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Guerre contre l'Etat ou état de guerre ?

Il existe un thème récurrent dans les discours de certains des membres du gouvernement ou des partis de l’opposition : « La France est en guerre ». C’est de cette affirmation que partent bien des événements, des commémorations, des propositions législatives, des arguments lancés contre celles et ceux qui conservent des valeurs essentielles. Dès que le ton monte des soutiens affichés des mesures en préparation sortent leur « arme favorite » : « Ce que je veux dire aux Français, c’est que nous sommes en guerre. Le président de la République l’a dit avec force ce matin : “Oui, nous sommes en guerre. Nous faisons face à un acte de guerre organisé méthodiquement par une armée terroriste djihadiste. […] Parce que nous sommes en guerre, nous prenons des mesures exceptionnelles. ». Cette déclaration sur TF1 du Premier des Ministres sert de référence face à tous les contestataires de la réforme constitutionnelle et donc est destinée à faire taire les éventuelles contestations sur le fond.
Comme le veut une tradition bien française les effets d’annonces dramatiques tentent de souder le Peuple et de transformer les dirigeants en chefs de guerre auxquels le Peuple doit s’en remettre. Il demande alors des décisions exceptionnelles devant le protéger d’un assaillant identifié.
Selon le manuel du ministère de la défense, l’état de guerre découle d’une déclaration préalable. Dans le cas où des menaces graves et immédiates pèseraient sur ces intérêts vitaux, l’article 16 confère la faculté au président de la République de « prendre les mesures exigées par les circonstances ». C’est alors lui qui décide, en tant que chef des armées. Et donc si nous nous référons aux déclarations de Manuel vals le 14 novembre devant les caméras de télévision il serait possible à François Hollande d’appliquer ce fameux article 16 critiqué avec véhémence par un certain François Mitterrand. Si ce n’est pas le cas c’est donc que la France n’est en « guerre » contre personne mais qu’elle tente simplement de préserver sur son territoire la sécurité de ses citoyens.
Lorsque dans son discours il a déclaré que nous étions en guerre contre une armée jihadiste il a largement accentué une situation certes difficile mais ans rapport avec les mots employés. Tout comme Nicolas Sarkozy qui pense qu’on est entré dans « la troisième guerre mondiale Il n’a pas hésité dans une conférence à plusieurs milliers de dollars, au Centre de recherche et d’études stratégiques des Emirats (ECSSR) à affirmer : « C’est sans doute la troisième guerre mondiale (…) une guerre entre la civilisation et la barbarie ». Il a ensuite complété ce propos volontairement outranciers par une autre formule : « Cette guerre ne pourra se gagner que par l’anéantissement total des extrémistes, des djihadistes et des terroristes ». Le même discours que celui tenu avant le fiasco de Libye par un Président aux motivations ambiguës comme l’avait été avant lui Bush et ses conseillers pour l’Irak !
Or ce qui est certain ‘est qu’en France, il n’y a pas à ce jour d’état de guerre. Et nous ne sommes pas menacés par « une armée » de jihadistes contrairement à ce qui peut être dit mais par des éléments isolés ou manipulés possédant des armes du crime organisé ainsi que de fanatiques malades mentaux possédés par des croyances destructrices.
C’est leur faire grand honneur que de confondre des groupes sanguinaires organisés par une sorte de syndicat du crime faussement justifié par la religion avec une « armée » constituée. Certes ils obéissent à des ordres venus d’individus mandatés par une organisation n’ayant absolument aucun rapport avec la « guerre » au sens international du terme mais à aucun moment l’armée ne doit intervenir sur ces actions. Il appartient donc aux forces de l’ordre, à la justice, aux services de renseignements intérieurs et extérieurs d’agir pour maîtriser ces actions terroristes de droit commun qui font « la guerre à l’Etat ».
Si l’on regarde les parcours des terroristes du Bataclan et des cafés parisiens, on voit en effet surtout des méthodes de truands comme en trouve dans certains quartiers de Marseille (voir ce qu’il vient de se passer depuis 2 jours à une échelle plus réduite dans les bars ou dans la rue). Elles consistent à mitrailler au nom de réglements de comptes pseudo-religieux des gens à la terrasse des cafés ou dans un concert alors que dans la cité phocéenne se règlent à la Klachnikov, des conflits d’intérêts. On est très loin de « l’état de guerre » Actuellement au Mali, au Niger, au Burkina-Faso, en Tunisie, en Egypte ou dans une Libye dévastée, ruinée et « tribalisée » des dizaines d’opérations similaires à celles de Paris provoquent la mort. Dans le Sahara central de paysans, de bergers, de jeunes innocents, des enfants sont assassiné par Aqmi ou ses dérivés sans que guerre soit invoqué. Les méthodes sont les mêmes : celles des trafiquants de toutes sortes et de bandits cruels prétextant des religieux pour terroriser, piller, détruire. Elles masquent en fait des conflits ethniques, tribaux ou d’intérêts financiers colossaux. Rien d’autre. L’Humanité est en guerre car ce sont ses fondements qui sont attaqués mais pas les pays! C’est l’essence même de l’Homme est contestée! ma part qu’il faut parler de « crimes contre l’Humanité ère d’état de guerre.
D’ailleurs pour le Président Barack Obama, il n’est absolument pas question de parler de troisième guerre mondiale. Et il ne l’a pas fait dans son discours sur l’état de l’Union. « Des grappes de combattants à l’arrière de pick-ups et des esprits malades complotant dans des appartements ou des garages posent un énorme danger pour les civils et doivent être arrêtés. Mais ils ne représentent pas une menace existentielle pour notre nation. » a déclaré le Président du pays ayant eu à faire face aux attentats du World Trade Center. L’analyse est certainement plus objective et plus en rapport avec la triste réalité du moment.

Cet article a 11 commentaires

  1. Bernadette

    Si le service militaire aurait eu une continuité, il y aurait eu des forces armées pour défendre la souveraineté française dont le peuple dépend.
    Non, M. Sarkozy ne peut pas reprendre la présidence française il a contribué à destructurer l’existant militaire français.

  2. Bernadette

    Si le service militaire aurait eu une continuité, il y aurait eu des forces armées pour défendre la souveraineté française dont le peuple dépend.
    Non, M. Sarkozy ne peut pas reprendre la présidence française il a contribué à destructurer l’existant militaire français.

  3. Bernadette

    Le traite de constitution européen de 2005 a été rejeté par le peuple français et ratifie par le chef de l’État. Comme d’autres traités d’ailleurs. M. Sarkozy a pris des des engagements personnels qui a mis notre pays en souffrance. M. Hollande n’a pas atteint ses objectifs d’emplois, de croissance. L’horizontalisme PS et cie/republicain et cie est un fiasco. Le peuple français ne peut supporter ce déni de démocratie. Le conseil d’État existe pour légiférer, il doit être utilise pour toutes les institutions de la République pour retrouver une sérénité locale.

  4. François

    Bonjour !
    On a beau jouer avec les mots pour essayer d’expliquer…l’inexplicable, pourtant, il faut bien admettre l’impuissance passagère de notre société …à moins que l’on s’appuie sur cette idée qui va chagriner ta Laïcité, J-M !
    Regarde ce petit message d’un jeune Corse face à l’agression des pompiers d’Ajaccio et écoute attentivement son cri de détresse.

    https://www.facebook.com/arnaud.seassari/videos/10208672723081390/

    Cordialement.

  5. faconjf

    Bonjour,
    l’année 2016 débute dans l’angoisse, aujourd’hui renforcée par les évènements du Burkina Faso.
    Alors 2016 année de toutes les peurs? Comme de coutume en début d’année on se retourne sur le chemin parcouru en 2015 et on trouve la matérialisation de nombreuses peurs.
    Le score du F haine qui conjugue les peurs de nos concitoyens. Peur de l’étranger, cet autre moi même, peur du déclassement social. La peur du déclassement se généralise : selon une enquête réalisée début 2013 par l’Ifop , 56 % des individus interrogés pensent – à tort ou à raison – qu’ils vivent moins bien que la génération de leurs parents, 50 % sont persuadés qu’ils vivront moins bien dans dix ans qu’aujourd’hui et 62 % que leurs enfants, au final, s’en sortiront moins bien qu’eux.
    Si l’on ajoute la peur conspirationniste du grand remplacement,portée par la droite du F Haine (identitaires), déversée en permanence par les hoax des réseaux sociaux nous avons avec le « tous pourris » le cocktail gagnant des urnes.
    Ce qui génère de la peur chez les opposants à la firme Lepen.
    L’ensemble des données économiques sont aussi porteuses de peurs. Ainsi depuis le début de l’année les soubresauts financiers se multiplient. Depuis le 1 er janvier en 15 jours les indices boursiers dévissent entre -7% ( Londres) et – 21% (Shenzhen) les raisons? Bulle Chinoise, Pétrole, afflux de liquidités pondues à l’excès par la planche à billets des banques centrales… aux USA Citigroup et Wells Fargo ont annoncé des pertes énormes, chiffrées en millions de dollars, pour provisionner des échéances impayées par des entreprises énergétiques en pleine débandade financière.
    La peur de la déflagration mondiale existe aussi. L’imbroglio de la guerre en IRAK/SYRIE/LIBYE se complique encore avec le jeu trouble du Sultan TURC Erdogan qui se trouve aujourd’hui confrontré aux attentats de Daesh tout en étant complice des trafics mafieux avec l’EI. l’ours Russe avance ses pions en tissant de nouvelles alliances face à l’OTAN ( IRAN/INDE/CHINE).
    La peur principale de nos concitoyens est la sécurité post ( pré???) attentats. Je vous invite à lire cet article de fond très documenté sur les réalités de cette menace.
    http://www.pauljorion.com/blog/2016/01/15/la-menace-terroriste-en-france-en-2016-par-cedric-mas/
    Pour finir de peindre le tableau des peurs, “Seulement 10% des réfugiés en provenance de Syrie et de l’Irak ont atteint l’Europe jusqu’à présent, et 8 à 10 millions d’entre eux sont encore sur le chemin.” déclaration du Ministre Allemand de développement.
    Sur ce dernier point il suffit de consulter en ligne les images provenant de Syrie et des pays limitrophes pour constater les conditions inhumaines qui règnent dans les camps de réfugiés… Tout comme chez nous à Calais!
    Alors état de guerre ??? Laquelle de ces guerres est notre priorité?
    Dans ce contexte était il prioritaire pour Monsieur Valls de faire son show chez Ruquier?
    Salutations républicaines

    1. Sanz

      Merci pour le conseil de regarder « ce petit message d’un jeune Corse face à l’agression des pompiers d’Ajaccio » que j’ai effectivement écouté. (Rappel : https://www.facebook.com/arnaud.seassari/videos/10208672723081390/).
      Personnellement, malgré une écoute attentive, je n’y ai pas entendu un cri de détresse mais plutôt quelqu’un qui dit : « Ça suffit ! Les bêtises, si vous voulez, si ça vous amuse, mais pas ici, en Corse, sur cette île paradisiaque, où il fait bon vivre, pour qui le veut bien. Si vous voulez le mal, eh bien, les Corses se battront pour que ce petit bout du monde dont ils s’estiment être les gardiens, puisse continuer à être un lieu où il fait bon vivre. Et un lieu où il fait bon vivre, c’est un lieu où ce genre de bêtises comme s’en prendre à des pompiers dont la fonction est de sauver des vies dans la cité, ne peut et ne serait être accepté. Allez voir ailleurs ou alors respectez le lieu avec nous. »
      Aucune détresse dans cette parole mais le rappel d’une limite et ces conséquences si cette limite est franchie.
      Pour ma part, ce qui me semble abordé, en filigrane, c’est cette question : comment dire « stop », « non », autrement dit manifester une opposition sans être réactionnaire ? Et je voudrais faire le lien avec le billet du 15/01/2016 de Jean-Marie Darmian intitulé « L’influence de la transgression ordinaire des règles » qui se termine sur ces propos : « Pas besoin de reportages à sensations pour vérifier que la morale fout le camp dans ce contexte du laisser-aller et du laisser-faire. Malheur d’ailleurs à celle ou celui qui oserait le rappeler car il serait immédiatement catalogué comme « réactionnaire ». Alors… ».

      Permettez-moi de vous soumettre, en écho à ce billet d’hier, mon commentaire ci-dessous, avec le risque d’être incomprise dans cet intervalle que je veux tenter d’ouvrir ici et maintenant.
      Comme tentative de justification, face à cette « Impuissance passagère de notre société » dites-vous, cher François, je crois, pour ma part, qu’il s’agit plutôt de renoncement.
      Hier, j’avais renoncé à publier mon commentaire. Le voici :

      Commentaire au billet du 15/01/2016 de Jean-Marie Darmian intitulé « L’influence de la transgression ordinaire des règles » :
      Ce laisser-aller et ce laisser-faire, si justement observés par Jean-Marie Darmian, sont également constatés par beaucoup d’entre nous. Et ce « laisser-aller », ce « laisser-faire » sont le terrain de prédilection des partis politiques extrêmes qui séduisent un électorat potentiel par des propositions qui visent… quoi ? Tout simplement à vouloir remettre un peu d’ordre, non ? Bien malin alors celui qui peut justifier ne pas vouloir ce retour à un peu d’ordre, un peu de moral…

      Pour éviter ce piège, il faut faire un pas de côté que je vais tenter de faire. Ce dont les enfants sont victimes aux entourages immédiats de l’école ne serait-ce pas les conséquences de notre mode de vie de société dite moderne ? Éloignons-nous alors d’elles et cherchons les causes qui motivent ces comportements. Sans vouloir culpabiliser les adultes ou à l’inverse les accuser de motivations malveillantes, je préfère tenter d’imaginer la possibilité de créer un espace d’échange invitant à recueillir leur sentiment pour tenter notamment d’ouvrir avec eux des possibles sur une organisation autre, différente, du quotidien ; réfléchir à une organisation qui saurait prendre en compte ce temps de l’accompagnement de l’enfant à l’école. Ce qui est en jeu, est-ce que ce n’est pas : comment inventer un nouveau rapport au temps et à l’espace ? Bien entendu, l’étude de cette dimension ne peut pas ne pas intégrer tous les moments de la journée. Il me semble qu’un temps prend la place sur tous les autres : c’est le temps sur le poste de travail, qui est la cause d’une course à l’embauche et d’une autre course au moment de débaucher, ce quels que soient les horaires.
      Je n’ai pas de réponse toute faite à cette question que je souhaite mettre en partage : que pouvons-nous inventer collectivement pour simplement prendre le temps (de l’accompagnement de nos enfants à l’école et pas seulement…) ? En ce début de l’année 2016, je fais le souhait que nous puissions parvenir à créer de nouvelles conditions à notre ordinaire quotidien ; ne serait-ce que les penser… ce serait déjà un grand bond en avant !
      Bien amicalement
      Fin de mon premier commentaire.

      Mon fil entre ce commentaire ci-dessus et celui d’aujourd’hui est la place qu’occupe notre quotidien ordinaire. Je crois que le mode de vie actuel sensé être établi de manière immuable dont il découle, est l’enjeu de ces « méthodes » violentes employées qui, comme le souligne Monsieur Jean-Marie Darmian dans le billet de ce jour intitulé “Guerre contre l’État ou état de guerre” «  masquent en fait des conflits ethniques, tribaux ou d’intérêts financiers colossaux. Rien d’autre. ». Certes.
      Seulement, une fois ce constat fait, et puisque nous ne pouvons plus ignorés les méfaits sur à la fois les hommes et la Terre de ce mode de vie actuel, qu’inventons-nous comme moyen de faire la paix… sur le pied de guerre ?
      Voilà une des questions que m’évoque la réaction de ce jeune Corse.
      PS1 : Le plus important : longue vie au « bon-vivre » corse ! Puisse-t-il s’étendre au-delà des mers…
      PS2 : J’ai également pris connaissance de l’article de Cédric Mas paru sur le blog de Paul Jorion. Après lecture, j’avoue le courage qui m’est nécessaire pour partager mes propos de ce jour, tant ceux-ci me semblent alors simplistes et simplificateurs vis-à-vis d’une situation qui me paraît inextricable…
      Bien amicalement
      Noëlle

  6. Bernadette

    Oui Paul Jorion apporte un éclairage sur les sciences sociales. La Manifeste du Parti Communiste écrit par Karl Marx a donné naissance à la sciences de l’économie.
    Il me semble que faire participer le peuple donne une autre signification à la vie du village.
    Si des voitures sont mal garées devant l’école, c’est qu’aucune initiative n’a été prise par la commune. Arrêtons les jeux de pouvoirs politiques avec 6 millions de chômeurs et + de 10 millions de pauvres et l’absence de lois, c’est restrictif. Il y a tjs une solution avec la démocratie.

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