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Rien ne remplacera la rencontre sur site

Orange a recensé près de 101 millions de SMS entre 21 heures et 2 heures du matin dans la nuit de la saint Sylvestre, soit une baisse de 2,5% par rapport à l’an dernier. Chez SFR, le recul est de 5%, avec 83 millions de SMS contre 88 millions en 2015 sur la tranche minuit-8 heures du matin. Bouygues Telecom n’a rien dit pour l’instant. Du côté de Free Mobile, les clients du quatrième opérateur ont envoyé 62,7 millions de SMS entre 21 heures et 2 heures du matin, contre 57 millions il y a un an, soit une hausse de 10%. Pour les MMS, les clients d’Orange en ont envoyé 6,5 millions (+ 16,7% par rapport à la même période il y a un an). SFR n’a pas donné de chiffre, mais parle d’un nombre stable par rapport à la même période il y a un an. Bouygues Telecom et Free Mobile sont restés muets. Il faut dire que les utilisateurs abandonnent petit à petit les SMS au vu des nombreuses applications de messagerie qui existent comme WhatsApp et Facebook Messenger. Il y a aussi l’envoi de statuts/photos via Facebook, Twitter, Snapchat ou Instagram qui font baisser l’envoi de SMS. C’est vraiment un début d’année catastrophique pour ces grandes sociétés qui rabâchent qu’elles ont un rôle social essentiel en reliant les hommes aux autres hommes. Les réseaux se multiplient, se développent, déferlent mais dans le fond on n’a jamais vécu dans un contexte aussi fort d’isolement. Ce sera même le mal le plus redoutable au cours de cette année nouvelle !
En fait malgré les grandes théories des tenants des moyens réputés modernes d’échanges le vrai lien social n’a jamais été aussi déchiqueté et même disloqué car les apparences sont trompeuses. C’est une certitude : le monde virtuel a pris le dessus sur contact humain direct. Les échanges passent de plus en plus à travers un filtre technique réducteur et surtout nécessitent une connaissance technique créant de nouvelles classes sociales. L’écart se creusent entre les « sachants », les « suivistes », les « ignorants », les «  refuseurs » ou les « obsédés » dans une période où il faudrait absolument relancer la vraie connaissance de l’autre grâce à un vécu commun et un partage continuel.
Les premiers possèdent toutes les ficelles technologiques leur permettant de créer un réseau, de le faire vivre, de l’exploiter. Nul ne songerait à leur reprocher cette utilisation de moyens mis à leur disposition par un « marché » ayant connu une extraordinaire croissance au cours des dernières années. Ce fut toujours ainsi au cours de l’histoire de l’humanité. Les premiers qui dominent un système créent une « opinion dominante ». Les religions ont prospéré grâce aux copistes qui ont recopié et diffusé leurs bréviaires durant des périodes où le lien social reposait sur la transmission orale du savoir. Gutenberg a amélioré ce principe mais a déjà éloigné le receveur de l’émetteur. Et depuis on n’a jamais cessé d’accentuer cet écart. Le déferlement de moyens de transmettre a en définitive causé la perte des relations humaines fondatrices du vivre ensemble ce qui arrange bien une « caste » nouvelle installée aux commandes des réseaux.
Faute d’avoir voulu ou pu s’emparer du contrôle public de ces « outils » considérés comme de grande consommation, les « citoyens » sont désormais seulement des utilisateurs payants de ce que l’on présente comme la panacée pour bien vivre ensemble. La froideur de l’anonymat s’est installée, la vérité de l’échange a disparu, le dialogue devient simpliste. Si l’on a aboli favorablement les distances on a conforté la disparition de la proximité déjà mise à mal par d’autres phénomènes. On démultiplie les « messages » mais on oublie qu’ils ne sont qu’abstraits et dénué de la chaleur humaine qui ne transparaît pas toujours dans les mots. On doute en permanence des valeurs portées par les réseaux et il faut déployer des efforts considérables pour parvenir à les faire émerger. S’il est indispensable de s’approprier ces réseaux il est aussi fondamental de s’astreindre à maintenir le contact humain avec celles et ceux qui acceptent de pratiquer la rencontre. Des milliards de vœux échangés en faisant des messages aseptisés ou stéréotypés. On les affiche, on les diffuse, on les dispense mais rien ne remplacera ces moments où on peut vraiment les partager en famille, entre amis, avec les autres en général.
Dans le courant du mois de janvier quasiment tous les jours, je vais aller à la rencontre de gens de toutes conditions et de toutes convictions avec l’espoir de capter un sourire, un compliment, une moue dubitative, une critique, un bref moment de complicité autour d’un verre et d’une part de galette. Une bonne trentaine de ces rendez-vous diversifiés m’attend et ils constituent pour moi autant de parcelles du vrai trésor que constitue le partage direct, responsable et tout simplement humain ! Je jubile à l’avance…car c’est une véritable bain de jouvence

Cet article a 3 commentaires

  1. MOUNIC

    le contact humain est aussi très bénéfique

  2. Bernadette

    Je partage votre analyse. Les Hommes sont relies par des machines. Le lien social n’existe plus (le vrai).

    L’Homme est soumis à l’automatisation des systèmes. Le lien systémique voulu par des élus, des ministres etc ….est une grave erreur. (Je pense ça et vous devez penser comme moi). Est ce ça la liberté ?.

    M.Darmian, allons nous voter avec cette espèce de machine. La machine est une espèce qui programme la liaison des cerveaux humains. C’est une atteinte grave au droit le plus naturel de l’être humain que j’utilise aujourd’hui.

  3. C. Coulais

    Douceur d’une trêve des confiseurs sans réseaux sociaux.
    Sans cookies…les analystes marchands se sont-ils affolés ? Après 15 jours, il faut un peu de temps pour trier sa boite mail et nettoyer la boîte à « gâteaux ».
    Et s’apercevoir que cette trêve sert notre monarque républicain, qui veut « dénationaliser la naturalité française en loucedé », pendant que les veaux broutent ailleurs !
    Mais fort heureusement certains veillent. Merci Jean-Marie.
    Excellente galette citoyenne à toutes et tous.

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