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Le soldat Valls n'est pas endormi. Il dynamite !

L’Elysée ressemble chaque jour davantage à une île sur laquelle vivrait une sorte de Robinson Crusoë que tout le monde s’évertue d’isoler du reste du monde afin de le contraindre à se retirer dans sa grotte dans quelques mois. En fait inexorablement ses meilleurs amis lui coupent toutes les possibilités de revenir sur la scène politique. C’est subtil mais parfaitement réglé car ils ont compris qu’il faut exploiter son goût immodéré de la synthèse pour le conduire chaque fois dans des impasses. Rien n’est pire pour un Président que de voir tous les chemins vers le pouvoir se refermer les uns après les autres grâce à une utilisation habile de ses erreurs ‘on lui a suggérées. Or depuis que l’échéance de la désignation du futur candidat du courant « social-libéral » approche les barrières se referment les unes après les autres devant un François Hollande peut habitué à franchir les obstacles.
Le fameux « Hollande-bashing » avait sérieusement été muselé par l’attitude remarquable affichée durant la période très sombre des attentats. Il avait vite investi l’espace médiatique que lui conférait le statut de chef d’un « Etat en guerre » et personne ne pouvait le lui disputait. Tout allait pour le mieux avant que n’arrive la bourde politicienne de la déchéance de nationalité. Il l’avait ajoutée au dernier moment dans son discours au Congrès sans que l’on ait la certitude que ce soit une initiative portée par tous ses conseillers. Certains on en mémoire la fameuse sortie au Congrès des Maires sur la « clause de conscience » applicable au « mariage pour tous » incluse sans aucune concertation dans es propos devant une salle ravie de le voir aller sur des positions pour le moins de droite ! Ce faux-pas a vite été exploité par un certain manuel Valls qui a compris le profit qu’il pouvait en tirer.
Alors que l’on sentait un doute dans l’esprit présidentiel le Premier Ministre a haussé le ton, est monté à l’assaut, a durci les arguments, a attaqué sans nuance, a mis la pression sur des troupes pourtant pleines de bonnes intentions à l’égard de l’occupant de l’Elysée. Impossible donc pour ce dernier de faire machine arrière puisque Manuel Valls était plus Hollandais que Hollande et plus pro-déchéance « constitutionnelle » que celui qui en avait émis seulement l’idée. Cette étrange combativité confinant à la hargne a d’abord coupé le « candidat putatif » à un second mandat d’une cohorte de ses partisans ou au minimum de gens indulgents à son égard. Il a ensuite diminué nettement le potentiel de ses soutiens potentiels pour enfin ‘installer sur une bombe à retardement.
Il arrive que quelques analystes de la vie du couple Hollande-Valls avancent l’idée que tout va être fait au Sénat puis ensuite lors du retour à l’Assemblée pour creuser le fossé entre pro et anti déchéance. Le sujet ne prête pas à conséquence pour l’image de l’Homme de Matignon mais elle sera imputé au discrédit de celui de l’Élysée déjà largement accusé d’avoir coupé sa majorité sur un sujet « subalterne » ou « inutile ». Et dans l’hypothèse non ridicule d’un refus du Congrès ce serait tout bénéfice pour « celui qui se serait sacrifié par loyauté vis à vis du Président mais qui ne serait pas parvenu à le sauver ». Le chemin serait alors libre car il s’avérerait impossible de « rebondir » pour le « candidat Hollande » déjà au plus bas dans les sondages ! Une sorte de déchéance organisée !
Mon petit doigt me dit que le meeting récent d’un certain Manuel Valls sur sa circonscription et devant ses fans n’avait rien d’improvisé quelques jours après sa reconduction définitive à Matignon. C’était une seconde étape pour sectionner définitivement après une remaniement ministériel catastrophique les derniers fils ténus pouvant relier Hollande avec le PS canal historique. Juste après avoir été reconduit dans ses fonctions le Premier Ministre il impose en effet son timing et surtout se positionne sur le même créneau qu’un certain… Alain Juppé laissant Hollande dialoguer sur la déchéance avec son meilleur supporteur un certain Nicolas Sarkozy ! Valls était venu pour dynamiter les décombres du PS avec toujours ce double discours consistant à la défendre mais à l’isoler justement en le défendant. « Moi, je ne peux pas gouverner avec ceux qui considèrent que François Hollande, c’est pire que Nicolas Sarkozy, ou que Manuel Valls, c’est pire que Jean-Marie Le Pen », a-t-il déclaré à Corbeil-Essonnes. C’est tellement beau que c’est suspect ! Lui en plus n’est en rien responsable de ce bougli-bougla gouvernemental qu’y a été concocté à l’Elysée !
Il a affirmé avoir des « positions irréconciliables » avec la gauche de la Gauche et des personnalités comme Jean-Luc Mélenchon. Le premier ministre a aussi lancé une phrase qui met un point définitif à une éventuel dialogue à gauche : « ce débat nous devons aussi l’assumer à gauche (sic). Tout ne se confond pas (sic) » Et il n’a pas fait dans le détail en rappelant que « sa » ligne politique est «sociale-réformiste» et « républicaine », ligne qui le positionne sur cet axe central qui va de lui jusqu’à au gaullo-réformiste Alain Juppé en passant par les libéraux sociaux du Centre. Il se place comme un coureur prêt au départ au cas où le relais serait à reprendre ! Et il décline un programme bien plus ambitieux que celui venu de l’Elysée sur l’état d’urgence et la déchéance : « Il ne faut en aucun cas s’interdire, sur le seul prétexte de conserver tel ou tel totem, de changer, de réformer  (…) Je préfère une France innovante qui regarde l’avenir avec confiance, à une France figée, congelée, dans un modèle social qu’elle aura tellement sanctuarisé qu’elle n’aura pas pu le sauver ».
Moi, je n’ai rien dit mais ça sent mauvais pour une nouvelle candidature d’un Hollande sans troupes, peut-être désavoué au Congrès, engoncé dans les sables mouvants sondagiers qui va vite se retrouver à seulement avoir à gérer les « guerres » (et les risques d’échec) et la politique internationale (très casse-gueule) que lui laisse celui qui mobilise paisiblement ses troupes en silence puisqu’il est admis que le PS n’aura pas de programme et qu’il n’y aura plus de primaires ! Bien joué !

Cette publication a un commentaire

  1. J.J.

    Le citoyen Valls, je le vois venir avec ses gros sabots, depuis la primaire qui ne lui avait pas été très favorable certes, mais qui a avait alors permis d’apercevoir sur la ligne de départ, l’arriviste déjà droitisant au bout de la piste.

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