Le duo des persécutés de la justice française

Il y a une distorsion extraordinairement scandaleuse entre les propos tenus par les grands représentants de cette Droite obscène dans ses déclarations sur le laxisme de la justice et qui se fait applaudir à tout rompre par l’opinion dominante, et leurs déclarations quand elle s’en prend à eux. La caste des « intouchables » existe aussi en France. La moindre erreur doit être sanctionnée avec une vigueur exemplaire, les enquêtes doivent être sans pitié et les plus rapides possibles, les gendarmes et les policiers doivent être sans pitié et sur le pied de guerre. Tout doit être mis en œuvre pour que cesse… les fautes des autres !
Combien de fois dans ma vie publique quotidienne ai-je entendu : « On les laisse faire ce qu’ils veulent ! Il faut les coffrer et ne pas les laisser sortir.. » Et même venant de représentants des forces de l’ordre : « ça sert à rien de les arrêter car ils sont aussitôt relâchés ! » Bref les ténors réclament une justice impitoyable mettant en œuvre tous les moyens légaux dont elle dispose pour traquer le délinquant ! Les plaintes méritent toutes une suite et tant les leaders du FN que de la Droite forte insistent sur la faiblesse de Christiane Taubira vis à vis de ces fauteurs de troubles, ces escrocs, ces malfrats qui perturbent la vie quotidienne.
Cette propension à effectuer des déclarations fracassantes a ceci de particulier chez les « intouchables » qu’elle ne s’applique qu’aux autres mais certainement pas à soi-même ou à celles et ceux que l’on soutient. Les puissants, les gueulards, les agitateurs populistes sont forcément au-dessus du fonctionnement judiciaire et ils hurlent au loup quand ils sont à leur tour pris dans la tourmente. Par exemple Nicolas Sarkozy dont on sait qu’il est absolument étranger à une bonne dizaine d’affaires plus ou moins sulfureuses a hurlé quand on a dévoilé que son téléphone (celui de M. Bismut?) avait été « géolocalisé » comme celui de n’importe quel Français soumis à une enquête nécessitant des renseignements précis.
Selon des informations publiées dans le « Journal du dimanche », le mobile de l’ancien chef de l’État a été en effet géolocalisé et les factures détaillées de ses communications demandées par la juge marseillaise chargée de l’enquête sur un avion ayant servi à vaste trafic de drogue transatlantique. En marge de l’affaire « Air cocaïne », une information judiciaire est en effet aussi ouverte à Paris pour abus de biens sociaux autour de trois vols en jet privé de l’ex-président en 2012-2013, facturés à la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit. L’un de ces vols a été effectué à bord de l’avion incriminé dans l’affaire « Air Cocaïne »… En quoi vraiment s’il n’a rien à craindre ou mieux s’il n’a rien à se reprocher cette géolocalisation le gêne-t-elle ?
« Croyez-vous qu’on géolocalise le chef de l’opposition, qu’on écoute ses conversations au téléphone, tout son entourage, sans que la garde des Sceaux en soit informée ? Je pose la question. Et si la garde des Sceaux en est informée, elle ne parle pas avec le président de la République ? Je n’ai pas plus de droits que les autres, mais je n’en ai pas moins non plus », a déclaré le président du parti Les Républicains qui, rappelons le protégé par aucune immunité quelconque, est devenu un justiciable comme les autres. Et pas un seul citoyen dans le même contexte échapperait aux mêmes actes judiciaires mais en l’occurrence c’est une atteinte à l’honneur déjà malmenée de Nicolas Sarkozy  !
Même indignation sélective chez le clan Le Pen qui a en commun avec Nicolas Sarkozy d’être harcelé par la police, la justice et les socialistes. L’ex-président du FN et son épouse sont visés depuis le 24 septembre par une plainte du fisc pour fraude fiscale aggravée. La direction des finances publiques des Hauts-de-Seine a déposé une autre plainte visant Gérald Gérin, un proche collaborateur du dirigeant frontiste, soupçonné par la justice d’avoir joué un rôle de prête-nom pour un compte dissimulé. Les enquêteurs ont mené une série de perquisitions dans cette affaire, initialement ouverte pour blanchiment de fraude fiscale et déclaration mensongère de patrimoine, après un signalement de la cellule Trafinc de Bercy sur un compte caché en Suisse. C’est de l’acharnement ! « Une nouvelle fois, je démens avoir de quelque façon que ce soit transgressé la loi, comme le démontreront inévitablement les investigations que je subis », a réagi Jean-Marie Le Pen dans un communiqué. « Je suis indigné de cette violence judiciaire injustifiée », a-t-il ajouté. « Je suis l’objet de l’attention minutieuse, voire inquisitoriale, des agents du fisc depuis des dizaines d’années », a-t-il poursuivi. « Comme toujours, sous la gauche comme sous la droite, il semble que le calendrier électoral commande les actes de procédure si possible médiatiques », a-t-il dit.
Tous deux unis dans la douleur de la persécution des enquêtes ne vont pas tarder de constituer une association des victimes de l’acharnement de Taubira en sollicitant les adhésions de tous les jeunes et moins jeunes qui sont eux-aussi, poursuivis par la justice !

Cette publication a un commentaire

  1. J.J.

    J’ai été convoqué un jour par les services fiscaux, suite à une dénonciation calomnieuse ; après avoir entendu l’inspecteur m’exposer les délits qui m’étaient imputés, j’ ai proposé de lui présenter mes relevés de comptes (je n’en n’ai ni en Suisse ni aux iles Caïman). Il a mis fin à
    ses investigations et je n’ai pas eu droit à une perquisition, qui en l’occurrence ne m’aurait nullement gêné…

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