Trois facettes de la crise de confiance médiatique

Le métier de journaliste dans les médias audiovisuels n’est vraiment pas de tout repose. Il fut une époque où ils étaient les princes de cette société ayant besoin d’images qui, bien que n’étant plus d’Épinal, présentent de nouvelles vedettes. Ils échappaient à toutes les erreurs, à tous les manquements à l’éthique comme ce fut le cas pour PPD puisqu’ils avaient été sacralisés par le petit écran. Il ne reste vraiment (pour quelques mois) que Jean-Pierre Pernaud, le chantre de la France profonde, comme survivant de ces bateleurs de l’info ! Finie leur invulnérabilité conférée par l’audimat. Il semble cependant que les femmes (tiens c’est bizarre!) soient les plus secouées par une vague de contestation justifiée ou injustifiée venant de celles et ceux qui ont parfois fait leur notoriété. Ça secoue dans le PAF où les princesses perdent des plumes !
Claire Chazal madone des loopings politiques, archange de la non-question, endormeuse des consciences mais bien évidemment louée pour ses qualités par ses confrères et consœurs a été priée de laisser à la porte d’entrée de TF1 les 120 000 euros mensuels qu’elle percevait pour travailler le dimanche. Est-elle la seule responsable du déclin du journal télévisé qu’elle aura servi durant 25 ans ? Même si elle reste de loin la première chaîne de télévision française. TF1 a enregistré en août son 12e mois consécutif de baisse et son plus mauvais score depuis sa naissance en 1987, avec 20,1 % de parts d’audience moyenne. Et pour ma part je ne pleure pas ! Elle fera ses adieux demain soir et éprouvera pour la première fois de sa vie les sensations des licenciées dont elle parlait avec distance et componction. On écrasera une larme dans les chaumières… mais pas plus puisque le montant de son salaire ne peut pas la transformer en martyr. Ce rôle est dévolu à Elise Lucet ! Elle, c’est parce qu’elle a voulu seulement faire son boulot qu’elle a été tancée par un parangon de vertu : Rachida Dati !
Après l’incident survenu entre les deux femmes au parlement européen et diffusé dans Cash Investigation cette semaine, la députée continue d’alimenter la polémique. Invitée sur Radio Classique Rachida Dati en a remis une couche sur la journaliste de France 2. «Je n’ai pas à lui répondre. Vous savez, la suspicion jetée par des journalistes qui veulent exister en créant des polémiques gratuites, ça discrédite votre profession et ça décrédibilise les politiques». Pour achever la députée européenne a lancé une perfide : . «C’est tellement facile de jeter le soupçon sur quelqu’un comme moi. (…) Ça me choque ces comportements. Il y a d’autres sujets sur lesquels elle pourrait enquêter. La pauvre, si elle veut exister grâce à ça, je lui laisse un peu une minute de gloire». Et c’est bien là peut-être la clé des événements actuels. Qui existe le plus dans les médias télévisés : l’intervieweuse ou l’interviewé ?
Dans une conférence de presse Mourad Boudjellal, Président du club de rugby toulonnais annonce son intention de porter plainte contre RTL et Elisabeth Fleury la journaliste qui a associé l’affaire des pharmacies et des cartes Vitale qui volent au dopage . « Depuis le début de la semaine, on associe l’image du RCT à ‘dopage’. Le préjudice est énorme. On va porter plainte contre RTL ». Il ajoute : « Le procureur, le responsable de la lutte antidopage à la fédération ont précisé que ce n’était pas un problème de dopage. Que faut-il maintenant ? Que François Hollande affirme lui aussi que ce n’est pas une affaire de dopage ? » Il menace même de divulguer sur les écrans du stade Mayol le numéro de son téléphone mobile… RTL soutient sa salariée et fait front. On parle donc « dommages et intérêts » et « fric » dans un camp comme dans l’autre !
Il semble vraiment que le système médiatique ait beaucoup de mal à se caler dans le monde des apparences. Chacune de ces 3 situations dénote une entrée en crise forte où le journalisme risque d’être emporté par une vague contestant son rôle et son utilité. Le problème c’est qu’au milieu des pressions du fric, de la politique, de la puissance des manipulateurs d’opinion il a bien du mal à trouver sa place. Impossible de tenir bon dans un monde agité par des soubresauts financiers (journalistes emprisonnés en Chine) ou des enjeux planétaires aux conséquences locales (ignominie du comportement de la journaliste hongroise).
Faut-il accompagner l’opinion dominante pour survivre ou doit-on en dénoncer les réalités au risque de se faire briser par la vague? Chacun va tenter de sauver sa peau dans un milieu impitoyable où il ne faut surtout pas mettre un genou à terre devant ses consœurs ou ses confrères. Le climat général est tellement pourri que ces faits divers mettent en évidence que les repères, dans tous les secteurs s’effondrent. L’effet boomerang ou le retour du bâton ? Probablement…car on ne récolte que ce que l’on a semé!

Au fait je pars une semaine au vert… Si le blg est muet n’en déduisez pas que je suis licencié !

Cet article a 4 commentaires

  1. dubez pierre-jean

    Très bonnes vacances …Jean Marie ! au plaisir de vous retrouver en bonne forme .. »les cruches du moulin » !

  2. pc

    Claire Chazal? c’est qui?

  3. J.J.

    Bonnes vacances ! Et au plaisir de te retrouver ragaillardi pour rédiger tes chroniques toujours captivantes et pleines de bon sens (peut-être parcequ’elles me caressent généralement dans le sens du poil !).

  4. C. Coulais

    Quel scoop Jean-Marie part une semaine chez les verts !
    Excellentes vacances, trinquons à votre santé, un verre de bourru bio en main.

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