CANTONALES – Le reflet comptable d'une politique dynamique mais rigoureuse

Dans toutes les collectivités territoriales approche le moment où l’on doit voter ce que l’on appelle le « compte administratif » (CA) reflet de la gestion de l’année écoulée. Ce document complété par le compte de gestion concordant du trésorier public, constitue le véritable reflet des recettes et des dépenses de la commune, de l’intercommunalité ou du Département. En fait c’est le document permettant une analyse complète de la situation financière de l’entité l’ayant produit. Il servira à la tutelle (Préfecture, Trésorerie générale et Cour des Comptes) de dégager les indices ou ratios permettant de comparer les différentes gestions. Il est également possible de mesurer l’écart entre les prévisions annoncées aux budgets (primitifs, supplémentaires et éventuellement aux décisions modificatives) et les réalisations arrêtées en fin d’année tant en fonctionnement qu’en investissement. Difficile pourtant de faire comprendre aux électrices et aux électeurs qu’un élu doit en permanence rendre compte à ses pairs des engagements souscrits et qu’il est aisé de contrôler, si l’on s’en donne la peine, l’exécution à travers ce document comptable. Il est ni plus ni moins que le reflet de la politique menée au quotidien.

Durant le mandat écoulé au Conseil général les débats financiers ont souvent été inspirés par des considérations nationales et n’ont pas nécessairement porté sur les réalités départementales. Il faut donc attendre la communication du bilan pour voir se positionner réellement les différents partis. Le C.A. 2014 ne sera examiné que courant avril 2015 en raison de la période électorale. Il est cependant possible d’en connaître les grandes lignes car les chiffes clés sont connus et auront seulement besoin d’être finement ajustés avec le comptable public.

Notée au plus haut niveau possible par Standard § Poors (c’est à dire celui du pays) la gestion fait apparaître malgré un contexte pénalisant (baisse des dotations de l’État) une situation saine et en tous points conformes aux prévisions. C’est ainsi que l’objectif d’un autofinancement disponible à hauteur de 8 % du budget de fonctionnement aura été une nouvelle fois tenu (8,20 %) avec un résultat supérieur à 116 millions. Une première satisfaction pour la majorité départementale car cette somme permet d’assurer un niveau d’investissements satisfaisant pour 2015.

Le total des dépenses de fonctionnement a été de 1,297 milliard (+3,29% essentiellement dus aux allocations de solidarité) et celui des dépenses sera de 1,412 milliard (+3,10 %) soit le delta positif de 116 millions. Grâce à des économies tangibles le Conseil général (masse salariale inférieure à 17 %) a parfaitement réussi en 2014 à éviter l’effet ciseau lié à la baise des dotations et à l’accroissement continu des allocations individuelles de solidarité !

Au cours de 2014 le Conseil général aura par ailleurs injecté dans l’économie locale 216 millions d’€ dont une part en subventions à l’égard des autres partenaires ce qui conduit à un effet levier de plus de 350 millions d’€ supplémentaires. On retrouve donc pleinement le rôle essentiel des collectivités territoriales dans la vie économique de leur territoire d’intervention. La Gironde a été à cet égard l’un des rares départements dans lequel les chantiers, les réalisations concrètes, las améliorations réelles des services n’ont pas baissé (hors grandes opérations comme la LGV ou l’opération solidarité 2013) malgré la crise. Ce résultat n’est possible que grâce à une politique prudente en matière d’endettement et surtout avec une planification mesurée des investissements.

Les frais financiers sont quasiment stables d’une année sur l’autre autour de 17 millions d’€ ce qui est extrêmement bas pour une collectivité (1,5 % du fonctionnement) . En revanche l’encours de la dette a progressé pour atteindre 658 millions avec un solde sur l’année cependant limité à 56 millions d’€. La durée du remboursement est passée de 5,3 à 5,8 années quand la « norme » maximum généralement admise se situe à 12 ans !

Tout a été fait pour que cette progression de la dette exclusivement réservée aux équipements soit limitée car il est indispensable de préserver l’avenir… et conserver des possibilités d’emprunter. 112 millions d’€ ont été consacrés en maîtrise d’ouvrage directe du département en 2014 aux routes, aux collèges et au patrimoine de la collectivité. ; 59 millions aux subventions ; 29 millions ont été consacrés à honorer la dette LGV ce qui permet à la Gironde d’avoir versé 88 % de son engagement au 31 décembre 2014 ! Tous ces chiffres représentent de l’emploi pour des milliers de Girondines et de Girondins.

La santé financière du futur Conseil départemental permet d’espérer un avenir qui sans être rose sera au minimum moins gris que prévu. Rien n’est facile en cette période. Une seule certitude cependant les actes ont été dans bien des domaines en parfait accord avec les engagements. On est loin, très loin, trop loin de la perception qu’ont les gens de leur Département et des affirmations sur papier glacé qui vont bientôt circuler. Les chiffres sont plus têtus qu’ont le croît !
Jean-Marie Darmian

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