Faire le bon choix à la croisée des chemins…

Il arrive parfois que les choix d’orientation de sa vie ne soient pas faciles. Un peu comme le marcheur solitaire qui se retrouve face à un carrefour de plusieurs chemins et qui doit opter pour la bonne direction. Dans ces situations les paramètres ne sont pas toujours les mêmes.
Il existe d’abord une alternative simple : arrêter et poser sa besace au bord du chemin ou poursuivre la route avec le risque de ne plus avoir la confiance que nécessite une nouvelle distance. La fatigue intellectuelle et physique existe et elle ne permet plus parfois d’avoir la lucidité nécessaire. La tentation est donc forte de s’asseoir pour passer le relais aux autres. Surtout quand autour de vous on souhaite sans le dire vraiment que vous ne vous lanciez pas dans une nouvelle aventure de 6 ans. Le bonheur de ne plus cumuler les charges est aussi valable pour celui qui les abandonne que pour celles et ceux qui vivent à ses cotés. Le silence devient pesant car il correspond à une vraie frustration pour les autres de ne pas parvenir à vous convaincre de stopper près de 50 ans d’engagement constant au service de l’intérêt général. On en souffre surtout parce qu’on est incapable de se décider et on se ment en se disant que l’on a vraiment envie de continuer. L’âge vient et on vous le fait sentir et il devient idiot de tabler sur l’avenir… alors pourquoi tenter d’aller plus loin ! L’ombre attirante de l’inaction devient plus appréciable que le soleil brûlant de l’exposition en public. Il y a aussi les effets matériels sur le vie quotidienne de cette poursuite d’un parcours nécessitant outre l’investissement humain celui de tout ce que l’on possède.
Dans l’autre camp il y a les « amis », les « fidèles » qui tentent par tous les moyens de vous convaincre de continuer. Ils sont persuasifs car ils arrivent à ancrer en vous l’idée que vous êtes indispensable. La pire de toute ! Ils instillent le principe que vous les abandonnez, que vous les laissez et qu’il n’y a que vous pour les sauver et les protéger. Quand le danger de l’échec est bel et bien présent la pression devient pourtant de plus en plus forte. Alors que vous oscillez entre une direction ou l’autre ils parviennent au moins à vous faire douter de la solution qui est en vous. Leur solidarité est émouvante. L’affectif joue à plein sur le thème de « que serions nous sans toi ! » Sauf que quand vous partez, que vous connaissez l’exigence de la route qui vous attend, que vous savez qu’il y a déjà des embuscades dressées qui vous attendent vous êtes moins certain que la vérité est au bout du chemin qu’ils vous proposent. Partir oui ! Partir avec des boulets aux pieds c’est déjà plus problématique même si on est plusieurs à pouvoir les tirer !
La jeunesse, la nouveauté, la dynamique et la foi dans l’avenir peuvent être décisives dans le processus décisionnel. Quand on sent qu’elles ne sont plus présentes est-il honnête de s’accrocher ? Il faut alors puiser dans ses convictions pour retrouver l’envie de se faire des ampoules aux pieds ! Les grands marcheurs le savent bien. Renoncer un petit matin, remonter dans le train ou dans une voiture bienveillante pour retourner au point de départ n’a jamais été un acte facile. Ne serait-ce que parce que l’on a une idée de soi-même peu flatteuse. Quand on est sur la route on va jusqu’au bout en espérant que demain sera plus facile, que les montées seront moins raides et la chaleur ou la pluie moins forte.
Il ne reste plus alors que la question essentielle à se poser. Est-ce que je continue pour moi ou est-ce que je continue avec l’espoir d’être utile pour les autres ? Facile sur le principe mais extrêmement délicat en matière d’analyse car il suppose que vous puisiez avoir un effet positif sur celles et ceux auquel vous destinez votre action. Or dans la période actuelle la société négativiste roule à fond, contre ceux les femmes et les hommes qui prennent des responsabilités, contre toutes leurs décisions, contre toutes leurs tentatives sincères de modification du contexte…L’indifférence se traduit par le refus de prendre parti et plus encore par la défection des gens pouvant justement vous accompagner. Il faut donc encore et encore réfléchir et s’interroger en se disant que les cimetières sont peuplés de gens qui se sont crus irremplaçables mais en se rappelant aussi que la première défaite c’est de refuser le combat pour ses idées… Alors c’est un peu difficile de prendre le bon chemin entre conforter l’individualisme ambiant et la solidarité dans l’action qui paraît parfois inutile !

Cet article a 2 commentaires

  1. Cathy Callen

    Le bon choix n’est pas le choix des autres, le bon choix est le choix personnel. Il doit être bien réfléchi et ne dois pas subir l’influence des autres. C’est un choix personnel qui doit être fait en son âme et conscience en pensant à soi-même et en pensant à ses proches.

  2. François

    Ce texte métaphorique reflète probablement un vague à l’âme dont j’ignore l’essence mais dont on comprend le sens.
    Il est parlant car chacun trouve, un jour ou l’autre, sur sa route une croisée de chemins et une décision à prendre.
    Celle ci serait moins lourde si elle n’engageait que soi sans incidence sur l’entourage affectif.
    Pourtant ,tout le monde n’a pas les mêmes scrupules. Certains n’hésitent pas à se faire le guide de tout un groupe , promettant à ceux qui les ont suivis d’emprunter une voie , et d’en choisir une autre dés le début du parcours. On pensait aller par le chemin de gauche , comme expliqué au départ , et le guide prend celui de droite sitôt la marche commencée. Certains suivent aveuglément, d’autres posent leur sac et réfléchissent, d’autres font demi tour pour retrouver leur chemin.

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