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La justice brésilienne ne fait pas dans le détail ! A méditer.

Certains pays vont jusqu’au bout de leur vision de la démocratie et on a assisté depuis notre France dans laquelle les rapports entre les politiques et la justice sont loin d’être limpides à la mise à l’écart au Brésil d’une présidente en exercice et une mise en cause de son prédécesseur. Les affaires là-bas semblent soit plus simples soit plus rapidement élucidées. Dilma Rousseff a payé cash une campagne menée par les Parlementaires pour la destituer de son poste. Elle a été cernée, acculée et achevée par des élus désireux de nettoyer l’image d’une fonctionnement très inquiétant quand on sait combien les militaires sont prompts là-bas à prendre un pouvoir chancelant. Or celui qui a mené à la destitution de la première femme présidant l’une des plus grandes nations du monde a été arrêté. L’ex-président de la Chambre des députés M. Cunha est l’objet de multiples accusations de corruption dans le cadre du scandale Petrobras. Il est soupçonné notamment d’avoir alimenté un compte secret en… Suisse. Imaginons qu’en France ont ait fait de même avec tous les responsables politiques ayant eu un comportement similaire… plutôt que de passer l’éponge contre une concession financière.
L’accusateur a été arrêté à Brasilia, selon un porte-parole de la police, qui a exécuté une ordonnance de placement en détention préventive signée par le juge Sergio Moro, chargé de la tentaculaire enquête de corruption autour du géant étatique pétrolier Petrobras. Une multinationale pétrolière ? Ce n’est pas dans notre beau pays qu’un grand groupe de ce type aurait arrosé le milieu politique pour des aventures africaines. Edouardo Cunha fait face à des accusations de corruption, de d’argent et d’évasion fiscale relatives à une acquisition de Petrobras au… Bénin, datant de 2011.
Les procureurs ont déclaré avoir demandé la détention du politicien puisqu’il risquerait de prendre la fuite et mettrait en péril l’intégrité de l’enquête. Ils cherchent également à geler ses comptes bancaires, qui renfermeraient près de 60 millions de dollars US. Une bien belle somme qu’il avait lui-aussi oublié de déclarer.
En fait le plus violent et le plus pugnace des adversaires de Dilma Rousseff n’avait pas les mains propres… ce qui ne l’a pas empêché de se comporter comme un homme au-dessus de tout soupçon. Là-bas au Brésil il a dû remettre sa démission en tant que président de la Chambre des députés en juillet. Le mois dernier, on l’a également contrait à céder son siège au Congrès ainsi que son immunité…. sous la pression citoyenne et médiatique.
Député évangélique ultraconservateur de 58 ans, Eduardo Cunha était accusé d’avoir « menti » à ses pairs. Précieux allié du président intérimaire brésilien, Michel Temer pour l’aider à accéder au pouvoir el est passé maintenant dans la camp de ses opposants en annonçant son intention (mais ce n’est que pure coïncidence) d’écrire un livre sur le processus de destitution, qu’il avait lui-même lancé en décembre. Il comptait en publier les bonnes feuilles dès… novembre.
La course de vitesse a donc eu lieu mais les affaires aux basques de Cunha sont tellement nombreuses qu’une d’entre elles a suffi à le faire chuter. Il fait par ailleurs l’objet de nombreuses autres enquêtes. On lui reproche d’avoir accepté des millions de dollars en pots-de-vin pour lui-même, comme pour d’autres politiciens. Il nie ces allégations.ais s’il se met à parler les chutes vont s’accumuler dans le peloton des accusateurs de Roussef ! « Nous suivons le chemin de l’argent », s’est défendu le procureur. Le Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre) auquel appartient le nouveau président, Michel Temer, est d’ailleurs visé dans cette nouvelle phase de l’enquête. La tâche de la justice est souvent compliquée par l’immunité parlementaire dont bénéficient nombre de suspects. Ainsi du sénateur Aecio Neves du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, principal opposant au PT) ou le président du Sénat, Renan Calheiros (PMDB). Tous deux, dont les noms ont été maintes fois évoqués, disposent du statut de « foro privilegiado » et ne peuvent être poursuivis par le juge Sergio Moro, mais seulement par la Cour suprême… ca ne vous rappelle rien ?
Sans s’embarrasser de ces subtilités juridiques, l’opinion publique, spectatrice de cet interminable feuilleton judiciaire pourrait, elle, être tentée par le « tous pourris ». On peut se demander si cette hâte à enquêter, à dénoncer, à exclure est la même chez nous quand on connaît les artifices judiciaires qui permettent dans un État de droit de bloquer l’avancée rapide des mises en examen. La réalité n’est absolument pas la même. La fameuses immunité jugée indispensable pour préserver les élus nationaux, ne s’enlèvent pas facilement alors que celle de l’occupant de l’Élysée est jugée inexpugnable. Une leçon brésilienne à méditer au moment où un débat primaire semble clos sur les rapports entre les candidats putatifs et la justice… dans le passé ou l’avenir.

Cet article a 14 commentaires

  1. bernadette

    Bonjour,

    J’ignore complètement si le Brésil possède schéma de cohérence territoriale. Ce qui pose problème est que les communes ou dumoins la commune sur laquelle je vis n’a fait aucune évaluation de sa politique d’urbanisation.
    Les documents de planification urbain denature complètement l’avenir des propriétaires. La loi Sru et sa déclinaison demande pour chaque commune de revoir son approche. Merci les verts et les communistes.

  2. bernadette

    Dans la continuité de mon précédent message, l’URSS a existé et la fin du socialisme soviétique a été un bonne chose. En France il n’y a pas de socialisme mais seulementun parti appelé socialiste qui aide les riches plus que les pauvres.

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