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François Hollande isolé de tous n’avait plus le choix !

Voilà, je me suis lourdement trompé (1) en pensant que François Hollande avait encore une possibilité de choix pour l’élection présidentielle. Je le pensais certes poursuivi par une meute de prétendants à ce fauteuil qui l’avait ébahi comme un gosse obtenant du Père Noël un cadeau inespéré mais pas encore cerné au point de renoncer. Comme les bêtes blessées il pouvait encore au risque d’y laisser politiquement « la peau », faire face à l’adversité. Une forme de courage qui aurait consisté à assumer son parcours et à démontrer qu’enfin il avait enfin une vraie envie de faire face à ses détracteurs. Reconnu comme un « petit méchant mou » il avait en effet une opportunité de se montrer agressif, volontaire, droit dans ses godasses, pugnace… et il a reculé devant le danger d’un échec. Il a préféré son image et sa trace dans l’histoire politicienne à un combat perdu d’avance mais pouvant lui offrir une opportunité de ne pas être considéré comme un « déserteur ». En fait il a attribué à la « lucidité » ce qui peut relever du constat objectif qu’il ne pouvait plus se dépêtrer des filets de plus en plus resserrés qu’avaient posés autour de lui ses rivaux de tous bords. Le « bourdon » Hollande était englué dans des toiles « d’araignées » plus ou moins menaçantes, mais toujours plus proches et agressives. La dernière avait été placée quasiment sous son nez par Manuel Valls avec sa série de déclarations dont la dernière dimanche réduisait définitivement l’espace dévolu au candidat Hollande.

Il travaillait encore, je le maintiens, à sa candidature jusqu’à mercredi soir… mais il n’y avait même plus un trou de souris pour y aller depuis que Manuel Valls s’était mis en travers du chemin. Il avait été mis dans une nasse sans sortie possible !

Macron lui avait déjà bloqué un éventuel cheminement sur sa droite. Montebourg et Hamon le cantonnait dans le camp des socio-libéraux, Pinel annonçait un lâchage des derniers alliés. Cambadélis renâclait car il voyait les dégâts sur un PS démotivé et sans âme. Hollande c’était Cambronne à Waterloo avec un dernier carré de fidèles intéressés. Il était le dos au mur sous les projectiles incessants expédiés depuis des mois par les armées adverses du « tout sauf Hollande » Certes mais les bombes à fragmentation de décisions éloignées des valeurs portées par la Gauche ont fait de tels dégâts que les ruines demanderont des années (et pas des semaines ou des mois) pour être remplacées et reconstruites. L’éviction de Cécile Duflot, de Sarkozy puis celle de Juppé (elle a été marquante pour Hollande dimanche soir) par les plus motivés des citoyens de leur camp ont achevé de le convaincre qu’un sortant acculé par toutes les oppositions serait la victime expiatoire idéal pour des milliers de votants. Il ne pouvait pas servir comme boite de conserve vide servir d’exutoire aux « anti » dans un chamboule-tout installé dans la kermesse des primaires. Personne ne l’a vraiment dissuadé d’autant que le précipice de l’impopularité était toujours aussi vertigineux et impossible à combler.

Je me suis trompé (1) car je n’ai pas imaginé la pression qui pouvait s’exercer sur un Président de la République toujours sur le reculoir était aussi forte sauf dans des situations de crise liée aux attentats ou aux interventions extérieures. Lors du déjeuner de lundi avec Valls il a encore pris un coup sur la carafe : lui, l’as de la synthèse, avait face à lui un « adversaire » justement insensible à cette manière d’agir par tempérament et pas ambition. Il est certain que c’est la déclaration au JDD du Premier des Ministres qui a enclenché le revirement intérieur de François Hollande. Une « trahison » de Macron, une « annonce de coup d’État institutionnel possible de Valls, une série de déclarations à l’emporte-pièce des caciques du PS ont précipité sa tentation (forcée) de Venise.

Sa décision probablement venue d’une réflexion solitaire, reflète simplement une incapacité à faire vivre un idéal et donc à se condamner au retrait dans un contexte de pilonnage exceptionnel des forces rebelles. Tout s’est effondré autour de lui puisque sa science de la synthèse reposait depuis ses débuts mitterrandiens sur la nécessité d’avoir à portée d’esprit les ingrédients de la synthèse. On ne peut jamais envisager de la faire seul. On en peut la réaliser qu’avec les outils pour la concocter. Or personne ne voulait aller vers une synthèse autour de lui. Une situation totalement inédite pour lui ! Le désert !

Je me suis trompé en sous-estimant la détresse de quelqu’un voulant aller à la conquête du monde et que ses rivaux ont fini par installer sur un îlot désert cerné en permanence de crocodiles aux dents acérées. Ils pleurent aujourd’hui et couvrent d’éloges, les uns après les autres, le « Robinson Elysée » qui a rendu les armes. Sa décision est davantage personnelle que politique…Elle est extrêmement dure humainement. Je conçois qu’elle ait été longue à prendre mais cesser le combat est parfois bien plus dur que de mourir les armes à la main massacré, certes en héros, mais massacré tout de même ! Qu’avait crié à ses ennemis Cambronne à Waterloo ?

(1) ma chronique de Roue Libre de mardi matin « Hollande prépare un départ pas très primaire » se situait sur la base des informations disponibles lundi soir ! https://jeanmariedarmian.fr/2016/11/30/hollande-prepare-depart-tres-primaire/

Cet article a 13 commentaires

  1. tournesol

    Aller à la conquête du monde, non ce n’est pas cela. S’ouvrir vers le monde, ç’est mieux…
    Et bien voilà des politiques qui préfigurent un cataclysme et bien c’est au peuple de s’exprimer. C’Est à chacun de nous que revient le droit de penser et de s’exprimer.
    La votation citoyenne de 2011 a été un echec puisque la droite et le centre ont repris le même outil. La gauche est morte reste une petite partie de la droite et l’extrême droite représentée par Marine le pen est baptisée marximisme.
    Je pense que le marximisme, ce n’est pas la haine, ç’est bien autre chose dans un pays où la population active (en âge de travailler) est bien inférieure à la population âgée.
    Bien à vous

  2. Metreau

    Mic, Bonjour Jean-Marie, Que pouvait-il faire d’autre ,face a cette armee de felons remplis d’ingratitude et de rancoeur envers celui qui les avait fait ?….Ne dit-on pas Bien mal acquis ne profite jamais ……………..

  3. LAVIGNE Maria

    A force de courir derrière la droite, voilà ce qui arrive ! Déchéance de nationalité, tous les pactes au seul profit des entreprises et sans contrepartie, augmentation des impôts et des taxes pour le peuple et la liste est longue, non, je ne regrette pas ce qui arrive, je regrette qu’il en soit arrivé là car je le crois honnête

  4. tournesol

    Et puis la politique de la ville est faite que pour la ville. Les beaux quartiers d’Aragon c’est maintenant, à la campagne c’est la communauté de communes où les contribuables paient des impôts pour asseoir quelques décisions prises dans les salles de réunion.
    Ah la politique de la ville avec ses commerces, ç’est le rêve…
    Pour les campagnards, c’est la recherche d’un emploi ou d’un service public absent pour renseignement.

  5. jojo33420

    Oui chez Jean Marie, je suis désolé, mais les dés étaient « pipés » depuis longtemps tant les vautours ou ambitieux tournaient autour du pouvoir et ceci à tous les niveaux.
    J’avais le sentiment qu’il n’y avait pas de capitaine à la barre.
    Il nous a trop montré sa vie privée, certes il y est un homme libre mais cela fait quelques fois désordre. Sans oublier des décisions à contre sens du programme initial de 2012.
    Maintenant, je m’attends à une grande descente aux enfers des socialistes et des législatives catastrophiques pour la Gauche.
    Et si je me trompais !!!……

  6. Sylvain Bahlia

    Hollande non-candidat ? Cela me le rendrait presque sympathique. Certains pleurent l’homme… mais enfin, ne pourrait-on pas parler du fond ? Pourquoi donc ce président était-il en chute libre dans les sondages, lâché par les siens dont une partie de sa propre majorité ? Sa politique n’a été que volte-faces et accumulation de déception pour tous ceux qui ont voté pour lui. Pouvez-vous ignorer cela, M. Darmian ? Malgré des mois de combat contre la loi travail, il l’a faite passer au forcing avec le 49-3, sa propre majorité lui faisant défaut ! Sourd et aveugle, il n’a fait qu’aggraver la crise. Macron annonce sa candidature, Valls serait « le meilleur » ! Mais pour quoi faire ? La même politique ? Nous imposer des « réformes » qui nous ramènent en arrière ? Car M. Hollande et M. Valls poursuivent leur politique : sur fond d’état d’urgence et de répression syndicale (Good Year, Air-France…) ils enchainent les décrets d’application de la loi travail, la dislocation des statuts particuliers, les coups contre l’hôpital public, l’enseignement, des coupes dans millions d’euros dans l’assurance maladie, les privatisations et le bradage des services publics. Au compte de qui ? Des intérêts privés, des grands groupes financiers. Qui arrêtera cette spirale infernale contre nous , les petits, les salariés, les jeunes ? Vous avez la larme à l’œil, M. Darmian ? Pas moi.

    1. Baillet Gilles

      Tout à fait d’accord !!! Le 1er décembre était publié le décret permettant les nouvelles conditions de licenciement prévues par la loi travail… que Fion et Macron veulent aggraver!!! Voilà ce qui arrive quand on ouvre la boîte de Pandore…

      1. faconjf

        De concession en délaissement, de délaissement en fatalisme, de fatalisme en abaissement, d’abaissement en dépouillement, de dépouillement en dés appropriation, le renoncement dans les valeurs a finalement conduit à la capitulation en rase campagne. L’armée Bourbaqui de la gauche achève la débâcle des forces de progrès. On dirait l’immense misère des soldats blessés, affamés et gelés qui ont passé la frontière suisse à Verrières-de-Joux, le 1er février 1871.C’est en grande partie ce naufrage qui conduira au pouvoir le bonhomme Thiers.
        Le naufrage du quinquennat Mollande conduira t-il à l’accès au pouvoir de Félon de la Sarthe? Lequel pourrait répéter ce que disait le premier président de la III éme république « Je veux rendre toute-puissante l’influence du clergé, parce que je compte sur lui pour propager cette bonne philosophie qui apprend à l’homme qu’il est ici-bas pour souffrir et non cette autre philosophie qui dit au contraire à l’homme : « Jouis » » (Discours prononcé Adolphe Thiers au sein de la Commission sur l’instruction primaire de 1849).

  7. Yvon

    Je trouve la réponse de Sylvain Bahlia très dure. Le bilan global de la Gauche au cours de ce quinquennat n’a pas été aussi négatif. Il faudrait imaginer ce Sarkosi aurait fait pendant ces cinq années. Maintenant, il va falloir se préparer à la cure d’austérité la plus inimaginable que nous prépare FILLON ( 2 points supplémentaires de TVA, suppression des 35 h, suppression de l’impôt sur la fortune, suppression de 500.000 postes de fonctionnaires et bien d’autres projets très impopulaires). J’ai le sentiment que si l’on arrive pas réunifier la Gauche, le peuple « d’en bas » va se révolter et un nouveau mai 68 n’est pas impossible. J’en parle parce que j’ai vécu mai 68, mouvement social historique et inoubliable. Ne nous décourageront pas, il faut espérer que les différents ténors de la Gauche prennent leur responsabilité le plus rapidement possible, car nous avons trop souffert lors de la Présidentielle de 2002.

    1. Baillet Gilles

      Libérez-vous des « ténors de la gauche » qui se foutent bien des salariés, des chômeurs et des retraités. Prenez-vous en main !!! J’imagine mal Valls ou Montebourg en pères de la future révolution…

  8. tournesol

    Les pôles de compétitivité définis par l’État et arborant la performance deviennent le cheval de bataille.
    Peut-on parler d’innovation lorsque c’est la machine qui fait le travail et décide du temps imparti à chaque salarié ?

  9. MOUNIC CLAUDE

    Tout n’a pas été négatif surtout sur la plan relations internationales

    1. faconjf

      C’est vrai @mounic que soutenir les rebelles égorgeurs d’enfants et dire comme Fabius ( le monde 13/12/12): « En revanche, la décision des Etats-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que“tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot”. “C’était très net, et le président de la Coalition était aussi sur cette ligne”, a ajouté le ministre. »
      C’est tout à fait positif en effet de soutenir Al Quaida en Syrie et les bombarder au Mali et c’est tout à fait cohérent .

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