Pour analyser un débat politique quel qu’il soit, il faut l’aborder en chercheur d’or c’est à dire ne pas hésiter à brasser beaucoup de matériaux ordinaires pour chercher quelques pépites ou quelques parcelles d’initiatives intéressantes. C’est une obligation car il ne peut y avoir dans le flot des interventions que des trésors politiques. On y trouve surtout beaucoup d’alluvions ordinaires sorties des strates ordinaires de l’idéologie qui filent à toute allure vers l’océan de l’oubli. Bien évidemment les admirateurs de ces torrents de mots trouvent toujours des raisons de s’enthousiasmer mais la réalité est tout autre surtout quand il s’agit d’assumer les parcours antérieurs mais le commun des mortels ne retient pas grand chose. Comme plus personne ne prend vraiment de risques mais filtre au maximum ses propos il faut se contenter de faibles récoltes.
Au cours du premier show des prétendants à la candidature d’une partie de la gauche on s’était fortement ennuyé car le but du jeu était de prendre aucun risque et donc de se montrer un bon camarade incapable de rouvrir la lutte des classes. Certes Jean-Luc Bennahmias avait joué les trouble-débat mais sans pour autant créer d’événement particulièrement intéressant sur le fond. Mais en fait le seul moment où au fond de la batte on pouvait voir briller une idée avait été la proposition de Benoit Hamon sur le « revenu universel de base ». La différence ne portait pas sur la qualité de la trouvaille mais sur le montant de son estimation. La technique est toujours la même : pour tuer une idée on l’évalue en milliards et ainsi on met de coté l’essentiel ! En fait la société ne vit que sur des chiffres qu’ils soient en pourcentages, en sommes, en multiplications et lors d’un débat on se les jette à la tête pour justifier l’absurdité d’une innovation solidaire. On conteste. On sourit. On se moque même. N’empêche que la trouvaille fait parler. C’est du bonus ! La gauche n’a rien inventé puisque le débat de la droite avait été de la même veine avec les propositions Fillon qui avaient rapidement garni son escarcelle de voix. Les 500 000 fonctionnaires passés par pertes et profits ont été et restent au centre des discussions. Personne ne se pose la question du réalisme de cette annonce… et ne retiens que le principe. Là comme la mesure est réputée pourvoir faire des économies quand l’autre coûte la discussion s’arrête vite. Plus c’est monstrueux, plus c’est affolant pour l’opinion dominante fabriquée par les nantis de toutes origines qui estiment être spoliés par des bénéficiaires supposés moins valeureux qu’eux ! .
Le second débat de la gauche socialiste a été marqué par une nouvelle pépite dénichée par Benoît Hamon : « le visa humanitaire » . Il a encore pris de cours ses concurrents ne pouvant que produire de bonnes intentions traduites par des déclarations flamboyantes mais imprécises. Il a aussi sorti une ou deux paillettes sur l’école avec un plafonnement du nombre d’élèves par classe et « un service public d’aide aux devoirs ». Autant de propositions qui ont placé les autres sur le reculoir. Nouvelle initiative avec la proposition de l’institution d’une 49-3 citoyen qui a singulièrement agacé le plateau présent. Et pourtant ce serait beaucoup plus simple et clair que l’organisation d’un référendum à tout bout de champ. C’est probablement aussi le moyen de retrouver un souffle de citoyenneté dans un pays où on ne cesse de se plaindre du désintérêt pour les affaires publiques.
On n’hésite pas à aller chez de Rugy vers le 100 % énergies renouvelables quand on sait que quelques-uns de ses ex-amis écolos s’opposent partout aux éoliennes ! Sylvia Pinel n’hésite pas à prôner la vente du cannabis en pharmacie… ce qui ne devrait pas déplaire à cette profession qui vient de récupérer la distribution des… plantes médicinales. Bref lors de ces spectacles politiques télévisés il est indispensable d’avoir préparé sur chaque point abordé des propositions concrètes qui permettent de se démarquer, de s’installer dans le rôle du dénicheur d’idées neuves. Le pari reste de marquer l’opinion par son esprit de décision et une volonté d’agir. Match après match le doute s’installe cependant dans les esprits des supporteurs de Manuel Valls qui préparent en cachette un ralliement massif au jeune enfant prodige passé par l’Élysée si par hasard la primaire dont on a tant vanté les mérites était défavorable au meilleur d’entre eux. Les rumeurs se répandent. Les déjeuners se multiplient. Les allusions subliminales pointent.
Il existe en effet seulement un paradoxe : cette impression déprimante que le vrai débat est ailleurs et qu’il tourne autour des absents qui n’ont pas toujours tort. Ils attendent installés sur le trône des sondages que le vainqueur des recalés du quinquennat vienne la corde au cou implorer leur clémence. On en reparlera !
Bonjour M. Darmian,
Y a t’il la possibilite de financer le service public d’aide aux devoirs ?
L’aide aux devoirs donne par l’enseignant doit etre assure par l’enseignant pour l’ecole primaire.
Bonjour Madame !
Mais voyons, Madame, mais vous n’y pensez même pas : l’aide aux devoirs donné par l’enseignant, mais c’est une pratique de 1955 (que connaissait bien mon instituteur, devenu prof créonnais, n’est-ce pas J-M ?), sortir cette idée de 6O ans de poussières pour la remettre dans les années « micro, tablette », c’est risquer une overdose avec AVC foudroyant chez les grands théoriciens de l’Education Nationale.
Madame, un peu de retenue car ces gens sont fragiles et le pays déjà assez pauvre pour assumer de nouvelles pensions pour veuvage! ! !
Cordialement.
Concernant ces grands théoriciens, je vous signale que leur dernière trouvaille: le complément d’objet direct (ou indirect) depuis longtemps enterré, remplacé par le COD (la trouvaille orthographique !), ces deux défunts viennent d’être poussé vers la poubelle au profit du prédicat.
Nos chères petites têtes vont maintenant ( c’est garanti ! ) bien mieux comprendre la langue de Molière ( le pauvre doit se retourner dans sa tombe ! )
@francois,
Pour aider l’enfant qui est prioritaire il convient de rajouter 1 h d’aide aux
devoirs. Les greves dans l’enseignement sont nombreuses et ne facilitent
pas les choses, c’est comme
pour les TER. Je pensais sans
vouloir offenser les theoriciens de l’education nationale, je prefererai
instruction publique mais bon
adoptons nous physiquement et mentalement.
Madame,
« Aider un enfant en ajoutant une heure d’aide aux devoirs », mais c’est un pansement sur une jambe de bois car, si cette aide aux devoirs (qui n’est pas le soutien scolaire) est nécessaire, c’est tout simplement que, dans la journée, la méthode d’enseignement « dernier cri » n’ a pas fonctionné, les devoirs du soir n’étant qu’un complément du travail scolaire . J-M » le Freinétique » ne me démentira pas, c’est un investissement personnel de l’enfant. Ce doit être vu comme un JEU INSTRUCTIF D’APPLICATION !
L’aide que peut apporter un adulte ( enseignant ou autre… si capable !) ne doit être que la finition de l’ouvrage de la journée avec rattrapage des petites erreurs …d’auditions ! !
Un ami enseignant me confiait qu’au cours de sa carrière professionnelle, il avait vu défiler 18 ministres et …17 réformes: chacun veut la sienne ( un est passé trop vite !). Malheureusement, b et a font toujours ba, 1 et 1 font 2, Pythagore et son théorème sont toujours d’actualité, la Terre avec ses deux hémisphères est ronde et tourne toujours, etc, etc même si tout le monde veut oublier ces bases ( je ne citerai pas d’exemples car le blog va éclater !)
Or, pendant ce temps, les élèves sont chahutés pédagogiquement avant de, avec l’appui des parents, chahuter leurs professeurs comme on le voit actuellement!
Ce n’est un secret pour personne: le niveau des diplomes baisse: Brevet inférieur au vieux CEPE, CAP …sociaux, bac interdisant l’entrée dans la vie active : bac + X années, etc… jusqu’aux concours publicitaires où, à défaut de questions intelligentes, on vous demande de gratter ou mieux cliquer sur » je participe » ! !
Surtout, ne croyez pas que cela soit fait sans intention néfaste! A ce sujet, je vous livre un scoop qui m’a abasourdi car venant d’un élève de Sciences Po et ce doit être idem pour l’ENA. Connaissez-vous la première règle enseignée dans ces écoles ? Tout simplement: Ne pas élever le niveau intellectuel du PEUPLE ! OUI, Madame, cela fait froid dans le dos ! Comme aurait dit Coluche: « Ils ont TOUS retenu que la première leçon et ils l’appliquent ! »
Quant à l’Education Nationale, depuis 1932, c’est le nom de l’Instruction Publique, même si cela vous chatouille les tympans !
Cordialement.
Il convient de faire la distinction entreprise modes de garde du petit enfant de 3 ans et + et l’aide aux devoirs.
Bonjour,
un débat politique loin des grandes audiences avec Mollande et sa ministre de la culture qui jouent au théâtre ce soir … Un morne débat suivant un premier qui n’avait pas non plus transporté les foules. L’histoire du Parti Socialiste depuis le congrès de l’unité de 1905 et toutes les précieuses synthèses qui se sont succédé, tout cela châtre les débats et interdit un juste bilan de cette mandature.
Alors les idées nouvelles on peut bien les attendre. Les ralliements au Rastignac de Picardie ( engraissé par Neslé et Pfizer) se préparent dans les coulisses et l’idée prééminente des barons Solfériniens c’est sauvez-moi sauvez-moi.
La rumeur d’un appel de Mollande au soutien pour Micron revient avec insistance scellant ainsi la mort du vieux parti… Les évènements, très bientôt, trancheront le débat, mais croyez-moi ces primaires sont mal engagées.
Salutations républicaines