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L’hypothèse de l’union nationale portée par le vent venu d’à travers la montagne

La campagne pour les primaires, dans un camp ou dans l’autre, ne permet absolument pas aujourd’hui de dévoiler les stratégies communes à certains candidat(e)s mais ce n’est pas pour autant que personne y travaille. Cette étape de l’élection présidentielle qui prendra fin avec l’annonce par François Hollande de sa candidature à un second mandat ne repose que sur l’exacerbation des différences ou des confrontations personnelles. A droite l’affrontement Juppé-Sarkozy va vite dégénérer en révélations plus ou moins amènes sur leur passé (un livre va dézinguer celui qui a été ministre de son adversaire) ou sur leur avenir (l’ex-Président a tout à craindre d’accusations visant à persuader qu’il ne cherche qu’une immunité) alors qu’au sein de la majorité gouvernementale actuelle la consigne est claire : à mort le frondeur ! N’empêche que les sondages se multiplient et ils sont scrutés par chaque camp avec évidemment une attention toute particulière. Il en est un qui date du début de l’été qui a un intérêt : deux tiers des Français seraient favorables à la mise en place d’un gouvernement d’union nationale.
Dix jours après l’attentat de Nice, 67% des Français auraient été favorables à cette nouvelle gouvernance du pays « face au défi du terrorisme ». La plus grande adhésion était rencontrée parmi les sympathisants… UDI (81%), LR (71%), FN (70%) puis PS (68%). Au total à droite, 72% des sondés étaient pour, contre 58% à gauche. L’idée rencontrait un grand succès chez les 18-24 ans, dont 80% sont pour. La tranche des 25-34 ans se révélait la moins favorable (63% pour, 32% contre).
Dans le contexte actuel une rapide analyse démontre qu’un bloc allant des Juppéistes aux Hollandais ou « Valsiens » en passant par l’UDI, le Modem, les « Macronistes » et les groupes divers du centre gauche s’affirme lentement comme possible. Un PS « débarrassé » des déçus de la candidature Hollande peut vite rejoindre ce bloc qui marginaliserait le FN, les Sarkozystes et la Gauche de la Gauche ! Il faut pour s’en convaincre se pencher sur les désignations dans chaque camp aux législatives qui seront effectuées avant les présidentielles. Du coté de Juppé ou de Hollande on s’efforce de faire désigner des gens « compatibles » avec cette hypothèse puisque des simulations permettent de penser qu’aucun des « secteurs » traditionnels de l’échiquier politique actuel n’aura la majorité absolue à l’Assemblée en raison de l’émergence d’un groupe du FN… Un retour en arrière sur les régionales s’impose ! Cette fois un pacte républicain sous l’égide d’un Juppé ou d’un « Hollandais » à la tête du PS pourrait être conçu contrairement à ce qu’il s’est passé en PACA et en Hauts de France !
La tendance actuelle dans l’opinion publique veut une cogestion car elle ne souffre plus ce qu’elle considère des affrontements de personnes mais plus d’idéologie. Or elle existe depuis très longtemps sur… la métropole bordelaise sous la houlette successive de Vincent Feltesse conseiller de l’Élysée et d’Alain Juppé ! La tradition girondine pourrait prendre une autre dimension après les présidentielles. De nombreux signes le montrent mais comme ils ne sont jamais mis en perspective et passent donc inaperçus ! Impossible dans l’immédiat d’évoquer cette hypothèse car elle mettrait à mal le principe voulant que l’on existe davantage pour les militants dans l’opposition virulente que dans le consensus. Juppé veut se donner une image de rassembleur potentiel parmi la majorité silencieuse du pays. Il souligne sans cesse les outrances ou les exagérations de son principal adversaire et se peaufine une nouvelle apparence politique soutenu en cela par Bayrou qui a toujours rêvé de Matignon ! Il serait intéressant de lui poser la question suivante : « Etes vous pour ou contre un gouvernement d’union nationale?  »
Si l’on se réfère à la situation récente en Espagne tous les espoirs secrets lui sont en effet permis. Le Parti socialiste ouvrier espagnol a mis fin hier au blocage politique en permettant au conservateur Rajoy de redevenir chef de l’exécutif dans la semaine qui vient. Au risque de voir Podemos incarner la « vraie gauche »…mais en les laissant dans une minorité réputée inutile. Pendant des mois, le leader du PSOE, Pedro Sánchez, a opposé un non définitif à un soutien implicite par l’abstention au Parti populaire, car selon lui « cela reviendrait à vendre son âme au diable et à trahir les militants socialistes ». Un débat d’une violence inédite a opposé les partisans d’une « grande coalition à l’allemande » et les défenseurs d’une ligne dure défavorable à tout geste de soutien au Parti Populaire. Sánchez, représentant de la gauche du parti, a été désavoué par une majorité des leaders provinciaux les plus influents emmenés par sa rivale, l’Andalouse Susana Díaz. Depuis, le parti est géré par un gouvernement provisoire jusqu’à la tenue d’un futur congrès extraordinaire… Ce virage historique s’est produit (est-ce un hasard?) au moment où le PSOE n’a plus que 85 députés et déjà moins de 200 000 militants… A méditer.

(1) sondage Ifop pour le « JDD » réalisé les 22 et 23 juillet.

Cet article a 2 commentaires

  1. faconjf

    Bonjour,
    la solution proposée est de boucher les trous de la passoire avec nos doigts. Créer un virtuel UMPS consiste à rassembler les grands diseux petits faiseux, ce ramassis de vieux canassons qui ont conduit notre pays dans l’impasse. L’union nationale, mais pourquoi faire? Une politique néo-cons au service de la mondialisation qui paupérise les classes moyennes et précipite les pauvres dans la précarité ultime. Une politique d’eurolâtres qui jettent aux orties les états nations en tuant les souverainetés nationales. Que peuvent espérer les Français d’une telle union UMPS d’accord sur les vieilles solutions qui ont toutes fait la preuve de leur totale inefficacité. Les solutions parlons-en, étrangler la sécu au profit des « fausses » mutuelles, augmenter la TVA ( solution qui frappe davantage les pauvres que les riches et augmente le risque de récession tout en frappant le pouvoir d’achat et le coût de l’emploi), reculer l’âge de la retraite et supprimer les 35h dans une conjoncture de raréfaction de l’emploi, supprimer les emplois de fonctionnaires et assimilés…
    Les zones de « non-droit », les « territoires perdus » de la République, n’ont pas fait l’objet d’un début de reconquête ; la « France périphérique » se sent toujours aussi abandonnée. Le gouvernement n’agit que quand la pression populaire lui devient insupportable, et encore agit-il alors dans l’urgence, sans plan d’ensemble, sans compréhension des interactions et des causes profondes des problèmes qui le font agir. Le règne du court terme, de l’urgence, est aujourd’hui absolu. Croyez vous sérieusement que les vieux canassons fraichement ripolinés sous étiquette UMPS vont y changer quelque chose???
    Sur un point vous avez raison, rien ne distingue plus les 7 guignols de la primaire de droite des X guignols de la future primaire de  » gauche ». Et que dire du PCF en ruines qui ne doit la survie de ses parlementaires qu’aux accords avec le PS!! Que penser des écolos qui utilisent les mêmes recettes.UMPS c’est déjà un beau slogan pour le F Haine, alors si l’on donne consistance à tout cela.
    On est mal patron on est mal !!!
    Les manifestations non-autorisées de policiers continuent de se multiplier. On a vu, lors de la manifestation de Strasbourg des pompiers se joindre aux policiers, et à Nice des infirmières des services d’urgence, ont fait de même. Il faudra attendre la manifestation, autorisée celle-là, de mercredi 26 octobre pour juger de la dynamique réelle du mouvement.
    La véritable union nationale va peut être se jouer là.
    Salutations républicaines

  2. LEON

    Bonjour,
    Je ne vous connais pas et, pour y remédier, je viens de parcourir quelques billets, souvent pertinents sur l’état des lieux, ce dont je vous remercie. Mais pourquoi réfléchir sur les modalités de reprise et de changement sans dire le moindre mot sur le programme « l’avenir en commun » qui s’élabore de façon largement ouverte autour de l’équipe de Mélenchon ? S’amputer d’une lecture comparative des divers programmes, c’est se priver d’une liberté de réflexion plus complète, voire totale. Pour ma part, je ne m’intéresse plus, et depuis longtemps, aux hommes ou aux femmes politiques (bien souvent moins politiques que politiciens), mais à leur programme. Je les compare et j’y cherche ce qui répond ou non à mes préoccupations de citoyen français et, plus largement, d’être humain dans un monde gravement troublé. LISONS TOUS LES PROGRAMMES avec cet objectif et laissons de côté le salmigondis qui accompagne, toujours en les masquant, les ambitions partisanes et personnelles. Et surtout, à ce sujet, voyons ce qui dans chaque programme proposé peut servir de garde fou aux dangers que le goût exagéré du pouvoir personnel fait courir à tout le monde. LEON.

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