Voulons nous toujours d'une République "une et indivisible" ?

997515_1410166830_997469-1410161743-ecosse-vote-yes-referendumIl va bien falloir d’une manière ou d’une autre que quelques politiques reviennent sur les bancs de l’école et révisent leur histoire de France. Par exemple il serait bon au moment où se profilent dans des pays européens des velléités séparatistes qu’ils relisent les principes fondateurs de la république qu’ils doivent servir. Le 25 septembre 1792 la République fut en effet déclarée « une et indivisible «  et ce principe fondateur est repris dans la constitution d 1958. C’est sans ambiguïté mais comme c’est occulté dans la période actuelle on ne sait pas toujours que «  La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. ». Simple, clair mais toujours inappliqué puisque des interférences viennent trahir cette volonté d’unité. L’émergence de particularismes culturels et linguistiques ont agité à de maintes reprises quelques provinces. Depuis 1792 la querelle ne s’est pas apaisée : le fédéralisme n’a jamais vraiment disparu du paysage institutionnel. Le système des « lands » allemands hantent les esprits ;

Désormais une nouvelle donne apparaît en Europe avec la tentative de sécession de l’Ecosse qui risque de faire de la Grande Bretagne un royaume désuni. Le scrutin du 21 septembre va remuer toute l’Europe. Les Catalans attendent leur heure. Dans une forêt de drapeaux rouge et or, des centaines de milliers de nationalistes ont manifesté hier à Barcelone pour réclamer le droit de se prononcer par un vote sur l’avenir de la Catalogne dans l’Espagne, à l’instar de l’Ecosse. Contrairement au gouvernement britannique, qui a autorisé le référendum écossais sur l’indépendance le 18 septembre, le gouvernement espagnol refuse tout référendum régional d’autodétermination. Invoquant la Constitution, il veut interdire celui que la Catalogne prépare pour le 9 novembre… bref le corset des nations craque en deux pays symboliques. Si en Ecosse le barrage cède il va y avoir une foultitude d’autres demandes.

Faut-il rappeler que la Belgique est dans la tourmente sur ce sujet entre Flamands et Wallons ? Doit-on ignorer que Umberto Bossi le leader du parti, de la Ligue du Nord a exalté « la Padanie » comme symbole des forces vives de l’Italie du Nord, par opposition au sud considéré comme arriéré. Le parti a initialement réclamé une sécession de la Padanie du reste de l’Italie : le 15 septembre 1996, la Ligue du Nord a décrété lors d’une cérémonie l’indépendance de la « République fédérale de Padanie » (Repubblica Federale della Padania), qui n’a fait l’objet d’aucune reconnaissance officielle et est demeurée à l’état symbolique, faute d’adhésion populaire manifeste.

Les partitions avec indépendance institutionnelle de chaque région se profilent dans de nombreux autres pays européens avec le regard bien veillant de Bruxelles qui ne rêve que de balkanisation des pouvoirs nationaux pour prendre la main sur des États plus faibles. Un séisme, dans cette période des « égoïsmes collectifs » triomphants risque de se produire à Edimbourg ouvrant une voie royale aux fédéralistes !

La partition de la France en 12 régions (désir affirmé à La Rochelle à table par Manuel Vals) ne paraît pas forcément dangereuse. Elle va retenir le soutien d’un peu plus d’un Français sur deux selon des sondages mais il existe désormais ds enjeux bien différents de ceux des « économies » à réaliser (personne ne l’a encore vraiment démontré sauf à privatiser des pans entiers des services publics). Selon une étude dont j’ai pu voir le résultat, deux des nouvelles régions souhaitées par les socialistes tomberont sûrement en décembre prochain dans le panier du front national ! Provence Alpes Cote d’Azur (PACA) et surtout Nord Pas de Calais Picardie (NPCP) deviendront des zones livrées au pouvoir du FN dont on constate les capacités gestionnaires à Hayange ! L’une a actuellement 4,9 millions et l’autre 6 millions d’habitants et elles auront la possibilité de s’isoler par des décisions qu’il faudra constamment contester de la fameuse devise « une et indivisible ». Il est certain que la gouvernance de ces « provinces » sera  limite ou volontaairement en opposition par rapport à l’Etat ! On ira inévitablement vers des velléités « d’indépendance » tout au moins vis à vis des principes fondateurs républicains pour certains de ses habitants.

Quid de la liberté associative ? Quid de l’égalité d’accès aux services et à la solidarité ? Quid de la fraternité ? Rappelons à celles et ceux parmi vous qui ont tendance à penser que cette vision est exagérée que l’extrême droite a remporté, dimanche 7 mars 2003, une impressionnante victoire électorale en Autriche. Le  » parti de la liberté  » du nationaliste Jörg Haider était arrivé en tête des élections provinciales en Carinthie avec 42,1% des suffrages ! Le  » parti de la liberté  » défendait des positions bien particulières. Non seulement il militait ardemment contre l’immigration et l’Union européenne, mais son leader avait multiplié les déclarations scandaleuses. En 1991, Haider avait déjà été contraint d’abandonner son poste de gouverneur de la Carinthie pour avoir vanté la  » politique de l’emploi d’Adolf Hitler « . Il a également déclaré que les Waffen SS méritaient «  honneur et respect ». On en reparlera dans quelques semaines en France, après le vote écossais et le 9 novembre celui de la Catalogne. Il sera alors trop tard pour se souvenir de l’article I de la Constitution !

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