Préservez-vous de tout en été même des imposteurs

Histoire de marquer les esprits, les jeunes Républicains distribuent cet été dans leur caravane politique des goodies coquins, proposant aux vacanciers de sortir couverts avec des préservatifs estampillés « Merci pour ce moment ». Une référence explicite au livre de Valérie Trierweiler qui est bien évidemment quand on soutient Nicolas Sarkozy constitue une référence politique de la plus grande importance. Ces jeunes « volontaires » car en raison des restrictions budgétaires liées à la gestion transparente et honnête de l’UMP il n’y plus de fonds pour rétribuer la tournée (elle coûterait seulement 13 000 €) ne doivent pas être très au fait des « prises de position » des intégristes membres de leur parti ! Une vraie « manif pour tous » estivale pourrait déstabiliser cette jeunesse irrespectueuse des discours bien pensants. Le pape avait en effet estimé, à son retour des Philippines, que que pour être de bons catholiques, il (ne) fallaitt (pas) se comporter comme des lapins mais il avait ajouté son opposition formelle à l’utilisation en toute saison du préservatif et au contrôle « artificiel » des naissances. Il est donc extraordinaire de constater que de plage en plage, de ville en ville, des Sarkozystes en devenir vont ouvertement à l’encontre de prescriptions devant être religieusement suivies par les gens de bonne famille.
Il fut une époque où « sortir couvert » devait être réservé aux gens du peuple. Se moquer des utilisateurs de la « capote » appartenait aux blagues entre potaches et provoquait des commentaires acerbes des moralistes paradoxalement moins nombreux que maintenant. C’était donc plutôt dans les milieux intellectuels que l’on connaissait cette précaution indispensable pour une vraie liberté des amours estivales au développement plus ou moins durable. Même actuellement l’usage n’a pas encore atteint le niveau qu’il devrait avoir à cause souvent de préjugés, de contre-vérités portés justement par des réactionnaires de toutes origines. On s’est mis à distribuer à tout-va des préservatifs quand le SIDA est entré avec fracas dans la vie sociale transformant ainsi un moyen de préservation de la liberté de la femme en un « outil de sécurisation » des actes sexuels. Lentement ce qui relevait du respect, de l’acte consenti et partagé est devenu seulement sécuritaire. D’ailleurs le fait que des « usurpateurs » républicains se lancent dans une telle campagne sous-titrée « merci pour ce moment ! » constitue une preuve de leur mépris évident pour les filles et les femmes ! Un acte d’une misogynie hors du commun qui devrait provoquer des réactions des habituées de la dénonciation de tels faits. Sauf qu’en été…
La « capote » et le « condom » (si l’on souhaitait courtiser les « petites anglaises ») appartiennent aux vacances depuis quelques décennies. Les premières aventures que Michel Fugain situaient sur une aire d’autoroute mais que d’autres ont rencontré dans le foin, la paille, l’herbe verte, sous la tente canadienne ou dans une 2 cv peuvent paraître en décalage complet avec les mœurs contemporaines. A chacune et à chacun ses souvenirs… dans un coin secret de sa mémoire mais bien évidemment l’important c’est de savoir les préserver.
Il existait du coté des hommes tellement de blagues sur le préservatif qu’il n’était pas facile dans les sixties de se le procurer. Pas de distributeurs automatiques, pas de libération suffisante pour entrer dans une pharmacie conue réclamer une boîte de Durex, ce qui conduisait souvent à aller quérir très loin la boite libératrice. D’ailleurs les journaux syndicaux publiaient déjà des publicités pour des achats par correspondances beaucoup plus discrets. Les caravanes gaullistes n’existaient pas ! Si les mœurs étaient réputés moins libres on arrivait cependant à transformer l’été en période des plaisirs défendus. Et ce n’était pas nécessairement, comme maintenant dans les lieux les plus réputés, que l’on faisait vivre sa liberté. Défier la morale puritaine et manichéenne appartenait à la construction réelle des femmes et des hommes mais dans le respect et la discrétion. Des principes obsolètes dit-on! J’en conviens mais je le regrette.
C’est ainsi assez amusant de constater qu’en matière d’utilisation des préservatifs une enquête dévoilée par le magazine LSA et la société américaine IRI, spécialisée dans les études de marché a décrypté les habitudes de consommation dans les cent plus grandes agglomérations françaises. Première dans ce domaine : Paris ? Non Toulouse ! Selon l’étude c’est le produit le plus vendu dans les hypers et supermarchés de l’agglomération toulousaine par rapport à la moyenne nationale, et aussi « souvent volé !» dit-on. Cependant, même sans ces vols Toulouse arrive en tête devant Montpellier et Poitiers pour la vente de préservatifs. Comme quoi il ne faut surtout pas se fier aux apparences. Lorsque la caravane sarkozyste passera par la cité rose elle aura donc donc renouveler son stock !

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