupé », nous avons l’automobile gavée d’informatique ( car dada des créateurs ) confrontée à la fuite des clients qui se dirigent vers des véhicules simples et low-cost. Mon professeur d’économie agricole ( un instituteur reconverti … issu de l’EN dans les années 1940 ! ) avait pour leitmotiv  » Ne produisez pas du poulet à ,goût de noisette pour aller le vendre mais produisez du poulet à goût de noisette QUE LE CONSOMMATEUR VOUS DEMANDE ». Cela peut paraître simpliste pour nos énarques hors sol ( oui Vent d’est ! ! ! ), mais, même si, une fois, vous réalisez un bon coup, la réalité vous ramènera très vite vers cette notion de base.
    Pour faire la liaison avec les conseilleurs de l’Elysée, je te rejoins, Jean-Marie, car ces gens-là imbus de leur science factice sont coupés de la réalité des « bouseux » de la France d’en-bas et, dans leur valse-hésitation, ne peuvent conduire le pays que vers une catastrophe humaine du genre que nous commémorons actuellement, le tout avec la haute bénédiction d’une école alsacienne dévolue à quelque secte dont le seul but est de préparer l’asservissement d’un pays à une puissance étrangère. Cela peut faire peur mais il faut regarder la réalité en face !
    Cordialement.

  5. Patrice Chapuis

    Je ne sais pas si à l’ENA on enseigne les maths, mais personnellement je pense avoir quelques bases. Par exemple pour la TVA: Si j’achète un produit dans un magasin en France qui vaut 100 euros, le commerçant va reverser à l’état 20 euros. Bon très bien. Maintenant, je trouve ce produit couramment sur internet brader à 50 euros. L’état ne va encaisser que 10 euros. Sans parler de l’impôt sur les sociétés qui sera forcément moindre. Et inutile de parler du commerce parallèle sur le net qui pullule en veux-tu en voilà. Bon internet c’est bien, on y trouve tout, mais à un moment donné il va peut être falloir s’intéressé d’un peu plus près à ce manque à gagné qui en réalité profité à des entreprises basées hors de France et qui inondent le web de produits asiatiques.
    Si la demande est en baisse dans les magasins physiques ce n’est pas tellement le cas sur le WEB. Ce que le consommateur français doit savoir, c’est que ces taxes et impôts qui ne rentrent pas dans les caisses de l’état, il va bien falloir les payer un jour. Il n’y a qu’à demander à nos amis Grecs.
    Bon, je m’arrête là car je vais être trop long et ce n’est pas le moment d’écrire un roman.

    Patrice

  6. François

    Re-Bonjour !
    @ Patrice Chapuis
    Mes connaissances pratiques du calcul de la TVA me permettent de vous signaler une petite erreur … très courante dans l’esprit du consommateur, car résultant d’une « intoxication médiatique ».
    En effet, le taux de TVA que vous avez pris ( 20%, le plus répandu) est appliqué sur le prix hors taxe, ce qui donne, pour 100 € payés par le consommateur une TVA reversée de 16 € 666…arrondie à 16 € 67 ! Cela peut sembler une banalité mais en fin d’année comptable, c’est énorme ! ! !
    Cela n’enlève rien à votre belle démonstration que, sans vous vexez, je complète par cet exemple concret: un ami, fervent admirateur de la marque allemande à l’étoile cerclée se met en quête d’un capteur pour son 4X4 informatisé.
    Prix concessionnaire local: 148 € avec 24 h de délai ; sur un site allemand: 21 € 3o port compris rendu devant sa porte le lendemain au courrier. Vous comprendrez qu’en période de restriction budgétaire IMPOSEE, le patriotisme cède le pas à l’économie directe !
    Cordialement.

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