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La société bruisse de contradictions : protéger la bio diversité repose parfois sur le soutien aux plantes carnivores exotiques ou au sauvetage (légitime) de la baleine à bosse. En fait la politique la plus efficace c’est celle qui est menée localement, sur le quotidien et avec le soutien du plus grand nombre. Or elle provoque souvent incompréhension, critiques farouches, oppositions de lobbies égoïstes. On ne prête plus attentions au massacre de nos plantes et on néglige la mort d’un hérisson, d’un rouge-gorge ou à la disparition des hirondelles des cieux girondins au prétexte que les images de Discovery Channel n’en parlent surtout pas !
Que n’entend-on pas par sur les politiques publiques différenciées de tonte des pelouses qui peuvent aller de « ces fainéants ne peuvent même pas tondre tout l’espace ! » à « c’est dégueulasse ils ne finissent même pas le travail », quand ce n’est as « avec nos impôts ils font bien n’importe quoi ! ». Depuis quelques jours le sujet essentiel concerne la fauchage des bordures des routes départementales ou communales ! « Autrefois ils étaient plus propres ! »… « c’est lamentable de laisser pousser ainsi l’herbe ! » «  que foutent les élu(e)s avec notre pognon ? »… et tellement d’autres remarques de haut niveau écologique
Rappelons que de tous temps le fauchage est réalisé avant tout pour assurer la sécurité des usagers et maintenir la viabilité des infrastructures routières pas pour l’esthétique paysagère .
Toutefois l’agenda 21 du département de la Gironde a dédié dès le début, au fauchage et à l’utilisation des produits phyto sanitaire, deux fiches d’action clairement identifiées. Pas toujours comprises par les citoyens exigeant l’arasement de toute la végétation sur les bas-côtés ou ‘usage passif du poisson glyphosate !
La nécessaire prise en compte des enjeux environnementaux et économiques pour la programmation et la réalisation du fauchage a permis d’aller vers le concept de « Fauchage raisonné » évitant ainsi la destruction d’espèces florales en perdition (pois de senteur, marguerites, orchidées d’Europe…) et d’insectes introuvables.
Les dépendances vertes des routes départementales girondines représentent environ 5 000 hectares. Elles constituent une formidable richesses en termes de faune et de flore. Elles participent ainsi au maintien de la bio diversité, à la qualité du paysage et à la mise en valeur de notre patrimoine. De plus à compter de l’année 2014 les services du Département n’utilise plus de produits phyto sanitaire et des milliers de litres de poisons ne s’écoulent plus dans la nature exterminant une bonne partie de la faune et indirectement étant responsable de bien des morts humaines.
Des nouveaux principes de régulation de la végétation sur ces dépendances vertes ont été mis en place en… 2011 et ont fait l’objet de plans de fauchage par Centre Routier Départementaux. Elles commencent à légèrement porter leurs fruits pour les personnes observatrices de la vraie nature, celle de la proximité.
La date de démarrage du fauchage est laissée à l’initiative des opérationnels car la pousse, le fleurissement et l’ensemencement ne sont pas identiques entre l’ouest et le sud aux terres sablonneuses, par rapport à l’est et au nord du département. Cette date de démarrage s’échelonne entre la mi avril et le début mai.
La première coupe consiste à réaliser une passe de sécurité d’une largeur d’outil de broyage, environ 1.50 m, plus le dégagement de visibilité des carrefours sur 150 m de part et d’autre ainsi que le petit rayon de certains virages ; cette intervention est achevée au début du mois de juin.
La deuxième coupe est toujours liée à la passe de sécurité. Toutefois dans des cas particuliers tels que le long de zones urbanisées, en prévision de manifestations sportives ou de travaux, sur des RD très touristiques….l’accotement est fauché en totalité ainsi que le premier tombant du fossé ; cette intervention se déroule jusqu’au début du mois d’août ;
La troisième intervention ne démarre pas avant la mi août pour donner à la flore et à la faune le temps de se reproduire ; il s’agit du débroussaillage qui prend en compte l’accotement, le fossé et les talus ; certains talus, hormis leurs pieds, ne peuvent être débroussaillés qu’une année sur deux.
La hauteur de coupe est également un élément important à prendre en compte, elle ne doit pas être inférieure à 10 cm; l’herbe repousse moins vite, reste verte ; en ce qui concerne la partie économique, la consommation de carburant baisse d’environ 20%, le matériel s’use moins vite et l’on constate beaucoup moins de casse de couteaux et de matériels en général.
Des bilans en fin de campagne sont réalisés par les CRD et communiqués au pôle exploitation pour une analyse commune ; cela permet de trouver des pistes d’amélioration. La mise en place d’une politique de fauchage raisonné n’est possible qu’avec l’adhésion de l’ensemble des acteurs de l’entretien routier mais aussi celle des élus, des riverains et des usagers. Mais encore faut-il qu’ils aient conscience des enjeux et qu’ils puissent entendre que cette politique est conforme à la nécessaire préservation de l’avenir commun ! Et c’est plus dur que de passer le rotofil !

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