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HISTOIRES D’ÉTÉ : il y a toujours un oubli sur la route des vacances !

Avec mon épouse nous avons décidé pour la dixième année consécutive de ne pas quitter Créon pour plusieurs jours durant les mois de juillet et août contrairement à ce que nous faisions antérieurement. Un choix qui repose simplement sur la volonté de partager un rythme de vie différent de celui du quotidien du reste de l’année et de donner le temps nécessaire au partage que nous ne pouvons parfois que difficilement créer. Il y a aussi un vrai plaisir à ne rien faire quand tout s’est agité autour de vous durant des semaines et des semaines. Comme il me faut absolument vivre autrement je ne veux plus alimenter mes chroniques quotidiennes de réflexions ou d’informations à partir de cette actualité tellement déprimante durant un bon mois. Au risque de vous détourner de la lecture peu polémique des textes à venir je vous propose une série dite HISTOIRES D’ÉTÉ. La reprise de l’écriture de mon sixième livre agrémentera aussi les plages de solitude qui sont les plus attrayantes car elles portent le plus beau du soleil, celui que vous offre votre moral ! Nous débuterons cette série par cette aventure matrimoniale illustrant à merveille la dureté que représente le choc du départ vers les vacances.

Durant des jours et des jours on évoque à deux ou à plusieurs, les conditions du voyage vers une destination à découvrir ou habituelle représentant le paradis estival idéal. Les prédictions totémiques d’un bison pas très futé car annonciateur de mauvaises nouvelles, permettent de bâtir le scénario idéal avec l’heure, l’itinéraire et les circonstances planifiées du déplacement. Tous les couples connaissent peu ou prou cet énervement consécutif aux préparatifs et ont croisé le plus grand risque des congés : l’oubli de l’objet essentiel pour le bonheur du vacancier! L’épouse n’échappe jamais au douloureux dilemme entre l’accusation virulente de « trop en emporter » et le risque terrible « d’avoir omis le principal »… Les préliminaires au départ n’ont absolument rien d’enchanteurs et gâchent souvent les gestes d’amour estivaux prometteurs ayant peuplé les nuits banales du reste de l’année.
La sacro-sainte « bagnole banale» des uns ou l’ostentatoire « véhicule prestigieux » pour les autres ne modifient en rien le climat toujours tendu avant que les roues tournent. Le conducteur invoque alors la nécessité de se concentrer pour un trajet éprouvant ce qui lui évite de se pencher sur de basses questions matérielles. Il entre dans la peau du mâle responsable de la sécurité de la famille… pour faire corps avec cette voiture dont il a fait recharger la clim afin que tout le monde arrive enrhumé sur le lieu du farniente !
La dame du GPS devient immédiatement un ange gardien exaspérant pour la passagère ne comprenant toujours pas qu’une voix de hall d’aéroport suffise à faire obéir son mari d’habitude si récalcitrant à se fier à l’intuition directionnelle dont elle est pourtant dotée. Bref on sent bien qu’il y a des divergences d’autant plus rapides que la question aveu qui tue surgit au bout de quelques kilomètres : « t’es sûr que j’ai bien fermé la porte à clé ? ». Cette simple interrogation pèse vite sur l’ambiance quand elle ne crispe pas durablement les relations en générant un demi-tour exaspérant. Le reste du parcours revêt alors des allures de sortie de chiens de faïence regardant néanmoins vers la ligne bleue des montagnes ou de la mer !
L’autoradio distille à un moment ou un autre sur Nostalgie du Michel Fugain et sa chanson culte voulant que les aires d’autoroutes soient les scènes des rencontres « C’est un beau roman, c’est une belle histoire » dit-il et même ajoute-t-il « C’est une romance d’aujourd’hui » que celle de ce couple qui roulait vers le sud en empruntant le viaduc de Millau là où en passant d’une montagne à l’autre on commence à sentir le parfum des grands espaces du Larzac… Liberté, liberté chérie ! Il s’arrête seulement quelques minutes pour admirer le paysage et la majesté de l’immense ouvrage architectural qui enjambe la vallée et pour une pause café-pipi hâtive mais indispensable. Inévitablement la rengaine revient : « ils venaient de chez lui, là-hait dans le brouillard et descendante vers le midi… ». L’esprit est ailleurs…du moins on est contraint de le croire pour le caractère romantique de l’histoire l’automobiliste est reparti en direction des vacances…. en oubliant sa femme, vous savez celle qui avait pensé à tout sauf à cette misérable distraction ! Là il n’a même pas fait demi-tour !
Ce n’est en effet que vingt kilomètres plus tard que le « conducteur hyper-concentré » s’est rendu compte que « madame » n’était pas dans la voiture. Pragmatique (ou contrit), plutôt que de faire demi-tour, ce dernier a appelé L’Espace Gourmand, restaurant de l’autoroue en demandant si sa femme était toujours là. Elle était restée patiemment sur place, attendant sagement le retour de son conjoint… qui ne viendra jamais puisque c’est finalement une brigade de la société qui gère l’autoroute, qui l’a gentiment ramené auprès de son mari. On peut imaginer sans peine la scène tendre qui a eu lieu entre les deux amoureux au moment de leur retrouvaille. Sur Nostalgie Fugain est revenu : C’est un beau roman, c’est une belle histoire
C’est une romance d’aujourd’hui
Il (venait) de chez lui, là-haut vers le brouillard
Elle descendait dans le midi, le midi
Ils se sont quittés au bord du matin
Sur l’autoroute des vacances
C’était fini le jour de chance
Ils reprirent alors chacun leur chemin
Saluèrent la providence en se faisant un signe de la main …

Je vous avais prévenu(e) que je ne vous raconterais que de belle histoires d’été !

Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    Belle histoire d’été en effet !
    Mais je me suis délesté des soucis automobiles : quitte à réduire notre rayon d’action sur le lieu de villégiature et à davantage circuler « pedibus, cum jambis », nous ne voyageons plus que par le train.
    Éloigné des tracas politiques et autres activités moroses, je te souhaite de bonnes inspirations littéraires, estivales et vacancières.

  2. mlg

    j’aime bien!!!!!!

  3. Danye

    Je trouve cette idée formidable ..je vais attendre mes petites ‘nouvelles lectures vacances ‘

  4. LAVIGNE Maria

    Les vacances riment avec évasion, soleil, ne rien faire ou faire autre chose.
    Ne supportant plus les contraintes d’un départ, valises, oubli des médicaments et du dossier médical au cas où, nous préférons rester sur place. Certains nous disent que nous sommes en vacances toute l’année.
    En effet, sommes très heureux avec notre potager, nos fleurs, de bons livres, le ciel bleu et les oiseaux qui chantent, les cigales dans les pins.
    Beaucoup aimeraient partager ces moments de sérénité s’il n’y avait pas l’actualité qui nous rappelle tristement que la rose a aussi ses épines.

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