Le "bo…intox" prend la tête de plus en plus de jeunes vieux

Parfois on se retrouve à regarder faute d’autreoccupation des émissions de télévision dans laquelle défilent des personnalités dont on se demande quel est l’état mental réel. Il est évident que si leur cerveau est aussi endommagé que leur visage et s’il a été autant rafistolé il y a lieu de s’inquiéter sur les bienfaits de la chirurgie esthétique. Leur besoin d’image est tel qu’elles utilisent tous les moyens pour rectifier leur image défraichie par le temps. Jusque là c’est une supposition mais ce parallèle vient de prendre une autre tournure à la suite d’une étude australienne. Après les prothèses des seins qui menacent la santé des femmes on assiste à une forte mise en cause du botox permettant d’effacer les rides imposées par l’âge.
D’après cette équipe de l’Université du Queensland, les molécules de toxine botulique, utilisées par les chirurgiens esthétiques pour atténuer les rides, se déplacent par les nerfs, jusque dans le cerveau et la moelle épinière des patients. Il va falloir indemniser des milliers de patients et de patientes. Le botox est un traitement sans danger, qui est utilisé depuis plus de 20 ans et qui permet à des gens fortunés de faire croire en leur éternelle jeunesse avec bien des désagréments. Il n’engendre aucun effet indésirable, en dehors de la paralysie locale, et c’est un fantastique médicament pour traiter les maladies entraînant une hyperactivité musculaire mais pas nécessairement pour des usages beaucoup plus accessoires.
Cette découverte n’est pas la première qui montre que le Botox a des effets sur le cerveau. En mesurant l’activité électrique du cerveau avant et après une injection de toxine botulique des chercheurs de l’université de Zurich ont démontré que la substance diminue aussi les signaux électriques produits par le cerveau. L’étude montre également que le botox influence d’autres zones plus éloignées du site d’injection, notamment une région cérébrale qui commande les mouvements de la main. « Après injection de la toxine la sensibilité de la main s’en est trouvée altérée », commentent ces chercheurs dans une intervention à la télévision suisse (rts). Des conclusions que la société fabricante de Botox (Allergan) a toujours réfutées. On s’en serait douté ! Pour rappel, le Botox est un produit courant et autorisé en France depuis 2003, les médecins et les chirurgiens en proposent sous forme d’injections renouvelables tous les 6 mois. Il atténue les rides en provoquant… une paralysie ciblée des muscles.
En fait même si tout se révèle faux, ces études mettent en évidence un phénomène social qui s’accélère. A n’importe quel prix une partie de la société cherche à retarder les stigmates du vieillissement. De multiples produits, soins, plantes, mélanges savants, exercices s’inventent chaque jour et remplissent les caisses de groupes imaginatifs en matière de propositions vers les nostalgiques de la jeunesse. Ces actes strictement commerciaux entrent dans le domaine de la fameuse « silver économy » et ne reposent parfois sur aucune preuve scientifique de leur efficacité.
Depuis quelque temps, une nouvelle mode est apparue, c’est celle de suivre le processus de jeunisme. Ce mot est péjoratif, car c’est une valorisation excessive de la jeunesse qui règne dans tous les milieux. On parle de jeunisme pour désigner l’enthousiasme pour les techniques de chirurgie esthétique, et de soins du corps. Les gens suivant cette mode font une fixation sur l’idée de vieillir et refuse véritablement cette étape de la vie le plus longtemps possible puisqu’elle est inévitable. Il s’accroche à l’idée simple que la mort peut-être repoussée indéfiniment. Mort sociale, mort professionnelle, mort économique, mort sexuelle, mort des apparences…et mort physique font désormais peur ! Le botox comme bien d’autres produits probablement moins dangereux symbolise la prise de risques que des femmes et des hommes sont prêts à assumer pour se donner l’illusion de la jeunesse éternelle.
Cette peur, c’est d’abord la peur de ne plus séduire, de ne plus se sentir désiré, de ne plus se sentir admiré devient de plus en plus courante. Les hommes ainsi que les femmes veulent retarder l’échéance fatale en utilisant tous les moyens mis à leur disposition pour vieillir le moins vite possible et paraître, rester jeune ainsi qu’améliorer leur image qu’ils estiment dégradée par le temps.
Il est donc important pour eux de traquer les rides, les cernes et les défauts les plus minimes qui sont des signe extérieurs de vieillesse et d’exclusion à cause de cette pression du jeunisme, l’envie de paraître jeune à tout âge n’a jamais été aussi clairement affichée. On découvrira bientôt que c’est comme dans beaucoup d’autres domaines : une histoire d’exploitation des peurs et surtout une source inépuisable de fric !

Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    Le botox, faut-il le rappeler, fait référence au botulisme, maladie, ou plutôt intoxication, la plupart du temps mortelle, provoquée par l’ingestion de conserves avariées contenant la toxine botulique.

    Sachant cela, j’ai toujours pensé que l’utilisation des dérivés de cette toxine (la plus puissante des toxines connues) relevait d’une démarche suicidaire à plus ou moins long terme.
    Il est vrai que je n’ai jamais eu l’intention de faire procéder à un ravalement de façade.

    Il est vrai que si ma situation sociale était un peu plus brillante et mon désir de me pavaner en public plus développé, mon point de vue serait sans doute différent ….

  2. pc

    on se demande si c’est le botox qui atteint le cerveau, ou si c’est le cerveau déjà atteint qui pousse à se botoxer….

  3. J.J.

    « on se demande si c’est le botox qui atteint le cerveau, ou si c’est le cerveau déjà atteint qui pousse à se botoxer… »

    Observation très pertinente, c’est probablement un compromis entre les deux…

Laisser un commentaire