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L’exemplarité allemande n’est qu’un leurre électoral !

L’économie allemande est exemplaire. Son « modèle » reviendra dans la campagne présidentielle française avec insistance et tous les candidats iront outre-Rhin pour respirer l’air de la réussite. Des entreprises de qualité qui exporte à gogo et qui donne du travail à des millions de travailleurs sur la base de salaires réputés élevés et avec une couverture sociale solidaire efficace. Tout eserait parfait chez nos « amis » et néanmoins voisins allemands. Or voici que subrepticement (la presse hexagonale est discrète) on explique que l’un des fleurons de l’industrie automobile allemande fraudait allègrement en respectant aucun des législation européennes ou américaines sur le diesel ! Pire c’était une opération montée de toutes pièces… et couverte par les autorités de leur pays au nom de la célèbre efficacité teutonne ! Le géant aux 12 marques avait reconnu sous la pression médiatique avoir équipé 11 millions de ses voitures dans le monde, dont 600.000 aux États-Unis, d’un logiciel minimisant le niveau réel des émissions de gaz polluants. Un détail environnemental ! Les dirigeants de Volkswagen en place au moment où le scandale  des moteurs truqués a éclaté en septembre 2015, étaient au courant depuis « fin juillet 2015 » des manipulations sur les moteurs diesel aux Etats-Unis. Motus et bouche cousue : le profit d’abord !

C’est devenu désormais une évidence : le truquage des données n’était pas subalterne mais véritablement le fruit d’une stratégie d’entreprise organisée. Jusqu’à présent, Volkswagen avait indiqué que le patron du groupe aux 12 marques, Martin Winterkorn, démissionnaire à la suite du scandale mais qui avait nié toute responsabilité, n’avait pris connaissance des falsifications que « fin août, début septembre », soit juste avant que le scandale n’éclate, en septembre 2015. Que nenni ! Deux « témoins capitaux » dont le chef de service dans le secteur des moteurs ont indiqué aux autorités américaines que M. Winterkorn et l’actuel patron de la marque Volkswagen, savaient « dès la fin juillet 2015 » que les tests des émissions polluantes sur les moteurs diesel aux États-Unis étaient manipulés.

Alors bien évidement il faut stopper le scandale et pour y parvenir aux USA il existe un moyen simple : payer pour sa faute ! Volkswagen a donc affirmé être prêt à verser une pénalité supplémentaire de 4,3 milliards de dollars et à plaider coupable pour mettre un terme à l’enquête pénale sur les moteurs diesel truqués aux États-Unis, où il s’est déjà engagé à débloquer un vaste plan d’indemnisation de 14,7 milliards de dollars, auquel s’ajoutent 603 millions à destination des États américains, 1,2 milliard pour les concessionnaires et au moins un milliard supplémentaire pour les voitures de grosse cylindrée. L’honneur de l’industrie allemande n’a pas de prix mais la confiance peut être mise en doute !

On ressassera aussi probablement que le coût horaire du travail favorise l’économie allemande ! Une simplification outrancière de la réalité beaucoup plus contrastée. Le coût horaire de la main-d’œuvre pour l’ensemble de la zone euro a est en effet estimé à 30,30 € en moyenne au 3° trimestre 2016. Il progresse de 1,3% sur un an ! Pour la France, le coût de l’heure de travail dans l’ensemble des secteurs marchands ressort à 36,70 €, progressant de 1,4% sur un an soit quasiment la moyenne de l’UE. Il est de… 34,70 € en Allemagne mais croît de 2,4% sur un an. Il reste stable en Espagne et recule de 0,5% en Italie. En revanche le coût horaire de la main-d’œuvre du secteur manufacturier s’inscrit à 33 € en moyenne pour l’ensemble de la zone euro, progressant de 1,8% sur un an. Pour la France, le coût horaire dans l’industrie manufacturière ressort à… 38 €, en hausse de 1,3% sur un an nettement inférieur à la moyenne. En Allemagne, il s’établit sans que personne ne le dise à… 40,40 €, en croissance de 2,9% sur 1 an.Il progresse de 0,60 % en Espagne (5 moins fois moins vite qu’en Allemagne) et recule de 0.50 % en Italie (et c’est là un vrai problème!). En fait seul le secteur industriel a encore un peu d’avance mais pour peu de temps car il se robotise de plus en plus des deux cotés du Rhin !

N’oubliez pas aussi que le rapport annuel de Henderson Global Investment montre qu’en 2015, la France est le quatrième pays du monde à avoir versé le plus de dividendes à ses actionnaires avec 47 milliards de dollars (derrière les États-Unis, le Royaume-Uni et le Japon) mais devant l’Allemagne ! Cherchez l’erreur car on établira un nouveau record en 2016 ! Pour attirer des capitaux (et notamment les fonds de pension étrangers et donc allemands) les entreprises sont forcées de mieux les rémunérer. Il n’y a pas de clientèle intérieure comme au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas, etc en France et de ce fait, il faut sur-rémunérer les capitaux étrangers, car ceux-ci ne choisissent pas la France de manière instinctive. Ils vont chercher du rendement par rapport à leur marché intérieur.  On le voit avec la venue des banques allemandes sur le marché des prêts aux collectivités territoriales françaises (Helaba et les Schuldscheins venus des caisses d’épargne bavaroises) qui font des offres laminant les banques françaises.

Bref l’herbe est toujours apparemment plus verte de l’autre coté de la frontière mais encore faudrait-il que la comparaison soit objective !

Cet article a 8 commentaires

  1. faconjf

    Bonjour,
    les mensonges, si gros soient-ils finissent toujours par être découverts. Ainsi il en va du diésel subventionné par l’état et utilisé par la majorité des conducteurs Français ( y compris les militants égologistes, si, si je l’ai vérifié moi même ). Le diésel vanté pour sa robustesse et son appétit d’oiseau. L’appétit d’oiseau à un impact direct sur l’émission de co2 critère essentiel lors de sa mise en place après le Grenelle des lobbies de 2007.Il aura fallu attendre 2016 pour que le sacro-saint Diésel en soit exclu. Le très gros mensonge de l’innocuité du diésel a été percé à jour. Entre temps l’industrie a dû batailler ferme pour défendre son pré carré, au prix de complications technologiques aussi couteuses que non fiables. Sous la pression des autorités de santé mondiales, les normes plus draconiennes les ont poussé dans leurs retranchements. Cartographies par ordinateur plus pointues des combustions pour améliorer le rendement, apparition des vannes de recyclages EGR, filtres à particules FAP (à problèmes ou à pognon). toutes ces « améliorations » ont détruit l’image de rusticité-fiabilité du diésel tout en augmentant les coûts d’achat et d’entretien.L’escroquerie consommation de fioul/ rejet co2 s’est effondrée d’autant que le système diésel est prisonnier du cycle de Carnot ou il faut augmenter la T° pour augmenter le rendement et qu’en augmentant la T° les polluants NOx augmentent. C’était là le fond de la petite astuce VW masquer informatiquement ce paramètre dès que l’on branchait la prise diagnostique. Les étasuniens sont des grands enfants qui tolèrent les pires atrocités mais refusent, pour des raisons inexplicables pour nous, LE MENSONGE.
    Un autre mensonge pourtant venu des US devrait ( peut être) bientôt percer à jour. C’est la formidable pyramide de Ponzi constituée par la fameuse société UBER. Uber est devenu un acteur majeur du monde technologique, valorisé aujourd’hui près de 70 milliards de dollars. Depuis sa création, l’entreprise californienne a perdu quelques 4 milliards de dollars ! Pire, sur le premier semestre 2016, l’entreprise perdait 1,2 milliard de dollars pour 2,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires attendus en 2016. Soit une rentabilité de… -57% ! Et pourtant, l’entreprise se porte bien et dispose encore de plus de 4 milliards de trésorerie grâce aux quelques 16 milliards de dollars amassés en levées de fond et en dette, ce qui lui donne le temps de voir venir. Ainsi, le vrai client d’Uber n’est plus l’utilisateur du service de VTC, ( 1.5 milliard de $ de chiffre d’affaire en 2015) mais les investisseurs qu’il faut convaincre de réinvestir régulièrement. Remettre une pièce dans la machine car sinon tout s’arrête et tout le monde perd.
    Et oui le UBER tant vanté par tous les Microns de Broutechibre n’est rien d’autre qu’une bulle médiatique et ce n’est pas la seule.
    « En ces temps d’imposture universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire. » [George Orwell.]
    salutations républicaines

  2. bernadette

    La pyramide de Ponzi utilisée pour dire que tout est pollué est une grave atteinte portée à l’ensemble des consommateur/contribuables.
    L’histoire du pollueur payeur est une grave affirmation qui rapporte des milliards de dollars aux riches.
    Même chose pour la Sécurité sociale qui a été construit sur un système de Ponzy.

  3. Fuchs Klaus

    Eh oui, Jean-Marie, les Allemands sont des tricheurs comme les autres. Il n’y a que des étrangers qui croient le contraire (« étrangers »: je parle en tant qu’….Allemand). Mais cela ne les rend-il pas un peu plus « humains », ces Allemands? Si en plus de leur efficacité et autres vertus « allemandes » ils étaient impeccables pour la sincérité, cela ferait un peu trop, tu ne trouves pas?
    Ceci étant dit: j’ai horreur de cette fausse discussion sur le « modèle allemand » qui n’en et pas un.

  4. faconjf

    @ Bernadette la sécurité sociale et la retraite par répartition s’apparentent à une pyramide de Ponzi sauf que leur objectif n’est pas de verser des dividendes ou de pouvoir récupérer son capital… L’objectif de ses dispositifs sont de créer un organisme de mutualisation SOLIDAIRE du risque face aux aléas de la vie maladie, handicap, veuvage, retraite. Pouvez vous m’indiquer si une quelconque assurance rembourse vos cotisations passées si vous le souhaitez?? Seule l’assurance vie le permet, pour le montant souscrit et pas pour la somme cotisée ET à votre décès, ou pour un montant trèèèès réduit si vous anticipez l’échéance prévue. Comparer la sécu et les retraites par répartition à un dispositif d’épargne est un non-sens. Je note que c’est le discours défendu, formules mathématiques à l’appui, pour discréditer un dispositif qui dure depuis plus de 60 ans. Cette démarche au profit des systèmes privés d’assurance ou de retraites à aussi ne nombreux inconvénients. Pour mémoire les salariés de l’entreprise ENRON aux USA ont perdu leur emploi ET TOUTES LEURS COTISATIONS RETRAITES qui étaient placées dans le capital de leur entreprise.
    Le 2 décembre 2001, la multinationale se déclare en faillite ; le cours de l’action chute à 1 dollar en quelques mois. En un an, sa valeur boursière a été divisée par 350. Environ 20 000 salariés sont immédiatement licenciés, tandis que des centaines de milliers de petits épargnants qui avaient confié leurs fonds de pension à Enron (environ les deux tiers des actifs boursiers de la firme étaient détenus par des fonds de pension ou des fonds de mutuelles) perdent l’essentiel de leur capital-retraite, car celui-ci était constitué principalement de parts dans l’entreprise.
    Vous avez le droit de ne pas aimer le système Français, moi je n’aime pas le système capitaliste qui s’évapore avec le pognon et laisse les salariés dans la mouise… Pour ce qui est des assurances privées (exemple de la Suisse) elles fonctionnent toutes sur le principe bonus/malus vous êtes jeune célibataire et en bonne santé = cotisations faibles, vous avez une famille c’est tant par tête de pipe ET en fonction du risque, vous êtes vieux et malade = cotisations énoooormes ou si vous ne pouvez pas payer vous pouvez mourir!!
    Bonne soirée

    1. bernadette

      @faconjf,
      Les agriculteurs lorsqu’ils bossaient dure et fort payaient des charges à la MSA énormes. Ces derniers, à la retraite perçoivent une indemnité retraite de 870 euros.

      1. bernadette

        @faconjf
        Le système capitaliste est systémique et aujourd’hui c’est chacun pour soi et sauvequi peut.
        Bonne soirée et @+

      2. faconjf

        Quelques doutes pour moi en consultant le site de la MSA je lis:
        la retraite des exploitants agricoles obéit à des règles spécifiques. Elle est composée :
        D’une retraite de base, qui comprend deux pensions distinctes, l’une forfaitaire, l’autre proportionnelle aux revenus, qui fonctionne en points ;
        D’une retraite complémentaire obligatoire (RCO), depuis 2003.

        En principe, la somme des deux ne pourra pas être inférieure à 73% du Smic en 2015, 74% en 2016, puis 75% à partir de 2017. Si vos droits sont insuffisants, votre pension de retraite complémentaire sera augmentée pour atteindre ces niveaux.
        Sur ma calculatrice ça donne 1110,20€ brut mensuel.

  5. bernadette

    Merci

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