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Les médias creusent le fossé entre élus et citoyens

Encore une fois le constat est impitoyable : le fossé se creuse entre les élus quels qu’ils soient et le citoyens. L’émission faussement intitulé « Rencontres citoyennes » qui n’était en fait qu’une malheureuse tentative artificielle de rapprochement entre un président à la dérive et des personnes soigneusement choisies pour participer à un spectacle politique se voulant positif. En fait le vrai problème n’est plus désormais de savoir si ce qui a été dit au cours de cette émission mais de parler clairement de la situation dramatique dans laquelle se trouve le dialogue entre les électrices et les électeurs qui restent et leurs représentants. Il faudrait vraiment un plan d’urgence pour redonner son véritable sens à la démocratie. Tout concourt à rompre tous les liens de confiance existants et donc à favoriser l’émergence d’un populisme dévastateur. Il existe diverses responsabilités dans cette situation préoccupantes tant du coté des élus que des citoyens mais la plus grande est à mettre sur les médias dont le rôle devient essentiel dans cette rupture. Bien entendu le sujet est tabou car il n’est pas de bon ton de parler vrai sur des formes de journalisme posant question.
La recherche obsédante de la polémique, de la provocation, de l’exagération finit en effet par occulter le rôle souvent besogneux et obscur de la très grande majorité des élus d’autant qu’un parisianisme exacerbé focalise l’attention du « peuple » sur les parlementaires, les ministres, les gouvernants, les responsables politiques qui, dans une forte proportion sont de véritables professionnels de l’action publique. Peu à peu la défiance qui s’exerce à leur égard s’étend comme une tache d’huile à tous les autres… Les « affaires » ayant largement été diffusées ont depuis des années aggravé ce discrédit avant de le transformer en une véritable épidémie de méfiance. Plus aucun élu n’échappe à cette terrible situation voulant que quoi qu’il fasse et quoi qu’il dise il devient immédiatement une cible.
La sincérité n’a plus aucun sens et les médias n’en tiennent aucun compte : la suspicion règne dans tous les étages ! Suspicion du contribuable sur tout ! Suspicion de tous les corporatismes ! Suspicion de tous les milieux ! Suspicion de toutes les couches sociales ! Suspicion journalistique ! Elle conduit à ne plus rendre compte de quoi que ce soit de positif pour ne retenir absolument que ce qui est négatif. Ce climat délétère accentue le divorce entre opinion dominante et décideurs ! Le fameux principe voulant que la presse ne s’intéresse qu’aux trains qui n’arrivent pas à l’heure devient fondatrice de la vie sociale renforçant le divorce ! Tous les jours dans les rubriques départementales ou locales on trouve par exemple des compte-rendus de manifestations, de réunions dans lesquelles les élus sont impliquées mais jamais cités ou même délibérément ignorés ce qui laisse accroire cette idée générale accréditant la thèse populiste montante : « ils ne sont là que durant les campagnes électorales ». On y ajoute une constante campagne de désinformation sur les indemnités et sur l’absentéisme…
Si je prends comme référence les deux sessions plénières du conseil régional d’Aquitaine et du conseil départemental de Gironde et que je constate la manière dont elles ont été retranscrites dans les médias il est impossible pour un électrice ou un électeur d’apprécier l’action réelle menée par les élus. Pour exister il suffit de quitter la séance et au total des minutes de télé, de radio, des dizaines de lignes et surtout une fulgurante campagne via les réseaux sociaux fait passer pour des « héros » les gens qui n’ont aucune responsabilité à assumer vis à vis de la population. Dans le cas de la région Charentes-Poitou il est intéressant de noter les votes « contre » les propositions de dépenses effectuées par l’exécutif sur les territoires, au bénéfice des festivals, des associations, des entreprises : aucune ou très rares de la part des UMP d’alors ! Ils ne savent rien mais ont voté des aides qu’ils mettent en cause maintenant. Une enquête serait aussi passionnante que le taux de présence en commission ou en plénière ! « On ne veut pas une augmentation des impôts en Charentes-Poitou » clame l’un d’entre eux… or personne ne rappelle qu’il n’y a pas d’impôts locaux payés par un seul contribuable pour le compte de la région !
Au conseil départemental pas mieux. Le compte administratif qui constitue la vérité sur les politiques menées auprès des électrices et les électeurs n’a pas bénéficié de la moindre diffusion alors que c’est pourtant le vrai moyen de contrôler l’usage des deniers publics… Pas intéressant 141 millions d’excédent ; toutes les dépenses courantes réglées rubis sur l’ongle ; 190 millions d’investissements ; la solidarité humaine au plus haut niveau (enfance en détresse et soutien aux handicapés) ; les hébergements de personnes âgées sans précédent, le développement du logement à loyer modéré consolidé… mais le plus important c’était de savoir combien un contributeur moyen de Gironde allait régler de supplément de foncier bâti par an, par mois, par semaine ou par jour?.. La convention avec la région sur le soutien à l’agriculture ? La mise en place du dialogue social permettant d’aller vers le respect des prescriptions de la chambre régionale des comptes ? Les électrices et les électeurs ne le seront jamais. Ils sont bien payés à rien foutre d’utile ces élus…Ils ne savent qu’augmenter les impôts !

Cet article a 3 commentaires

  1. bernadette

    Je pense que l’augmentation des impots fonciers est dure a digerer. Il y a un manque de convergence avec les contribuables.
    Sur un ancrage communautaire il est necessaire de parler, d’echanger sur des choix budgetaires.
    La presse ne fait que rapporter le comportement de chaque elu ou dirigeant communal.
    Le but n’est pas de financer a tout prix des projets mais de trouver une equite a moindre cout.
    Salutations respectueuses

  2. bernadette

    Les TER supprimes par manque de conducteurs, c’est frequent et les enfants scolarises a Bordeaux le savent tres bien. Faut il que ces enfants s’initient a la télé enseignement pour ne plus avoir ces désagréments ?
    Le

  3. J.J.

    C’et vrai qu’on ne parle pas davantage des trains qui arrivent à l’heure que des dirigeants politiques qui modèrent les prélèvements fiscaux.

    Qui se souvient du premier ministre qui a enfin supprimé la « vignette » que le ministre Ramadier avait mise en place ?

    Qui se souvient qu’une présidente a refusé de percevoir la TIPP dans la région qu’elle administrait ? Il est maintenant facile de la faire soupçonner de mauvaise gestion des deniers publics….

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