La droite se régale en défendant le département !

Les élections départementales sont derrière nous. Elles ont constitué un échec manifeste pour la politique gouvernementale de réforme des collectivités territoriales car après bien des tergiversations sur l’avenir des départements les stratèges Les présidents de départements de droite s’organisent. Le 6 mai au matin, ils se sont réunis à Paris. Les représentants du groupe de la Droite, du centre et des indépendants se sont prononcés en faveur de la candidature de Dominique Bussereau (UMP) à la tête de l’Assemblée des départements de France. Le scrutin se déroulera le 13 mai. Compte tenu de la mainmise de l’opposition sur 67 des 101 départements, son issue ne fait guère de doute.
Mais pour les présidents de droite, le combat passe aussi par des structures plus partisanes et plus resserrées. Tel est le sens de la fusion entre le Mouvement national des élus locaux (MNEL) et l’Association de soutien pour l’exercice des responsabilités départementales et locales. Dans une veine que n’aurait pas reniée les socialistes à l’époque du règne de Nicolas Sarkozy, les membres de la nouvelle association « Départements et communes » ont fustigé l’entreprise de « recentralisation », la « mise à mort de la démocratie locale » ainsi que la baisse insoutenable des dotations. Et André Santini (UDI), ancien patron du MNEL et premier vice-président de la nouvelle association, de pointer les agissements du « petit groupe de janissaires qui fait ce qu’il veut à l’Assemblée ». Et stupeur c’est à des UMP et des centristes qu’ils s’en prennent autant qu’aux « déconnectés du PS ».
Le gouvernement s’en est bien évidmment pris pour son grade ce qui n’a rien d’extraordinaire. Mais la gauche n’a pas été, loin s’en faut, la cible unique… et c’est ça la nouveauté ! « Tous nos dirigeants se sont exprimés en faveur de la suppression du département », a rappelé Jean-Léonce Dupont. Afin de conjurer le mauvais sort, le sénateur et président (UDI) du Calvados a préconisé un vigoureux « lobbying en amont de la présidentielle ». Un appel qui n’est pas resté lettre morte et qui visait à la fois Sarkozy ais aussi- Juppé qui a pris une lourde claque sur ce thème en Gironde ! Ses déclarations ainsi que celles de Bruno Le Maire et de Xavier Bertrand en faveur de la suppression des départements ont en effet laissé des traces indélébiles sur le terrain dans la France de la proximité. Elles ont, certes, été mises en sourdine ces dernières semaines durant la campagne des départementales mais elles ont parfois coûté cher à leurs partisans .
La victoire UMP aux départementales de mars a clarifié les choses car les vrais vainqueurs sont ceux qui se sont battus concrètement pour la défense des conseils généraux devenus départementaux. Il reste à savoir ce que fera Sarkozy avant 2017. pas folle la guêpe il va surfer sur les erreurs de ses adversaires et vite se rallier les vainqueurs en place. L’ADF va devenir pour lui une force d’appoint non négligeable dans les primaires. Lors de la campagne pour la présidence de l’UMP, Nicolas Sarkozy a prôné un référendum portant notamment sur la fusion département-région. Puis, au lendemain du succès des départementales, il a évoqué un retour du conseiller territorial fondé sur un reformatage des régions et un redécoupage des cantons. Mais il va amorcé un nouveau virage dans les Prochaines semaines. Il pencherait désormais pour une France à 50 départements et reviendrait sur la taille des régions nouvelles.
On en arrive au paradoxe que l’Association des Départements de France de gauche n’a jamais été véritablement entendue par le gouvernement socialiste alors qu’elle défendait des principes clairs : refus de la recentralisation, libre gestion des collectivités et valorisation de a proximité en matière de solidarité humaine et territoriale. Les lois fourre-tout, confuses, complexes, sans véritable objectif de décentralisation sont encore en cours de discussion et vont déboucher encore une fois sur un micmac complexe dont personne ne sait véritablement ce qu’il apportera d lus à la démocratie locale.
La Droite majoritaire au Sénat, à l’Association des Maires de France, à l’Assemblée des Départements de France, à l’association des communautés de France, à l’association des grandes villes et bientôt à l’association des Régions de France aura un énorme potentiel en 2017 face à des élus socialistes décimés par les défaites enregistrées depuis 3 ans ! N’oublions pas qu’en 2014 la gauche était majoritaire dans toutes ces instances et avaient toutes les cartes en mains pour faire vivre une nouvelle étape de la décentralisation mais qu’elle a manqué le rendez-vous pour satisfaire les exigences de Bruxelles… il ne reste plus qu’aux élus de gauche qu’à ré-expliquer au gouvernement qu’il doit avoir davantage confiance dans ses élus locaux que dans les penseurs de Bercy, de Matignon et… de l’Elysée qui n’ont jamais rien prouvé sauf leur capacité à détruire ce qui faisait la force du parti les ayant conduit où ils sont !

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