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Et si le vainqueur était un candidat pochette surprise

Primaires ou absence de primaires ? Candidat(e)s tellement nombreux qu’elles n’ont plus de sens ? Participation à une élection avec une étiquette partisane ou hors partis ? Contrôler un appareil ou créer une structure plus large et plus souple ? Financer ses ambitions par appel aux dons ou se contenter des sommes allouées à tous les candidat(e)s ? La France entre en transes présidentielles et plus que jamais les stratégies varient. Les médias se ravissent de cette agitation qui leur permet de supputer, agiter, soutenir, combattre et même parfois susciter des prises de position étonnantes. Les analystes se transforment en polémistes de telle manière que l’on reste sur ds combats personnels mais absolument plus du tout sur des valeurs ou des programmes. Il va y avoir du sang sur les moquettes des plateaux des télés perroquets promptes à exploiter la moindre velléité d’en découdre. La seule qui échappe à ce tintamarre n’est autre que la reine du Bleu Marine puisqu’elle échappera au jeu de massacre de la désignation. En fait à un an de l’échéance on n’a pas encore une vraie idée de ses rivaux du premier tour. Pour ne pas se tromper dans les favoris il vaut mieux publier la liste des…engagés même si certain(e)s sont là que pour tenter de se faire un nom ! Je suis de ceux qui pensent que rien n’est joué et que le futur président de la République n’a pas encore annoncé sa candidature…
L’inconvénient des primaires c’est qu’elle vont nécessiter des efforts considérables pour un résultat aléatoire. Tant sur le plan financier que sur celui de l’énergie les vainqueurs risquent de se retrouver mal en point quand la fin de 2016 sera venue. Il est donc urgent de prendre son temps pour se lancer dans une courses par élimination. Ce jeu l’ex-UMP va le pratiquer avec acharnement. Impossible que Sarkozy tombe avec son camp sans un combat farouche contre Juppé qui se prépare à ce choc sans pitié. Adepte de la guerre éclair le Président actuel du parti LR mobilise lentement ses forces qu’il a instillée dans les fédérations. Elles attendent pour passer à l’offensive. Tout est prêt et les armes médiatiques fourbies. Quand le maire de Bordeaux va aller chercher vers le centre (et même sur la gauche) des voix « molles » son rival va rassembler la frange la plus dure, la plus convaincue, la plus revancharde du parti qu’il tient parfaitement en mains. Que restera-t-il de ce duel arbitré au second tour par des ralliements ? Le vainqueur sortira-t-il plus fort ou au contraire plus affaibli ? La multiplication des rivalités va générer des déceptions dont on peut se demander si elles ne prendront pas le pas sur toutes les autres considérations.
A gauche il n’y a que Jean-Luc Mélenchon qui a décidé de ne devoir rien à personne en pratiquant un principe simple : « qui m’aime me suive ! ». Ça marche d’ailleurs pas trop mal puisque dans son sillage tranchant se sont déjà glissés des « déboutés » du social-libéralisme. Pris de vitesse le Parti communiste et le parti de Gauche assistent impuissants et amers à ce contournement stratégique de leurs organisations ou de ce qu’il en reste. Il n’est jamais facile de courir après un leader d’opinion sachant parfaitement relancer l’allure par des coups de gueule salutaires. Chez les socialistes imbibés de la culture de la synthèse on pratique pour quelques-uns dans un vent contraire la technique du louvoiement qui permet d’avancer en allant à bâbord puis à tribord en attendant une brise arrière potentielle. D’autres godillent en cherchant une passe au milieu des récifs… quand des novices ou des « membres aguerris » des équipages ont mis les voiles vers d’autres horizons. Bref on ne voit guère le cap choisi puisqu’il y en a autant que de « capitaines » potentiels. Rien ne dit que celui qui sera désigné pour tenter de traverser un océan d’impopularité figure parmi les membres du gouvernement actuel. Alors il reste à trouver la femme et l’homme présidentiel. Un retour de Ségolène Royal ? Les affaires du Poitou-Charentes constituent un handicap imprévu… Manuel Valls s’est grillé avec sa défense outrancière de la déchéance de nationalité et il devra assumer l’échec d’un « non-Congrès » que Hollande enveloppera avec onctuosité dans le respect des parlementaires.
Dans un tel contexte la place de vrai candidat rassembleur face à l’égérie de « bleu Marine » se prépare dans l’ombre. Il surgira comme un sauveur avec trois vertus essentielles : pas d’appartenance à un parti, une notoriété acquise, des idées neuves et généreuses… Et voici que tout le monde parle donc désormais de… Nicolas Hulot comme du Monsieur Propre de la future présidentielle à la fois bobo et populaire. Il doit lancer dans les prochaines semaines une « plate-forme » citoyenne  « à troix voix » : avec le vénérable Pierre Rabhi et l’inusable philosophe Edgar Morin.
« Ce serait une plateforme citoyenne, hors parti, sans soutien officiel d’EE-LV mais avec des encartés et beaucoup d’amis qui ne souhaitent pas être rattachés à EE-LV… Oui, l’étiquette est difficile à porter en ce moment !» Et le but de la manœuvre ? Un fidèle décrypte selon Libération: «Hulot se dit que la politique c’est sale mais il rêve d’en faire quand même. Donc il contribue à structurer une dynamique». Pour 2017 ? «il n’est pas décidé», confie ce même proche. «Il est conscient du rôle qu’il a à jouer… un peu à son insu». Au cas où ?

Cet article a 2 commentaires

  1. MOUNIC.

    si le poste de candidat a l’élection présidentielle avait comme salaire le mien
    800 € mois.
    ils ne serait pas si nombreux

  2. J.J.

    … Alors il reste à trouver la femme et l’homme présidentiel. Un retour de Ségolène Royal ? Les affaires du Poitou-Charentes constituent un handicap imprévu…

    Je ne pense pas que ces affaires soient si imprévues que ça ; elles ont me semble-t-il été bien préparées, ressorties et diffusées au bon moment avec tout le flou et l’ambiguïté nécessaires à une interprétation tendancieuse, pour porter tort et torpiller une éventuelle candidature. Bref, un coup tordu dont les personnages politiques se sont fait une spécialité et où ils excellent.

    Mais ce n’est que mon impression !

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